Deux héros: Solid Snake et James Bond

Jean-René Baron a fait l'essai de deux jeux offerts sur la console GameCube, le premier étant une exclusivité, Metal Gear Solid: The Twin Snakes, le second étant offert aussi sur la Xbox et la PlayStation 2, James Bond 007: Everything or Nothing, deux titres divertissants.

C’est en 1998 qu’est paru le jeu Metal Gear Solid sur la console PlayStation. Ce jeu a connu un succès retentissant et a été consacré jeu de l’année sur consoles. Depuis, Konami a écoulé plus de 6,6 millions d'exemplaires du jeu. Il a donné naissance à un tout nouveau genre: le jeu d’infiltration et a ainsi pavé la voie à Splinter Cell notamment. L’importance de Metal Gear Solid dans l’histoire des jeux vidéo est donc importante. C’est le studio de développement ontarien Silicon Knights qui a eu la tâche de retoucher le jeu pour la console Gamecube, l’équipe d’Hideo Kojima (créateur de la série Metal Gear) étant occupée à développer Metal Gear 3: Snake Eater pour la console Playstation 2. Évidemment, M. Kojima et Konami ont quand même supervisé le travail de Silicon Knights, de même que Shigeru Miyamoto, le maître de Nintendo. L’histoire se déroule au début du 21è siècle sur une île d’Alaska, Shadow Moses. Un groupe terroriste nommé FOXHOUND a pris le contrôle d’un entrepôt d’ogives nucléaires où est développé en secret un nouveau modèle de Metal Gear (une arme absolue pouvant lancer des missiles nucléaires sans être détectée par les radars ennemis). Ces terroristes menacent de lancer un missile nucléaire si leurs demandes ne sont pas comblées dans les 24 heures. L’aide de Solid Snake est donc encore une fois requise pour éliminer cette nouvelle menace qui pèse sur le monde. Quelques nouveautés sont présentes dans cette nouvelle mouture. En fait, ce sont les possibilités qui étaient offertes dans Metal Gear Solid 2 qui sont maintenant aussi disponibles pour ce titre. La plus utile est définitivement la vue à la première personne. Cette vue vous permet d’utiliser vos armes et de tirer sur des ennemis qui sont très éloignés de vous, de même que sur les caméras de surveillance pour les rendre inopérantes. Cela rend le jeu beaucoup plus facile. Vous pouvez aussi maintenant vous accrocher à des rebords et faire des roulades. Deux nouveaux mouvements qui s’avèrent inutiles malheureusement dans le feu de l’action.

Bien qu’une grande panoplie d’armes soit disponible, éviter les combats est la plupart du temps la meilleure stratégie. Les gardes auront vite fait de sonner l’alarme et d’appeler du renfort. L’intelligence des gardes est quand même assez bonne. Ils suivront les pas que vous aurez laissés dans la neige et seront aussi alertés si vous faites trop de bruit. Vous devrez donc prendre bien soin de cacher les corps de vos ennemis car s’ils sont détectés, l’alarme sera sonnée et des renforts seront appelés. Leur plus gros point faible est sans doute leur champ de vision. On dirait qu’ils sont tous atteints de myopie tellement leur vision de loin est faible. Une multitude d’options s’offre à vous pour disposer ou éviter vos ennemis. Vous pourrez donc utiliser des boîtes pour vous cacher à l’intérieur ou déposer des magazines pour adultes par terre pour distraire les gardes, etc. Ma plus grande interrogation était de voir comment les développeurs allaient adapter les contrôles pour la mannette du Gamecube. Force est de constater que c’est excellent, Solid Snake se contrôle comme un charme. Visuellement, c’est quelque peu décevant par contre. Le jeu reste quand même joli, mais est en deçà de ce que Metal Gear Solid 2 nous a offert. Idem pour l’environnement sonore qui est de qualité très inférieure à son grand frère. La musique pendant les combats est ridicule et pas assez prononcée. L’encodage fait en Dolby Pro Logic II ne profite pas réellement de ce que cette technologie peut offrir. Bien des films d’action ne peuvent se targuer d’avoir un scénario aussi bien ficelé que celui-ci. Malgré quelques élans moralisateurs, l’intrigue et les rebondissements sont vraiment prenants. Il est d’ailleurs étonnant que l’histoire n’ait pas encore été portée au grand écran. Une douzaine d’heures sont nécessaires pour terminer le jeu si vous écoutez toutes les cinématiques présentes. Elles constituent à elles seules la moitié de ce temps. Cela en agacera plus d’un c’est certain, vous aurez parfois l’impression d’être spectateur plutôt que joueur. La qualité de ses cinématiques est vraiment excellente et ne devrait pas trop vous irriter. Elles ajoutent beaucoup à l'immersion.

Metal Gear Solid : The Twin Snakes reste très divertissant. Si vous n’avez jamais joué à la version sur Playstation, l’achat est fortement conseillé. Il est dommage que rien n’ait été ajouté pour rassasier les fans de la série. Quelques missions virtuelles auraient été appréciées pour ajouter à la durée de vie. Les gens de Silicon Knights peuvent quand même se dire mission accomplie. Les amateurs ne seront pas déçus tout comme ceux qui découvrent ce jeu pour la première fois.

Bond, James Bond. S’il y a bien une phrase que tous ont déjà entendue dans leur vie c’est bien celle-là. L'agent secret a tenu la vedette dans une vingtaine de films et un nombre équivalent de jeu vidéo ces dernières années. Ses premières aventures sur consoles et ordinateurs ont été plus ou moins intéressantes, hormis quelques exceptions notables, dont A View to a Kill, une aventure texte éditée en 1985 par Mindscape, 007: Licence To Kill, un jeu d'action édité en 1989 par Domark, ou encore Operation Stealth, un jeu d'action et d'aventure édité en 1990 par Interplay. Il aura quand même fallu attendre l’arrivée de la console Nintendo 64 pour que la célèbre franchise fasse le saut dans le monde des jeux vidéo modernes avec GoldenEye 007, développé par le studio Rare. Ce jeu fut une réussite totale, il est désormais listé parmi les meilleurs jeux vidéo de l’histoire. C'est aujourd'hui Electronic Arts qui détient les droits de la licence James Bond, et ce, jusqu'en 2010. Le plus important éditeur tiers a délié les cordons de sa bourse pour produire Everything or Nothing, sa cinquième aventure interactive mettant en vedette James Bond. Electronic Arts avait auparavant publié Tomorrow Never Dies, The World is not Enough, Agent Under Fire et NightFire, des jeux qui ont chaque fois connu un succès plus important, tant commercial que critique. Cette fois, Bruce Feirstein a collaboré à l'élaboration du scénario du jeu, lui qui a rédigé ceux de trois films de la série (GoldenEye, Tomorrow Never Dies, The World is not Enough). Aussi, une multitude d'acteurs ont prêté leur voix et leur physique virtuel aux principaux personnages du jeu. Évidemment, Pierce Brosnan est de la partie. S’ajoute Judi Dench (dans le rôle de M), John Cleese (dans le rôle de Q), Willem Dafoe, Shannon Elizabeth, Heidi Klum, etc. Même le vieil ennemi de James Bond, Requin, incarné par Richard Kiel, vient faire acte de présence.

Le scénario reste typique. Le vol d’un prototype secret de nano-robot et la disparition de la personne chargée de sa surveillance créé tout un émoi dans la collectivité. Mise entre des mains malveillantes, cette technologie pourrait devenir une arme très dangereuse. Surprise, James Bond doit encore sauver la planète! Le moindre que l’on puisse dire c’est que ce titre offre beaucoup de diversité. En effet, tout au long du jeu, vous aurez l’occasion de piloter un hélicoptère, une moto, un char assaut, etc. Évidemment, une Aston Martin, voiture de prédilection de James Bond est à votre disposition, ainsi qu’une panoplie de gadgets incroyables. Qu’il s’agisse d’un grappin pour monter ou descendre des parois verticales, de mines-araignées télécommandées, d’un habit vous rendant invisible, ils s’avèrent tous extrêmement ingénieux et plaisants à utiliser. Outre les missions à bord de divers véhicules, vous aurez également des missions d’infiltration. Vous ne vous ennuierez donc jamais. James Bond se contrôle à merveille. Tous les mouvements disponibles s'effectuent aisément. Les puristes regretteront un peu que la visée soit automatique. Cela enlève un peu de défi pour abattre nos ennemis, néanmoins, le jeu se révèle d’une difficulté acceptable. Un mode coopératif permet de compléter des missions à deux. Ce mode s’avère divertissant et rafraîchissant, trop peu de jeux offrent des modes coopératifs. L’environnement visuel est superbe, les textures sont détaillées. On reconnaît sans aucun effort le visage des acteurs. Vraiment du bon boulot. Même chose pour les séquences en voitures. Electronic Arts a puisé dans ce qui existait déjà, le moteur utilisé est celui de la série Need For Speed. Rien à redire donc. L’ambiance sonore est aussi de très bonne facture. Les canaux satellites sont très bien utilisés en Dolby Pro Logic II. Notez que ce jeu est certifié selon les standards THX, ce qui est gage de qualité.

Avec Everything or Nothing, la franchise du célèbre agent secret britannique poursuit son ascension. Ce n’est pas tout d'investir des millions de dollars sur un jeu, encore faut-il bien les utiliser. C’est exactement ce qu’Electronic Arts a fait. Le jeu est d’une durée de vie très acceptable, considérant les divers modes de jeu offert, de même que tous les bonus à débloquer. Un titre à se procurer sans aucune crainte. Disponible sur Xbox et PlayStation 2 également.

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