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Evil Islands et The Moon Project

Nival Interactive, un jeune développeur de jeux vidéo originaire de Russie, à qui l'on doit Rage of Mages 1 & 2, nous propose désormais Evil Islands un jeu de rôle intégrant quelques éléments d'action et de stratégie. Vous y incarnez Zak, l'élu d'une mystérieuse prophétie dont le destin quasiment tracé d'avance semble le guider vers des aventures épiques. L'action se déroule dans un univers nébuleux, où flottent les îles de Gipath, Ingos et Suslanger. Sur chacune d'entre elles règne un climat particulier ainsi qu'une faune et une flore spécifique. Vous aurez besoin de tous vos talents de guerrier et de diplomate pour parcourir ces îles maudites. L'aventure débute au moment où Zak se réveille sur l'île de Gipath. Autour de lui se dressent de mystérieuses ruines et des monuments d'un autre âge. Son arrivée soudaine fait fuir immédiatement des paysans qui semblaient prier devant ce lieu de culte. Après avoir terrassé quelques créatures sans importance et évité d'attirer l'attention d'ogres malveillants, Zak rejoint les paysans qui se sont enfuis. Il est très bien accueillit dans leur modeste village, puisque les habitants de ce dernier croient qu'il est l'élu, celui qui les délivrera du mal.

Pour gagner la confiance des habitants, Zak devra se lancer dans d'innombrables quêtes au service des uns et des autres. En tout, il pourra accomplir 80 missions différentes, selon un scénario non-linéaire. Même si ce dernier manque quelque peu d'originalité, Evil Islands offre tout de même une immersion aisée dans une ambiance médiévale-fantastique. Le déroulement du jeu s'inspire des jeux de rôles traditionnels, car en discutant avec les habitants de chaque village vous obtiendrez des quêtes, qui vous permettront d'accumuler des points d'expérience en cas de réussite. Là où Evil Islands se démarque, c'est au niveau de l'exécution du jeu. Zak peut se déplacer de manière plus ou moins furtive afin de ne pas attirer l'attention de sentinelles, détrousser un ennemi à son insu ou lui porter un coup critique en ciblant une partie bien précise de son corps. Puisque Zak peut avoir recours à des armes autant qu'à des sortilèges, qu'il peut être accompagné de quelques précieux alliés et que les combats se déroulent en temps réel, les développeurs du jeu ont eu la bonne idée de permettre aux joueurs de ralentir ou de stopper tout simplement le temps, afin de leur permettre de transmettre tranquillement tous les ordres nécessaires, ce qui laisse la place à des affrontements plus stratégiques.

Dans chaque village, Zak peut acheter ou vendre des objets et des sorts, modifier l'équipement qu'il porte sur lui, augmenter ses compétences et ses capacités quand il dispose d'un nombre suffisant de points d'expérience, réparer les objets abîmés au cours des quêtes ou enfin concevoir des objets ou des sorts en assemblant divers matériaux trouvés ou achetés. Ceux qui prendront le temps de comprendre ce système complexe apprécieront l'effort de personnalisation des développeurs. Si l'ensemble de ces éléments a de quoi séduire, le jeu n'en comporte pas moins un certain nombre de lacunes au niveau de la jouabilité ou encore de la maniabilité. Par exemple, il est regrettable qu'il ne soit pas possible de personnaliser son groupe de personnages à l'extérieur des lieux de repos. Si vous avez omis d'équiper un de vos personnages d'une arme plus puissante avant de vous lancer à l'aventure, vous devrez revenir au village pour lui permettre de l'utiliser. Autre surprise, la capacité d'endurance et le pouvoir de conjurer un sort de magie sont intrinsèquement liés. Il est donc impossible de lancer une boule de feu sur un ennemi après un petit sprint. Votre personnage s'essouffle très rapidement, ce qui est peut-être réaliste, mais ô combien ennuyant. D'un point de vue technique Evil Islands repose sur une réalisation honnête et sympathique et propose même un mode multijoueurs qui permet à six joueurs d'accomplir des quêtes ensemble.

TopWare Interactive, un développeur de jeux vidéo originaire d'Allemagne, à qui l'on doit Earth 2140 & 2150, nous propose maintenant The Moon Project, un jeu de stratégie très complet qui devait être à l'origine une simple expansion. Vous y incarnez le commandant d'une des trois factions se disputant le contrôle de la Terre et de la Lune, à savoir les Etats Civilisés Unis, la Dynastie Eurasienne ou la Confédération Lunaire. L'action se déroule ici en parallèle de celle de Earth 2150. La Confédération Lunaire fait une découverte capitale qui pourrait changer l'issue de la bataille: elle trouve sur la Lune les reliques d'une civilisation extraterrestre. Tout a commencé lorsqu'une expédition de scientifiques découvrit un réseau de cavernes présentant un niveau de radioactivité très élevé. En poursuivant les recherches, une base extraterrestre fut mise à jour. Après six mois de travail acharné, les scientifiques présentèrent à la colonie lunaire un système de propulsion antigravitique. Une technologie révolutionnaire convoitée par les États Civilisés Unis comme la Dynastie Eurasienne. Cette fois, les affrontements se dérouleront sur la Terre, comme sur la Lune.

Les trois nouvelles campagnes offertes vous permettront d'effectuer une centaine de missions variées dans lesquelles vous devrez affaiblir des positions ennemies, escorter des convois, effectuer des sabotages, capturer des ennemis ou libérer des prisonniers. La principale innovation du jeu par rapport à son prédécesseur provient des nouvelles unités, technologies et bâtiments inédits qui vous permettront de mettre en oeuvre de nouvelles tactiques sur le terrain. Encore une fois, les unités peuvent être conçues à partir de différents châssis et différentes armes qui auront été découvertes par vos scientifiques. L'interface, très complète, mais assez lourde à utiliser, n'a pas subi de grosses modifications et sa prise en main nécessite un certain temps d'adaptation. Les unités alliées ou ennemies bénéficient d'une très bonne intelligence artificielle, les obstacles se contournent sans aucun soucis et leurs déplacements sont aisés. Une fois les trois campagnes terminées, l'éditeur de niveaux très simple à utiliser, fourni avec The Moon Project, vous permettra de réaliser vos propres missions ou campagnes avec l'éditeur de scripts. Les amateurs de jeux en réseau apprécieront les nouvelles cartes en multijoueurs très bien conçues.

Côté réalisation, pas de grosses surprises. The Moon Project utilise une version améliorée du moteur d'Earth 2150. Le zoom est désormais plus puissant et les animations sont beaucoup plus détaillées. Les nombreux effets visuels qui ont contribué au succès du premier épisode sont bien évidemment de la partie. Vous pourrez ainsi admirer, entre deux affrontements les superbes éclairages et ombres en temps réel , les nombreux effets pyrotechniques ou encore la gestion des conditions météo. Quelques ralentissements font leur apparition sur les "petites configurations" lorsqu'un nombre important d'unités est affiché simultanément à l'écran, mais ces derniers ne gâchent en rien le plaisir procuré par ce jeu. En résumé The Moon Project n'apporte rien de radicalement nouveau au genre ni même à son prédécesseur si ce n'est un intéressant prolongement. Les amateurs de jeu de stratégie en temps réel peuvent tout de même se réjouir de la venue de ce nouvel épisode. Les autres trouveront probablement le niveau de difficulté de ce jeu souvent contraignant, en raison de la complexité de la jouabilité et de l'interface.




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Evil Islands
The Moon Project