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Ultima: Ascension

Les jeux de rôle traditionnels, s'ils sont riches et disposent d'une gigantesque durée de vie, ont fréquemment le même défaut : leur prise en main est très, très longue, voire fastidieuse. Pour Ultima Ascension, Richard Garriott et son équipe ont tenté de remédier à ce problème sans tomber dans le travers de la simplification à outrance. Ainsi, la phase de création de personnage, où se décident les caractéristiques de votre personnage, n'intervient qu'après une heure de jeu, de façon totalement transparente. Lors d'une visite de votre Avatar à une bohémienne, cette dernière vous pose une série de questions qui lui permet de vous concocter un personnage en adéquation avec votre philosophie. Dans le même esprit de simplicité et de progressivité, vous ne découvrez vos possibilités d'action qu'au fil de la partie, vous évitant par là même de devoir assimiler d'emblée toutes les fonctionnalités d'une interface riche en options. Et ce n'est qu'au bout de quelques heures de jeu que vous apprendrez les premiers rudiments de la pratique de la magie. Tout au long du chemin que vous parcourez durant les premiers instants de la partie, des symbole d’Ankhs surgissent ici ou là. Chacun d'entre eux vous révèle quelques fonctionnalités de l'interface, afin que votre apprentissage se fasse en douceur.

Autant le dire tout de suite, le consensus général chez les joueurs s’étant épris du dernier volet de la série Ultima est le suivant : il s’agit d’un excellent jeu mais beaucoup trop gourmand en ressources système. En particulier, beaucoup de joueurs se sont plaints des performances médiocres du mode Direct 3D. Origin explique que le jeu a été avant tout optimisé pour le mode Glide, supporté uniquement par les cartes vidéo du fabricant 3dfx. Afin de vous présenter les deux côtés de la médaille, le jeu a été testé d’abord sur un Pentium III 450 doté de 128 Mo Ram et d’un accélérateur 3D de base, ne supportant pas l’API Glide. Comme nous l’avons constaté, même en 640x480, le jeu est beaucoup trop saccadé. Origin a déjà prévu 3 rustines qui amélioreront le jeu. La première et la seconde sont déjà disponible, la troisième suivra au courant de l’hiver sans doute. Si vous vous enregistrez auprès d’Origin, ils vous feront parvenir dès que possible un nouveau CD d’installation du jeu. En plus des problèmes d’optimisation, le jeu est infesté de nombreux bogues, en particulier au niveau de la gestion de la mémoire. Origin y travaille présentement. Il semble évident que l’éditeur Electronic Arts ait forcé Origin à sortir le produit à temps pour Noël, alors qu’il n’était vraisemblablement pas fin prêt.

Techniquement parlant, Ultima Ascension peut sans hésitation être désigné comme le plus abouti des jeux de rôles jamais vus sur PC…surtout lorsque j’ai remplacé ma carte vidéo par une Voodoo 3 2000, supportant l’API Glide. Cettes fois, le nouveau monde tridimensionnel d'Ultima est tout simplement splendide, mais souffre tout de même de ralentissements en 800x600, dus principalement au problème de gestion de mémoire. Les différents objets du décor sont fidèlement restitués, et le tout bénéficie de multiples petites animations. On peut ainsi voir l'onde d'un petit ruisseau tandis qu'une chauve-souris passe en voletant au-dessus de notre tête. Le cycle du jour et de la nuit est restitué et l'on ne peut que s’émerveiller devant le spectacle du soleil levant, précédé du coucher des deux lunes de Brittania. Plus fort encore, les conditions météorologiques sont fidèlement rendues. Le ciel peut ainsi progressivement s'assombrir, puis les nuages s'amonceler avant que n'éclate brutalement un orage. La pluie se met alors à tomber dru. Bien entendu, tout au long du jeu l’Avatar devra combattre une ménagerie de monstres fantastiques et discuter avec de nombreux personnages qui vaqueront à leurs occupations. L'ambiance sonore n'est pas en reste puisqu'elle exploite le désormais célèbre procédé tridimensionnel THX. Les dialogues sont tous parlés et sont d’une qualité respectable. Quant au choix des pièces musicales, il s’inscrit dans le style préconisé dans la série.

Je ne m’étendrai pas ici sur le scénario, mais sachez que vous devrez y restaurer les huit vertus qui régissent le monde de Britannia une bonne fois pour toutes et affronter le Gardien dans une ultime rencontre. Histoire de remettre les pendules à l’heure, Ultima : Ascension est bel et bien un jeu de rôle moderne. Bien qu'il soit intégralement en 3D et qu'il exploite une perspective objectif, c'est-à-dire que la caméra est situé derrière le personnage principal, Ultima : Ascencion n'a strictement rien à voir avec l'armée de clones générée par Tomb Raider. Contrairement à son prédécesseur, le très contesté Ultima VIII, il ne repose aucunement sur l'adresse du joueur et ne peut donc être qualifié de jeu d'arcade. Tout d'abord, ce n'est pas au gamepad que vous ferez évoluer l'Avatar dans ce neuvième opus, mais bien à la souris, au moyen d'un curseur situé devant le personnage. Les mouvements latéraux effectués par le rongeur vous permettent d'effectuer des rotations, tandis que l'axe vertical invite à observer les cieux ou le sol. Les combats s'effectuent, eux aussi, à l'aide de simples clics. Enfin, le tant décrié système de sauts d'Ultima VIII a été totalement repensé. En fonction de la distance séparant le personnage du curseur, ce dernier change de couleur. Rouge, il vous indique que l'endroit désigné n'est pas accessible d'un seul bond. Vert, il vous projette, d'un seul clic, exactement à la position désirée. Simple comme bonjour! Ultima Ascension est donc un excellent jeu, mais en raison des problèmes expliqués précédemment, il ne convient pour l’instant qu’aux passionnés de la série. Cela explique l'abscence d'une note! Lorsque les principaux problèmes seront réglés, il deviendra ce qu’il aurait dû être, c’est-à-dire la conclusion spectaculaire d’une série épique.