Menu:

Contract J.A.C.K. et Nosferatu

Frédéric Dubois a été amèrement déçu par Contract J.A.C.K., un banal jeu de tir à la première personne servant de prélude à No One Lives Forever 2, mais il a été étonné de découvrir Nosferatu: Wrath of Malachi, un jeu d'horreur provenant du développeur scandinave Pan Vision.


Nous revoilà, encore une fois, replongé dans la lucrative licence de No One Lives Forever développée par Monolith Productions et publiée par Sierra. Cependant, cette fois oubliez Cate Archer, car vous aller incarner John Jack, un tueur à gage forcé de travailler pour H.A.R.M. afin d'enquêter sur une autre organisation terroriste connue sous le nom de "Danger Danger". L’histoire à laquelle vous prendrez part se déroule quelques semaines avant l’aventure de No One Lives Forever 2: A Spy in H.A.R.M.’s way. Ainsi tout au long du jeu, vous retrouverez quelques éléments qui rappelleront des souvenirs aux amateurs de la série. Mais la comparaison s’arrête ici, car les développeurs ont pris une direction complètement opposée à NOLF 1 & 2, au niveau du design du jeu. Oubliez donc tous les éléments de furtivité des précédents jeux, les histoires bien ficelées, fertiles en rebondissements, ne cherchez pas à forcer la serrure d’une porte pour l’ouvrir ou encore le puzzle à résoudre afin de poursuivre l’aventure, non… ici vous aurez le droit d’abaisser votre intelligence au plus bas niveau, puisque vous n'aurez qu'à tenir enfoncé la gâchette de tir pour venir à bout des niveaux du jeu et ce, en 4 ou 5 heures, puisque c'est tout ce qu’offre Contract J.A.C.K. Comme vous l’aurez compris, on a réduit la série à sa plus simple expression, ne laissant que la testostérone brute vous guider à travers des vagues successives d’ennemis. Vous n’aurez même pas à vous soucier de vos munitions, car les ennemis sont tellement nombreux que vous pourrez utiliser leurs armes et munitions presque à l’infini.

La campagne solo comporte une dizaine de mission alors que le mode multijoueur propose une quinzaine de cartes de jeu. Étant davantage orienté vers l'action que l'espionnage, notre anti-héros pourra recourir à une panoplie d'armes et de véhicules d'assaut. Il fera face à différents ennemis, dont des agents de U.N.I.T.Y., l'organisation pour laquelle travaille Cate Archer. Ainsi, on aura par exemple le plaisir de conduire quelques véhicules spéciaux, comme une motoneige munie d’un lance-roquettes, qui est particulièrement efficace lors d’une poursuite en région montagneuse. Mais les moments de plaisir se font rares dans ce jeu et la plupart du temps vous ne ferez qu’abattre grossièrement des centaines d’ennemis, une bien drôle de mission pour un tueur à gage. Bien sûr le "Jupiter Engine" conçu par Monolith Productions fait toujours un valeureux travail et nous permet de savourer quelques environnements de qualité (bien qu’ils ne sont pas très nombreux ni variés). Bref, on semble avoir complètement perdu de vue le style de la série. Bien sûr, l’aventure prend place dans le même contexte, mais offre un style plutôt vide et dénué de toute subtilité. On pourra tout de même se défouler quelques heures sur ce jeu, mais les amateurs des aventures de Cate Archer risquent de rester sur leur faim et même d’être très déçus.


Nosferatu, ce film muet allemand de Friedrich Wilhelm Murnau, paru en 1922, est probablement le film qui, de toute l'histoire du cinéma, sera le plus copié, imité, reproduit, même si peu soutiendront la comparaison avec l'original. Les concepteurs de Nosferatu: The Wrath of Malachi, se sont forcément inspirés de cette œuvre majeure du cinéma, pour concevoir leur jeu. Tout comme le film du même nom, Nosferatu prend place dans un univers vampiresque du début du siècle. Votre personnage se rend en Transylvanie rejoindre sa famille au château d’un illustre comte romain. En cours de route, un sentiment de peur commence à l’habiter, l’allure du pays ne le réconforte guère et l’impression que tout ne tourne pas rond dans cette région perdue du globe se fait de plus en plus présente. En arrivant au château, vous vous retrouvez plongé seul dans l’obscurité. Au lieu de fêter des retrouvailles, en l’honneur du mariage de votre soeur et du fils du comte, ce sont plutôt des funérailles qui semblent vous attendre, les lieux ressemblant beaucoup plus à un macabre cimetière qu'à un banquet festif. Rapidement, vous vous rendez compte que les membres de votre famille ont été capturés et serviront au diabolique comte désirant assouvir ses sombres desseins. Seul vous pouvez les libérer, mais le temps presse, chacun d’eux pouvant être exécuté à tout moment. C’est avec les armes que vous retrouverez sur place que vous anéantirez les vampires et morts-vivants qui règnent en ces lieux. Votre arsenal sera composé essentiellement d'une épée, de mousquets, d'un revolver et bien sûr d'un crucifix et des pieux.

Le tout se déroule sous la forme d'un jeu de tir à la première personne, dans des environnements très lourds et terrifiants. L’ambiance sonore est bien réalisée et vous fera sursauter à plusieurs reprises. Cependant, l’engin graphique du jeu risque de n'impressionner personne, la plupart des éléments du jeu étant modélisés grossièrement et manquant de détails. Toutefois, l’une des caractéristiques intéressantes du jeu réside dans le système de création de niveaux aléatoires. En effet, chaque fois que vous démarrerez une nouvelle partie, le château Malachi sera différent. Évidemment, plusieurs éléments principaux resteront inchangés (la cour intérieure, les tours est et ouest, etc.), mais la configuration des pièces sera complètement modifié, les ennemis ne seront pas aux même endroits et en même nombre, les membres de votre famille ne seront pas emprisonnés dans les mêmes pièces non plus, bref chaque nouvelle partie sera constituée d’un certain pourcentage de nouveautés. Il est intéressant aussi de noter que le jeu est assez ouvert, il n’est pas nécessaire de délivrer les membres de la famille dans un ordre bien précis, on peut affronter les différents ennemis selon notre humeur. Bref, Nosferatu: The Wrath of Malachi est un jeu bien conçu avec quelques bonnes idées mais qui ne réussit toutefois pas à s'élever au-dessus des autres. Les amateurs de jeux d’horreur pourront sans doute y trouver leur compte, mais ce jeu n’égalera jamais la qualité et le succès de Clive Barker's Undying.





Liens

Contract J.A.C.K.
Nosferatu: Wrath of Malachi