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Sélection de jeux méconnus

Jean-François Roberge nous présente ses critiques de quatre jeux qu'il a évalué sur la console Xbox et qui sont passés inaperçus durant les fêtes, à savoir Goblin Commander: Unleash The Horde, Armed And Dangerous, Mission Impossible: Operation Surma et R: Racing Evolution.


Qui n’a jamais essayé les jeux Command & Conquer, Warcraft ou Starcraft? Bien que ce genre soit excessivement populaire sur PC, les jeux de stratégie en temps réel se font rares sur console. Ceux qui ont été offerts jusqu'ici ont été plus souvent qu'autrement très décevants. Il aura fallut attendre qu'une minuscule compagnie du nom de Jaleco nous offre un jeu de stratégie en temps réel de qualité. Offert sur Xbox, PlayStation 2 et GameCube, Goblin Commander: Unleash The Horde, est toutefois axé beaucoup plus sur l'action que la gestion. Ses prémisses sont intéressantes, l'action se déroule sur la planète Ogriss, où un grand magicien humain du nom de Fraziel dirige les gobelins. Après avoir divisé les gobelins en cinq clans différents, chacun spécialisé dans la collecte de ressources nécessaires à la construction d'une "grande machine", Fraziel a créé cinq commandants gobelins pour l'assister: Grommel du clan Stonekrusher, le plus primitif, mais aussi le plus fort en combat rapproché, Grax du clan Hellfire, le plus avancé technologiquement et le plus fort en combat à longue portée, Faine du clan Stormbringer, qui possède des connaissances en magie élémentaire, Syst du clan Plaguespitter, adapté pour les combats dans les marais et qui sévit tel une guérilla, et enfin Naxus du clan Nighthorde, pour qui le royaume des morts est un terrain familier. Un jour, Grommel se rend compte que maître Fraziel a disparu et c’est là que l’histoire commence pour nous. Grommel accusera tour à tour les quatre autres clans d’avoir kidnappé maître Fraziel. Notre but est donc d’amener le clan Stonekrusher à dominer entièrement la planète Ogriss, en unissant les clans, et de retrouver Fraziel. À chaque fois qu’on conquiert un clan adverse, ce clan se joint alors à Grommel pour aller attaquer le clan suivant.

Contrairement aux jeux de stratégie en temps réel plus traditionnels, Goblin Commander: Unleash the Horde ne requiert pas que le joueur construise différents bâtiments pour faire évoluer ses unités. En fait chacun des cinq clans proposés ne dispose que de deux bâtiments différents, le "Clanshrine" et le "Hall of Titans", le premier permet de recruter des gobelins, alors que le second offre la possibilité d'acquérir des tourelles défensives et de recruter des titans. Outre ces derniers, vous contrôlerez donc des gobelins la majeure partie du temps. Le mode solo est composé d'une quinzaine de missions plus ou moins difficiles. La complexité du jeu repose sur le fait qu’on ne peut pas diriger plus de 10 gobelins par clan et 1 titan à la fois, ce qui a pour effet d’allonger un peu la durée des missions. Il y a également un mode multijoueur mais malheureusement, l’absence de mode en ligne fait qu’on ne peut jouer qu’à deux sur écran divisé. De plus, il n’y a que 12 petites cartes pour le mode multijoueur et il n’y a aucun contenu téléchargeable. Les graphiques sont corrects mais sans plus. L’eau et les marécages sont très peu crédibles. Les contrôles sont en revanche d’une simplicité remarquable. Chaque clan se déplace à l’aide d’un bouton différent, il est donc facile de contrôler plusieurs clans à la fois. J’ai l’impression que certains puristes du genre trouveront sans doute Goblin Commander : Unleash The Horde un peu trop léger, au niveau de la stratégie. Malgré tout, ce jeu devrait plaire à plusieurs d’entre nous.


L'équipe responsable du développement du très original MDK, un jeu de tir à la troisième personne paru en 1997, qui était alors à l'emploi de Shiny Entertainment, a par la suite fondé son propre studio pour nous offrir son premier titre trois ans plus tard, Giants: Citizen Kabuto, un jeu d'action et de stratégie savoureusement excentrique. Composé de seulement une dizaine de personnes talentueuses, Planet Moon Studios a travaillé ces dernières années sur Armed and Dangerous, un jeu d'action tout aussi teinté d'humour. Développé pour le compte de LucasArts, ce jeu, offert sur Xbox et PC, repose sur un scénario du jeu est simpliste à souhait, mais, grâce à ses cinématiques tordantes, on n’a aucun mal à s’y accrocher. Notre groupe, connu sous le nom des "Lionhearts", est composé de robins des bois des plus étranges. Roman, celui que vous incarnerez, un brigand talentueux, est flanqué de Jonesy, une taupe spécialiste en explosifs, Q1-11, un ancien robot de la garde impériale grand amateur de thé, et de Rexus, un vieillard fragile mais possédant quelques pouvoir psychiques. Ils se donnent pour mission de voler le "Livre des Règles", qui procure de grands pouvoirs à celui qui le lit. Ce livre est en la possession d’un tyran cruel et malicieux, le roi Forge. Or, ce livre convoité est sous l’effet d’un sort maléfique qui empêche quiconque de le lire et ce sort ne peut être annulé que par…Rexus. Ce qui veut donc dire que notre groupe est à la recherche du roi alors que celui-ci, et toute son armée, sont à la recherche de notre groupe…Un coup d'oeil au site officiel de Armed and Dangerous nous révèle avec humour que la principale source d'inspiration des développeurs a été...plusieurs verres de bière! Cela se voit, le jeu est délirant.

Armed and Dangerous offre de l’action à revendre. Au cours des vingt-et-une missions, qui se déroulent dans cinq environnements différents, les Lionhearts pourront faire usage d'armes conventionnelles ou spéciales pour éradiquer leurs nombreux ennemis. A ce propos, certaines armes spéciales offertes aux joueurs rappellent l'originalité de celles du jeu MDK. Le "plus petit trou noir du monde" aspirera vos ennemis pour les projeter dans le néant, la "bombe traîtresse de Guy Fawkes" tournera vos adversaires contre eux et le "tire-bouchon antigravitationnel" inversera momentanément la gravité, de sorte que vos ennemis plongeront vers le ciel, puis vers le sol lorsque celle-ci sera rétablie. Au cours de certaines missions, vous pourrez faire usage de tourelles, certaines montées sur des rails, afin de canarder plusieurs ennemis à distance. Celles-ci sont très divertissantes, mais trop faciles malheureusement. Vos assaillants arrivent par centaines et s'est vraiment comique des les voir projetés dans les airs lorsqu'ils sont atteints par un obus. Au cours des autres missions, vous devrez sauver des otages, détruire certains bâtiments particuliers et bien sûr, éradiquer plusieurs ennemis. Afin de varier la jouabilité un brin, certaines missions sont exécutés par Roman lui-même alors que d'autres sont complétées par son équipe entière. LucasArts a offert quelques missions supplémentaires via Xbox Live. La courbe d'apprentissage du jeu étant relevée, il aurait été agréable qu'un mode coopératif ait été proposé pour pouvoir compléter les missions les plus ardues. Un mode multijoueur aurait également été le bienvenu. Par contre, il n’y a rien à dire d'un point de vue technique, les graphiques et les effets sonores sont très réussis. L’intelligence artificielle quant à elle est inégale, parfois elle est excellente, parfois elle est atroce.


Les jeux d'espionnage ont la cote depuis quelques années. Nous avons été servis par Tom Clancy's Splinter Cell sur la Xbox. Si vous souhaitez incarner l'agent Ethan Hunt, joué par Tom Cruise lors des deux derniers films de la série Mission Impossible, Atari vous offre cette possibilité. Développé par Paradigm Entertainment, pour toutes les consoles, Mission Impossible: Operation Surma est un jeu d'infiltration où il faut user de stratégie pour réussir les missions. Votre mission, si vous l'acceptez, est de déjouer les plans diaboliques de Surma Corporation, une entreprise ayant des visées dominatrices. Ce dernier sera de nouveau aidé par Luther Stickell, un expert en informatique extrêmement doué, capable de pirater les systèmes de sécurité les plus performants, ainsi que par Billy Baird, un aventurier australien qui travaille en tant que pilote pour l'IMF. Il sera également épaulé par deux nouveaux comparses, à savoir George Spelvin, un ex-acteur de théâtre qui excelle dans les opérations de diversion et de soutient, et Jasmine Curry, une jeune américaine hautement entraînée et polyvalente. Cela ne vous surprendra pas, mais dans Mission Impossible: Operation Surma, vous devrez utiliser les ombres et mener des actions furtives pour pénétrer les quartiers de vos ennemis afin de les neutraliser. Au cours de certaines missions, vous devrez libérer des otages, prendre des photos et enregistrer des discussions compromettantes. Pour y parvenir, vous devrez utiliser diverses armes et divers gadgets. La ressemblance avec Tom Clancy's Splinter Cell est frappante, mais on ne pourra reprocher à Atari d'exploiter à bon escient la licence de Paramount Pictures.

Parmi les gadgets intéressants, notons le dispositif d'imagerie sonique, qui une fois appliqué contre une porte, permet de voir ce qui déroule de l'autre côté de celle-ci, les lentilles de contact IMF, qui pourvoient Ethan de la vision nocturne en plus de lui permettre de consulter une carte des lieux, la guêpe, un robot miniature capable de voler qui combine les fonctions de caméra de surveillance et de pistolet étourdissant, les masques, que Ethan peut utiliser pour usurper l'identité de personnes qu'il aura photographié, ou encre la microcorde, qui permettent par exemple à Ethan de pirater un ordinateur en étant suspendu, ou se balancer d'avant en arrière pour atteindre un objet. D'un point de vue technique, ce jeu n'atteint pas les niveaux fixés par Tom Clancy's Splinter Cell, mais il se tire très bien d’affaire. Les ombrages et les décors sont bien réalisés et les personnages de l’IMF sont très bien modélisés. On ne peut en dire autant de nos ennemis toutefois, puisqu'ils manquent de personnalité. Les dialogues sont également bien narrés et la performance de Ving Rhames, qui reprend son rôle de Luther Stickell, y est pour quelque chose. Il est un peu dommage que d'autres acteurs des films, notamment Tom Cruise, n'aient pas participé à l'enregistrement des narrations du jeu. La liaison entre les différentes missions se fait à merveille grâce à d’excellentes cinématiques. La première cinématique est digne d’un film de James Bond. Cette cinématique ressemble d’ailleurs un petit peu à une séquence du film Tomorow Never Dies paru en 1997. Bref, bien que Mission Impossible Operation Surma soit passé sous le silence depuis sa sortie dans les boutiques, il n’en demeure pas moins que je recommande ce titre à tous ceux qui aiment ce genre de jeu vidéo…c'est une excellente location en attendant Tom Clancy's Splinter Cell: Pandora Tomorrow.


Bien connu des amateurs de courses grâce aux séries MotoGP et Ridge Racer, Namco nous propose cette fois R: Racing Evolution. Ce jeu est passé inaperçu durant les fêtes en raison de la parution d'autres jeux de courses plus accrocheurs, comme Need for Speed Undeground, Project Gotham Racing 2 ou encore Mario Kart Double Dash. Après nous avoir offert un Ridge Racer V plutôt décevant sur la console PlayStation 2, Namco nous offre donc un jeu inspiré de cette série, histoire de nous faire patienter en attendant la venue de Ridge Racer VI. Bien que ce nouveau titre ne comporte pas d’option de jeu en ligne, R: Racing Evolution, proposé sur toutes les consoles de jeux vidéo, offre tout de même une belle variété grâce à ses 5 modes de jeux. On y retrouve les traditionnels modes Arcade, Time Attack et Head To Head auquel on ajoute les modes Event Challenge et Racing Life. Le mode Event Challenge ressemble passablement aux modes traditionnels. La grosse différence provient du fait qu’on peut modifier légèrement les voitures. Une banale histoire s’ajoute au mode Racing Life. On y incarne une jeune ambulancière japonaise du nom de Rena Hayami qui, un jour, est appelée à remplacer un pilote blessé. Rena devra prouver continuellement qu’elle a sa place dans le monde de la course automobile en gagnant la majorité des épreuves. Celle-ci développera une rivalité importante avec Gina Cavalli, qui domine ce sport. Cette histoire est entrecoupée de cinématique d'excellente facture. On y retrouve des courses de type "Drag", des courses de type "Rally", ainsi que des courses de type "GT". En tout, le mode Racing Life renferme une quinzaine de circuits, voitures et chapitres.

Techniquement, R: Racing Evolution est passablement décevant. Les graphiques ne sont pas aussi flamboyants que certaines images le laissaient préalablement présager. Jetez un coup d'œil à quelques-unes des images ci-dessous et dites vous qu'elles ont été captées sur le système de développement et non à partir de la sortie vidéo de la console. La différence est telle que s'en est navrant. Ce n'est toutefois pas la première fois qu'un éditeur distribue à la presse des images un peu trop pures. Le jeu bénéficie d’une excellente fluidité mais malgré tout, notre voiture effectue des virages de manière plutôt saccadée. L’ajout des commentaires de nos adversaires et de notre manager durant les courses est plutôt intéressant mais ils deviennent rapidement très répétitifs. Quant aux bruitages, ils sont plutôt ratés. La durée de vie du mode Racing Life est également décevante. Je n’ai eu besoin que d’un peu plus de 5 heures pour le compléter. R: Racing Evolution s’avère tout de même une option intéressante sur la console GameCube, les jeux de courses plus sérieux étant rares sur cette console (Mario Kart Double Dash ne s'adressant pas du tout au même public). Par contre, les propriétaires de la PlayStation 2 ou de la X-Box étant beaucoup plus choyés, R: Racing Evolution ne représente plus qu’une simple location pour ceux-là.





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Goblin Commander: Unleash The Horde
Armed And Dangerous
Mission Impossible: Operation Surma
R: Racing Evolution