Splinter Cell : Pandora Tomorrow

Sans contredit, Tom Clancy's Splinter Cell, paru à la fin de l’an 2002, a marqué l’ère des jeux d’espionnage et a du même coup placé la ville de Montréal sur le grand échiquier des développeurs de jeux vidéo; toute une réussite pour l’équipe de développement d’Ubisoft. Dès la parution du jeu, le développement d’une suite s'est mis en branle, cette fois dans les studios de Shangaï et Annecy d'Ubisoft. C’est donc un peu moins d’un an et demi plus tard que notre ami de la NSA, Sam Fisher, reprend du service dans une toute nouvelle aventure. Je vous propose donc un aperçu de ce que Pandora Tomorrow a à offrir aux amateurs du genre, lorsqu'il sera disponible sur Xbox et PC le 23 mars prochain et sur PlayStation 2 et GameCube plus tard cette année. L’histoire de Pandora Tomorrow débute cette fois au Timor oriental : un attentat est perpétré à l’ambassade américaine et des terroristes d’une milice indonésienne, menée par Suhadi Sadono, prennent en otage plusieurs des survivants. Ceux-ci s’opposent à la présence américaine dans ce coin du globe et ont entrepris des démarches pour porter de durs coups aux américains et à leurs alliés. C’est ici que Sam Fisher interviendra en infiltrant les lieux où ces terroristes opèrent, afin de découvrir les liens qui les unissent avec divers groupes terroristes mondiaux et ultimement faire avorter leurs complots. Cette aventure vous conduira à plusieurs endroits dans le monde, de l’Asie en passant par l’Europe jusqu’en Amérique, vous serez plongé dans une multitude d'environnements qui vous demanderont d’adapter vos stratégies en fonction de ceux-ci. C’est peut-être ici que la portion solo de cette deuxième aventure tranche davantage avec la première, les lieux où vous évoluerez sont plus vastes, plus variés d’une mission à l’autre et plus détaillés. Le reste de l’histoire se dévoilera à vous et sera encore une fois d’une grande richesse et d’une superbe complexité, ce qui n'étonnera personne, le scénario ayant été approuvé par Tom Clancy.

Au niveau de la jouabilité, ceux ayant pu savourer la première aventure seront en terrain familier: les contrôles n’ont absolument pas été modifiés et vous n’aurez pas à réapprendre comment neutraliser vos ennemis. D’ailleurs, le jeu commence beaucoup plus abruptement que dans le premier, on assume cette fois que vous maîtriser la plupart des mouvements de base. Seuls quelques nouveaux mouvements (ou plutôt quelques ajouts aux mouvements qui existaient déjà) vous seront gentiment inculqués dès la première mission. On retrouve ainsi le saut semi-écart, une variante du saut écart que l’on connaît déjà mais qu'il est possible d'exécuter cette fois dans un couloir plus étroit. En effet, lorsque la distance le permet, en effectuant un saut écart, Sam optera automatiquement pour ce nouveau mouvement qui lui permet de s’appuyer sur une de ses jambes et de se déplacer de gauche à droite ou encore d’atteindre un lieu plus élevé. Autre exemple, lorsque Sam longe un mur et qu'il atteint une porte ouverte, il peut enchaîner un pivot de 360° pour rejoindre l'autre mur, tout en passant inaperçu pour d’éventuels ennemis se trouvant à l'intérieur de la pièce. Pour le reste rien de bien nouveau à l’horizon, si ce n'est que quelques petites variantes cosmétiques aux mouvements du premier volet. J’ai été un peu déçu de constater que l’on n’avait pas poussé plus loin les possibilités de notre héros. Du côté des armes pas beaucoup de nouveauté non plus outre quelques nouveaux pièges auxquels on devra porter une grande attention. Le moteur graphique est lui aussi de retour en grande forme, et je dis grande forme car malgré qu’il fût utilisé dans le premier volet en 2002, peu de jeux ont réussi à égaler la qualité de rendu de ce dernier. Les effets d’ombres et de lumières sont toujours aussi éblouissants et ont un impact réel sur la manière dont on se doit d’aborder les missions si l’on tient à rester en vie. Cette fois, le moteur graphique est encore plus fluide, et ce, même si un plus grand nombre d’éléments composent les décors. Le jeu comprend aussi un peu plus de scène scriptées. Bref, on a refait une beauté à un excellent moteur graphique rendant l’expérience encore un peu plus prenante.

Si le jeu est à se point semblable au premier titre, est-il tout aussi intéressant? À première vue, on serait porté à dire qu’il s’agit ni plus ni moins que d’une simple expansion plutôt d’un nouveau jeu. Ce n'est toutefois pas le cas. En effet, outre l'histoire solo qui risque d’en accrocher plus d’un, c’est le tout nouveau mode multijoueur de Splinter Cell: Pandora Tomorrow qui marque des points. Pour le développer, Ubisoft a fait appel à deux de ses studios (Shanghaï et Annecy), ce qui démontre bien l’importance qu’a accordé Ubisoft à ce mode jeu. C'est en réseau local (avec 4 consoles Xbox) ou via Xbox Live que vous pourrez apprécier les nouvelles possibilités qu’offre ce mode multijoueur. Le jeu réunira un maximum à 4 joueurs. Dans cette portion du jeu, vous retrouvez deux clans : les espions de l'équipe ShadowNet et les mercenaires d'Argus. Chacun de ces deux groupes offre une expérience de jeu bien différente de l’aventure solo. Les espions sont ceux se rapprochant le plus de notre ami Sam. Leur arme principale est un électrocuteur, qui sert à paralyser temporairement un adversaire. Ils peuvent utiliser des cartouches spéciales, appelées "balles espions", qui marquent un ennemi, afin qu'il soit visible sur le radar. Ils possèdent également une variété de grenades, permettant par exemple de projeter des particules électromagnétiques rendant inopérant tout gadget électronique (y compris les vôtres). Bien entendu, les espions peuvent faire usage de lunettes de vision nocturnes et thermiques afin de mieux évoluer dans les ténèbres. Les mercenaires bénéficient quant à eux d'une vue à la première personne, cette vue objective privilégiée par les jeux de tir, plutôt que d'une vue à la troisième personne, réservée aux espions. Leur arme principale est un M-160 avec trois modes de rafales, c'est donc une arme mortelle. Son arsenal se compose d’autres éléments meurtriers comme des grenades à fragmentation ou encore des mines de proximité. Ils peuvent faire usage de deux modes de vision uniques, à savoir la vision C.E.M. à pistage électromagnétique, rendant visible tout appareil électronique, et la vision de mouvement, permettant aux mercenaires de cerner instantanément tout déplacement dans leur champ de vision.

Ceci étant dit, il existe trois modes de jeu : extraction, sabotage et neutralisation. Dans le mode extraction, les espions doivent récupérer et emporter des échantillons de virus placés à plusieurs endroits dans les différents niveaux offerts. Ils devront par conséquent éviter les systèmes qui pourraient déclancher l’alarme et indiquer leur position aux mercenaires sur leur radar. Les mercenaires doivent quant à eux protéger les échantillons. Le second mode, sabotage, demande aux espions de placer un modem près d'un terminal pour le pirater. Une fois le modem placé, ils doivent s’assurer que le modem reste en place pendant les 30 secondes que dure l’opération. Ils feront face aux mêmes embûches pour réaliser leur mission que dans le mode extraction. Bien entendu, les mercenaires doivent les empêcher d'arriver à leurs fins. Le dernier mode, neutralisation, est semblable au premier, mais cette fois les espions n’ont pas à ramener à l’extérieur les échantillons, ils doivent plutôt les neutraliser sur place. Encore une fois, les mercenaires ont à protéger les échantillons. Bref, le mode multijoueur est somme toute très original et même à 1 contre 1, offre un très bon niveau d’action et de plaisir (quoique certains niveaux sont un peu grands et demanderont un nombre de joueurs plus élevé). Les deux camps sont bien balancés, malgré leurs compétences et leurs équipements différents. Que vous soyez espion ou mercenaire, la partie n’est pas donc gagnée d’avance. Splinter Cell: Pandora Tomorrow est sans contredit le digne successeur de Splinter Cell. La partie solo manque un peu d'innovation, mais demeure tout aussi excitante, l’histoire étant bien ficelée. La partie multijoueur quant à elle est très bien conçue. Plutôt que d’offrir aux joueurs des parties à 32 concurrents pour en mettre plein la vue, on s’est concentré ici sur l’essentiel : amener un jeu d’espionnage et de furtivité en mode multijoueur d’une manière juste et bien calibrée.

Liens