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Grandia 2

Dans le cœur de nombreux joueurs, Game Arts est un éditeur culte. Avec des jeux comme Silpheed ou Lunar, le studio a su se forger une solide réputation auprès d’un public de connaisseurs. Il est vrai que Game Arts compense souvent ses budgets réduits par une production clairsemée mais de qualité, souvent ancrée dans une certaine tradition du jeu vidéo. Après une modeste introduction, les joueurs font connaissance avec Ryudo, le héros de l’aventure, secondé par son fidèle compagnon, l’aigle Skye. Mercenaires de leur état, Ryudo et Skye sont dépêchés par le clergé d'un petit village afin d’escorter une jeune prêtresse vénérant le Dieu Granas. Cette dernière, la douce et timide Elena, possède un talent de cantatrice essentiel au déroulement d'une cérémonie visant à exorciser l'influence négative du Dieu Valmar. Très rapidement la situation se complique et la jeune fille se retrouve possédée par le Dieu Valmar. La pauvre Elena sera vite envahie par une double personnalité et devra cohabiter avec la ténébreuse Millenia… Telles sont les prémisses du scénario de Grandia 2, qui une fois de plus oppose les forces du Bien à celles du Mal. Puisque ce scénario manque quelque peu d'originalité, il risque de décevoir les adeptes du premier volet de la série, qui soit-dit en passant, ne conserve qu'un lien ténu avec Grandia 2.

Ce jeu de rôle se démarque à nouveau par un très grand savoir-faire en matière de linéarité. Si le jeu ne se détourne que très rarement du schéma "village-excursion-donjon", il n’en est pas moins vrai que chaque phase est conçue pour apporter au joueur un maximum de plaisir. La visite des villages, bien que moins réussie que dans le premier volet, est prétexte au développement de petites histoires entre chaque personnage, et les liens qui unissent le groupe n’en sont que plus forts. En ce qui concerne les excursions en pleine nature et les donjons proprement dits, ces phases sont très réussies, quoique certains d'entre-vous risquent d'y voir une forme de redondance. Les décors sont très détaillés et intéressants à explorer en partie parce qu'ils sont moins statiques que ceux retrouvés dans d'autres jeux de rôle. Puisqu'ils sont subdivisés en plusieurs zones, on ne s'y perd que rarement. Comme c'est la coutume, divers points de sauvegarde se trouvent ici et là, généralement dans l'auberge d'un village, au début et à la fin d'une zone à traverser ou d'un donjon à explorer. Bien entendu ils sont peuplés d'obstacles en tous genres mais aussi de créatures prêtes à vous attaquer si vous les approchez. Bien que la majorité des combats puissent être évités, le système de combat et à ce point bien fait que vous ne souhaiterez pas en rater un seul!

Le développeur Square Soft devrait commencer à se réveiller et faire évoluer ses systèmes, car Grandia 2 possède une dimension tactique inégalée. En effet, ici les personnages n'attaquent pas chacun à leur tour, mais en fonction de leur jauge d'action. Ce qui est intéressant, c’est que vous pouvez élaborer des stratégies en fonction de vos statistiques, de l’ordre de vos coéquipiers et de la position de l’adversaire. En gros, il est possible donner un sens logique à vos assauts en tenant compte des vitesses respectives de votre camp et de celle de l’ennemi. Sachant que les possibilités de contre sont très riches, le jeu gagne une dimension tactique plus qu'appréciable. Et ce n’est pas tout: les affrontements profitent d’une mise en scène très dynamique: la caméra, aérienne et mouvante, suit l’action avec brio tandis que la magnificence des sorts complète le tableau avec une touche spectaculaire. Lorsqu'ils sont victorieux au combat, les différents personnages qui complètent votre groupe raflent un trésor constitué d'or et d'items et se méritent aussi divers points, à savoir des points d'expérience, des points spéciaux et des points de magie. Ces derniers serviront respectivement à acquérir et à renforcer de nouvelles habiletés, des attaques spéciales ou des sortilèges. Ce système fonctionne à merveille et vous permettra de faire progresser vos personnages de diverses manières.

Grandia 2 n'est pas exempt de défauts. Outre sa durée de vie très moyenne, soit une trentaine d'heures, les mélodies ne sont pas grandioses et les bruitages sont encore une fois limités, les personnages du jeu ne s'expriment vocalement qu'à quelques rares reprises. Ces derniers sont aussi modélisés sommairement, ils sont même privés de nez et de bouche…Grandia 2 n'a peut-être pas l'aura "mythique" de son prédécesseur, mais il demeure un très bon jeu de rôle.




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