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Sonic Adventure 2

Sonic, le personnage phare de la compagnie Sega, fête, cette année, ses dix ans. Titre originalement proposé sur la console Genesis en 1991, rapatrié sur la Master System, avec quelques incursions sur la 32x et la Saturn, il devait, à l’origine, rivaliser Mario et ses acolytes Luigi, la princesse et les autres, qui faisaient fureur sur les consoles Nintendo. À l’origine époustouflant par sa vitesse d’exécution et ses graphiques, Sonic le hérisson révolutionnait à l’époque le concept même des jeux de plate-forme. Et c’est pourquoi l’équipe de Sonic Team revient en force en nous présentant, probablement pour la dernière fois sur une console portant le logo Sega, un solide jeu sans prétention, mais qui fait très bien son travail : nous faire explorer des mondes tous plus étonnants les uns que les autres, à coups de réflexes et de rapidité d’exécution. Même si elle est sur son dernier souffle, la Dreamcast nous démontre comment elle aurait pu se positionner comme console de jeu. Malheureusement, c’est trop peu, trop tard...

Côté histoire, il n’y a pas grand nouveau sous le soleil. Encore une fois, il y a les bons d’un côté et les mauvais de l’autre. Ce qu’il y a d’intéressant, c’est que l’on peut jouer avec les deux clans, et ainsi parcourir l’histoire, au fur et à mesure qu’elle se déroule, tout en voyant les deux côtés de la médaille. Tout comme on peut décider de terminer avec Sonic, Knuckles et Tails avant de recommencer avec Dr Eggman, Rouge et Shadow. Étant donné qu’il y a aussi un système de notation à la fin de chaque chapitre, il est possible de les rejouer afin d’augmenter sa note, de manière à la faire passer d’un médiocre E à un revalorisant A. Chacun des personnages est adapté au genre de mission qu’il doit accomplir. Sonic et Shadow doivent parcourir le plus rapidement possible un parcours et affronter, plus souvent qu’autrement, les « boss », tous plus difficiles les uns que les autres. Le Golem, entre autres, est assez impressionnant. Rouge et Knuckles, quant à eux, doivent parcourir un monde un peu plus fermé afin de retrouver des émeraudes. Ces pierres ont pour fonction de donner à Shadow sa pleine vitalité. Knuckles doit les retrouver de façon à empêcher le clan adverse de les utiliser, alors que Rouge se doit de les subtiliser afin de les remettre à Shadow. Et, pour terminer, Eggman/Robotnik et Tails parcourent leur trajet à bord d’un robot qu’ils commandent, évitant les tirs ennemis tout en se frayant un chemin à coups de laser. Il y a aussi le monde des Chaos. Un peu comme les Chocobo de Final Fantasy, vous trouverez vos Chaos, petites créatures dont il faut prendre soin, cachés dans les différents niveaux du jeu. Vous aurez alors à les nourrir, à les cajoler et à les envoyer en classe de façon à les faire progresser. Une fois qu’ils sont assez matures, vous pouvez les faire courir les une contre les autres, lors d’une course à obstacle. Bien que vos Chaos n’interviennent pas en tant que tel dans l’évolution du jeu, il peut être amusant, pour les amateurs de Seaman et de ce genre de jeux, de les voir évoluer.

Rapidité oblige, les commandes répondent assez bien et la jouabilité, sans être exceptionnelle, est très bonne. Il y a, comme dans tous les jeux de ce genre, des actions plus difficiles à réaliser, apportant du même coup un degré élevé de frustration, mais la courbe d’apprentissage est assez réaliste. La caméra suit en général très bien l’action, et il est possible de la positionner en tout temps. Par contre, elle est beaucoup moins docile dans les mondes de Knuckles et Rouge, mais, compte tenu qu’il s’agît de territoires assez vastes à explorer, cela devient presque pardonnable. Côté graphique, le jeu roule en général avec un solide 60 images/sec., ce qui tient presque de l’exploit, étant donné la vitesse époustouflante de déroulement. Il y a bien çà et là quelques ralentissements, mais ils adviennent très rarement et lorsqu’ils se produisent, c’est en général lorsque le personnage effectue un manoeuvre sans qu’on ait besoin de le contrôler. Il y a quelques effets de lumière (flares) assez impressionnant et, même si le décor passe très rapidement, les designers de l’équipe de production n’ont pas lésiné sur les détails. Le moteur graphique de la Dreamcast est poussé dans ses derniers retranchements. Pour ce qui est de la musique, rien de génial, mais elle épaule bien, en général, l’action qui se déroule sur l’écran. Mais on est encore loin des indicatifs musicaux qui ont marqué certains jeux. Là où ça se gâte un peu, c’est du côté des voix. La traduction anglaise est bâclée, et c’est dans ces petits détails que l'on sent la fin de la console. Par contre, il est possible d’obtenir des sous-titres en français, ce qui est assez rare, et de conserver les voix originales japonaises, qui énervent un peu moins. En revanche, les sous-titres disparaissent lorsque l’on a affaire à une scène de transition.

Les bons jeux sur Dreamcast se font de plus en plus rares. La console agonise, alors que son prix chute sous la barre des 100 $ US. Sonic Adventure 2, comme les jeux parus depuis l’annonce du retrait de la console, en souffre un peu, alors que l’on peut sentir un certain relâchement au niveau de la réalisation. N’empêche que c’est un excellent jeu, qui offre plus de profondeur que la première version. De quoi passer quelques bonnes heures à s’amuser...




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