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The Suffering, Resident Evil Outbreak et Onimusha Blade Warriors

Raynald Doré nous présente trois jeux offert notamment sur la PlayStation 2, dont The Suffering, un suprenant jeu d'horreur de Midway, Resident Evil Outbreak, un jeu d'horreur offrant un mode multijoueur et Onimusha Blade Warriors, un jeu de combat sympathique.


Capcom, Konami et Tecmo n’ont qu’à bien se tenir, car Midway vient piétiner dans leurs plates bandes avec The Suffering, un jeu développé par Surreal Software, un studio fraîchement acquis par Midway. Ce nouveau venu dans l’arène du "survival horror" est sans contredit une belle réussite qui prend plusieurs amateurs par surprise. Dans ce jeu nous tenons en mains le destin de Torque, un homme condamné à mort pour avoir assassiné sa femme et ses 2 enfants. Celui-ci est transféré au pénitencier d'Abbott, situé sur l’île de Carnate, pour y subir une injection létale. Peu après son arrivé, un tremblement de terre secoue Carnate et c’est comme si les portes de l’enfer s‘ouvraient… Des monstres et des fantômes semblent avoir envahis l’île. Torque profite de la situation chaotique pour s’évader, mais de nombreux obstacles se dresseront sur son chemin. Pour survivre à l’enfer carcéral de Carnate, nous disposons de plusieurs armes toutes plus meurtrières les unes que les autres. La panoplie va des armes artisanales, comme des pics, fabriquées par les prisonniers; jusqu’aux mitraillettes des gardiens. Si cet arsenal n’est pas suffisant, nous pouvons parfois recevoir de l’aide de certains personnages contrôlés par ordinateur. Il n’est donc pas question de trucider tout ce qui bouge sans réfléchir. Un autre atout que nous découvrons, tôt dans l’aventure, c’est que Torque possède aussi la faculté de se transformer lui même en monstre… La bête gavée de folie peut trancher n’importe quel adversaire d’un simple coup de patte. C’est de toute beauté à voir! Le sang et autres liquides visqueux giclent partout et à profusion...

Mais The Suffering n’est pas un jeu qui cherche seulement à soulager nos bas instincts… C’est un produit exceptionnel, bourré de qualités… Les décors sont bien réalisés, jamais nous n’avons l’impression de courir dans un banal labyrinthe. Cet environnement paraît parfaitement réaliste, nous l’explorons d’une manière logique et il procure une bonne variété de lieux intérieurs et extérieurs. Les personnages, eux aussi, sont superbes, principalement les monstres qui proviennent des studios de Stan Winston. Ceux-ci ont tous été créés à partir de méthodes d’exécution comme la pendaison, le peloton d’exécution, le gazage, la chaise électrique, ou la guillotine, ce qui explique leurs aspects effrayants et leur mauvaise humeur chronique. Un autre aspect ou The Suffering brille particulièrement, c’est par sa musique et ses effets sonores qui, avec beaucoup de justesse, mêlent plusieurs bruits et rythmes organiques. Quant à l’histoire, elle est habilement menée par quelques cinématiques peu intrusives; le reste des informations requises nous sont fournies par l’engin de jeu lui-même, qu'il s'agisse des personnages qui nous parlent, des conversations que nous entendons, des flashbacks que nous avons, etc… Tout est fait pour ne pas interrompre l’action inutilement. La caméra fonctionne à la troisième personne, ainsi qu’à la première personne, il est possible de passer de d'une perspective à l’autre à volonté, lorsque l’on se bat ou lorsque l'on explore. Il est à espérer que cette façon de procéder soit imitée par plusieurs autres concepteurs.

Certaines âmes sensibles pourraient craindre une ambiance trop lugubre, mais le plaisir répond présent, du début à la fin. J’ai eu à recommencer le jeu à maintes reprises (en raison d'un bogue de la carte mémoire que j'utilisais) et chaque fois je découvrais de nouveaux détails; il suffit parfois de prendre une stratégie ou un chemin différent, de permettre à un personnage secondaire de vivre plus longtemps… La valeur de rejouabilité de ce titre est vraiment surprenante. Je crois que le fait de pouvoir sauver notre progrès à n’importe quel moment encourage l’expérimentation. Autres bons points; le jeu n’est pas très difficile, les énigmes pas trop complexes et la manipulation du personnage se maîtrise sans problème, même pour des joueurs novices. Malgré que j’aie adoré ce jeu, je ne prétends pas qu’il soit parfait. Torque, qui est sensé être un taulard endurci, prends beaucoup trop de temps à se retourner pour faire face aux ennemis qui l’attaquent par l’arrière. Un mouvement plus rapide pour se retourner pendant les combats aurait assurément donné une allure encore plus menaçante au personnage. J’ai remarqué aussi quelques petits bogues cocasses; mon préféré, un rayon de lumière qui reste immobile dans le ciel après que l’on déplace le projecteur. Pour de l’action, de l’émotion, il faut se procurer The Suffering; vraiment, Midway n’ont pas fait les choses à moitié cette fois…


La franchise de Capcom, dont les derniers titres sont demeurés exclusifs à la GameCube, effectue un retour sur une console de Sony, proposant une expérience de jeu différente sur la PS2, hors-ligne comme en-ligne. Les trois premiers titres de la série Resident Evil ont connu un succès retentissant sur la première console de Sony, au cours de la deuxième moitié des années 90. Par la suite, nous avons eu droit à un excellent titre sur la Dreamcast, la défunte console de Sega. Afin d'attirer un auditoire plus adulte, Nintendo a surpris bien des analystes en obtenant l'exclusivité de la continuité de cette série sur sa nouvelle console. Après avoir annoncé ce partenariat, Capcom nous a offert un remake du premier titre de la série, des ré-éditions de trois titres de la série et un nouveau titre original, tous sur la GameCube. Capcom prévoit toujours nous offrir Resident Evil 4 sur la GameCube d'ici la fin de l'année. Sur papier, Resident Evil Outbreak est prometteur, mais en réalité, il déçoit. L'action se déroule toujours à Raccoon City, une ville dont plusieurs habitants ont été transformés en zombie, suite à la propagation d'un virus. Nous incarnons un des survivants de Raccoon City et devons nous échapper de cette ville avant qu'elle ne soit rasée par gouvernement ou avant d'être contaminé nous-même par le virus, ce qui contribue à donner un sens d’urgence à l’aventure. Nous pourrons nous glisser dans la peau de huit survivants différents et vivre ainsi plusieurs aventures, recoupées selon cinq scénarios uniques.

Les cinq hommes et trois femmes que nous pouvons incarner ont chacun leurs forces et leurs faiblesses, que nous aurons amplement l'occasion de découvrir au cours des différents scénarios. Bien que le jeu offre potentiellement 40 expériences de jeu, ajustables selon 4 niveaux de difficultés différents, encore faut-il éviter le piège de la répétitivité. En mode solo, nous sélectionnons donc notre héros/héroïne et selon notre choix nous sommes accompagnés par deux autres personnages contrôlés par l’ordinateur. Ces compagnons sont là pour nous aider et ils font de leur mieux pour nous suivre dans notre aventure. Nous pouvons discuter avec eux, leur donner des ordres et échanger des accessoires avec eux; mais là majorité du temps, ils n’en font qu’à leur tête et répètent s’en cesse les mêmes réflexions sans intérêt. Lorsqu’un des personnages du groupe est en péril, les autres viennent le soutenir à toute vitesse, ce qui est intéressant. Ils repoussent les zombies, ramassent leur camarade et tentent de le guérir lorsqu’ils ont des médicaments. Le mode multijoueur a amené d’autres changements qui étendent leur influence jusque dans le mode solo. Le temps doit maintenant s’écouler en continu et il est impossible de faire une pause, pour jouer dans notre inventaire, ou pour lire les documents ramassés. Il faut faire ces opérations lorsque nous nous trouvons en sécurité, ce qui est rare à Racoon City. En passant, la gestion de l’inventaire m’a paru très complexe et peu efficace, particulièrement en mode solo. Nous disposons d'environ 4 espaces pour transporter toutes nos armes et accessoires au début du jeu.

Heureusement, nous pouvons combiner certains objets afin de leur faire occuper un seul espace; mais pour réaliser cet exploit il faut disposer chaque fois d’un espace libre afin d’intégrer l’article que nous voulons combiner… Imaginez-vous qu’il faut faire cette gymnastique avec chaque objet; j’aurais aimé que les munitions s’ajoutent automatiquement, mais non; même les petites herbes de couleurs qu’il faut mélanger pour produire des remèdes efficaces doivent subir cette jonglerie frustrante. Cela m’a pris beaucoup de temps pour me sentir à l’aise avec l’interface; en effet, j’ai eu plus l’impression de me battre avec les contrôles du jeu qu’avec les zombies. Un autre irritant majeur, qu’il est difficile d’ignorer; Outbreak nous fait subir des temps de chargements longs et beaucoup trop fréquents. Selon Capcom, avec le disque dur de la PS2, les performances se trouvent dramatiquement améliorées…mais, à mon avis, je doute que le jeu en vaille la chandelle! Pour tout dire, ce jeu n’est pas complètement mauvais, mais il est décevant… Les graphiques sont beaux, tout est en 3D, mais l’engin utilise toujours sa vieille technique de caméra démodée. Les ennemis paraissent plus détaillés et féroces; mais l’interface des menus et les déplacements des personnages baignent dans une lourdeur inutile. Bien que ce soit encore amusant de faire un hachis de zombie avec une carabine, ou une barre de fer; ce tout dernier Resident Evil ne nous permet pas d’atteindre des niveaux de plaisir et d’excitation équivalents aux autres épisodes de la série. Malgré ses indéniables lacunes, il est certain que Outbreak connaîtra du succès. On peut comprendre que Capcom hésite à trop changer une formule qui a fait ses preuves; c’est dommage car la licence Resident Evil, avec ses mécaniques de jeu routinières, aurait besoin d’un sérieux rafraîchissement. Que Capcom ait annoncé qu'un Resident Evil Outbreak 2, sensiblement identique au premier, soit en développement pour la PlayStation 2, n'augure rien de bon.


Pour faire plaisir aux mordus de la série Onimusha, qui peuvent mettre la main sur le troisième opus cette semaine; Capcom nous a offert récemment Blade Warriors, un bon petit jeu de combat, pas sérieux pour deux sous, nous donnant la possibilité de mesurer nos habiletés guerrières avec plus de 24 personnages, héros et vilains, de l’univers d’Onimusha. Il y a un mode histoire qu’il faut faire en solo, mais celui-ci pouvant se compléter en moins de 30 minutes, il risque de paraître excessivement simpliste à la majorité des joueurs. Il sert surtout à se pratiquer et à accumuler des points avec lesquels nous pouvons renforcer les statistiques de nos personnages favoris. Heureusement le mode versus et le mode custom versus sont beaucoup plus consistants. Ces deux modes, nous permettent de confronter, seul ou en équipe, jusqu’à trois adversaires contrôlés par d’autres joueurs ou par l’ordinateur. Le mode custom permet encore plus de réglages, comme l’utilisation de nos personnages développés en solo, ou l’ajout d’un handicap. Bien qu’il demande beaucoup d’entraînement pour être maîtrisé pleinement, le système de combat est rapide et efficace. Sa caractéristique principale est d’utiliser les boutons directionnels, pour les déplacements, et de négliger totalement les 2 bâtons analogiques. En effet, chaque décor du jeu se trouve séparé selon divers plans horizontaux, où il est possible de se déplacer en utilisant les boutons directionnels. Un saut, et votre personnage quitte la rue, pour se retrouver sur une corniche; un autre saut et il est sur le toit… Sur chacun des plans nous pouvons nous déplacer à l’horizontale. Les autres contrôles sont plus que standards; nous avons des boutons pour bloquer, pour frapper et lancer des attaques spéciales. Nous pouvons aussi contourner l’adversaire et ramasser des objets énergisants. Il faut cependant procéder à ces opérations aux bons moments, car elles nous rendent vulnérables aux attaques de nos ennemis.

La durée des niveaux est variable, de plusieurs minutes à quelques secondes à peine; ceci est dû à la possibilité de réussir des attaques critiques qui affaiblissent rapidement nos adversaires. Dans tous les modes de jeux, la caméra fait un bon travail pour garder toute l’action visible. En mode solo, le cadrage est large et la caméra suit notre personnage. En mode versus, à 2 personnages, le cadrage est plus serré et il s’élargit en fonction des options et du nombre de joueurs choisit. Parfois certains éléments du décor peuvent cacher brièvement l’action, mais ce n’est pas vraiment dérangeant. Les décors sont beaux, dans l’ensemble, mais jamais franchement spectaculaires. Quelques éléments destructibles pimentent aussi chacun des niveaux. Il est regrettable que les cinématiques et les rares dialogues, qui servent de liens entre les combats, ne soient pas mieux réalisés; malgré la meilleure volonté au monde, on ne peut s’empêcher de les trouver d’une banalité navrante. Heureusement, Blade Warriors sauve les meubles en nous procurant une généreuse dose de variété avec tous ces personnages passionnants. Ils ont tous des armes et des styles de combat différents, leurs forces sont bien balancées et visuellement les bagarres explosent de dynamisme. À tout moment, les objets énergisants peuvent temporairement donner des armes anachroniques comme une mitraillette, ou simplement loufoques comme un gros maillet en bois (si l'on frappe un adversaire avec celui-ci, des petits canards tourneront autour de sa tête). Il y a plusieurs bonis à débloquer, comme des personnages secrets. Ceux-ci peuvent même apparaître spontanément pendant le jeu; imaginez ma surprise, lorsque, après avoir terrassé un samouraï, je me suis retrouvé en plein combat avec Megaman. J’ai mangé toute une raclée, probablement que j’aurais du mieux me défendre au lieu de rire comme un idiot… Bravo pour ce joyeux imprévu! Onimusha Blade Warriors vaut le coup d’œil pour les amateurs de combats; c’est un bon produit à un prix raisonnable. Vous profiterez de sa pleine valeur, particulièrement si vous pensez y jouer régulièrement avec vos amis.





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