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Lock On: Modern Air Combat

Les simulateurs de combats aériens se font de plus en plus rares aujourd'hui. Ubi Soft a lancé il y a quelques semaines Lock-On: Modern Air Combat, qui vous permet de piloter un chasseur à réaction moderne. Il a été développé par Eagle Dynamics, qui nous a donné SU-27 Flanker.


Descendant directement de l’honorable simulateur SU-27 Flanker 2.5, développé par Eagle Dynamics et publié par SSI, suivant la lignée noble des Jane’s F/A-18, Falcon 4.0 et IL-2, et voulant rallier les fervents adeptes des avions “tueurs de chars” tel que le bon vieux A-10 Cuba, LO-MAC aspire à devenir la prochaine légende de la simulation aérienne. La plupart des simulateurs nécessitent la lecture d'un lourd manuel, rempli de données statistiques, qu'on s’imagine lire à temps perdu. Première surprise, ce n’est pas le cas de LO-MAC. Aucun manuel expliquant les appareils, les armes, les ennemis, les radars, n'est fournis avec le jeu. Les premières éditions du jeu ont même été commercialisées sans un feuillet résumant les commandes au clavier, une omission de l'éditeur. Vous n'avez droit qu'à un manuel en format PDF, que vous devrez imprimer pour consultation ultérieure, car à 15 000 pieds d'altitude, en poursuite d'un ennemi, c'est peu pratique un fichier PDF! Et comble de malheur, ce manuel est mal conçu, on y perd son latin littéralement, tant il y a d'ajouts de dernière minute, sans compter des informations contradictoires. Une fois l'installation lancée, vous devrez aussi vous armer de patience, celle-ci est longue et ardue. Je m'y suis pris à deux reprises pour voir la lumière au bout du tunnel. Vous devrez aussi très certainement installer des mises à jour, tant ce logiciel est truffé de bogues. Décidément, mon survol de LO-MAC a débuté sur une note bien négative.

J'ai compris pourquoi la documentation générale et le processus d'installation étaient si médiocres lorsque j'ai pu enfin lancer le jeu. La quasi-totalité du budget de production a été investie sur l’engin graphique du jeu et dans le développement d’environnements hautement immersifs. Ici, aucun compromis: le terrain est plutôt plat mais tellement détaillé. On voit même la fumée sortir des cheminées des maisons! Microsoft Flight Simulator 2004 est officiellement détrôné au niveau du réalisme. Les effets de lumières sont absolument époustouflants. Par expérience, je vous l'affirme, on s’y croit vraiment! Et que dire des explosions, des lumières dynamiques, des effets de réflexions… j’en passe, il y a trop de détails! Les six appareils que l’on peut piloter sont aussi reproduits à la perfection. Rien n’a été laissé au hasard, ils sont tous construits avec des milliers de polygones, avec une précision telle qu’aucun simulateur ne peut égaler LO-MAC. D'un point de vue visuel, c'est un chef-d’oeuvre. Cette merveille pour vos yeux a hélas un prix: un ordinateur d’une rare puissance est nécessaire pour utiliser toutes les options graphiques de ce jeu. Si l’on ne possède pas un processeur cadence à 3 GHz, 1 Go de mémoire DDR et une carte vidéo ultra-rapide compatible DirectX 9, il sera impossible de sélectionner toutes les options et de voler en toute fluidité. Mon AMD 2400+, avec 512 Mo de méméoire DDR et ma GeForce4 4200 128MB ont été sollicités au maximum.

Les sons des moteurs, des instruments et de la tour de contrôle vous entourent, la piste est devant vous; dans 12 secondes, votre oiseau va fendre l’air. Comment on se sent ? Les fanatiques de simulateurs éprouveront le sentiment qu’il manque quelques éléments. Il n'y a pas plusieurs modes radars, de paramétrage des armes ou un viseur tête-haute (HUD) très détaillé. Pour les joueurs plus "civilisés", c'est un environnement plus qu’enveloppant et rempli d’informations de vols qui s’annonce plein de défis. Cet serait mentir d'affirmer que nous sommes ici en présence d'un vrai simulateur, plutôt que d'un jeu de simulation de combat aérien et d’attaque au sol, bien réalisé et accessible à tous. Néanmoins, les avions sont si bien modélisés dans leurs caractéristiques de vol que LO-MAC peut être difficile à apprivoiser au début, sans être aussi difficile que IL-2 Forgotten Battles. Histoire de comparer, Falcon 4 utilisait un modèle de vol moins réaliste, il était possible de piloter le F-16 en défiant les lois de la physique. Dans LO-MAC, si l’on pilote un F-15 de la même manière, ce dernier se désintègre en vol. Les armes sont aussi bien modélisées, les tirs ennemis sont efficaces et l’intelligence artificielle est assez coriace.

"Ennemi à six heures, aidez-moi!" Telles sont les dernières paroles que j’ai criées dans mon micro lorsque j’ai découvert un SU-27 derrière mon F-15. LO-MAC permet de jouer de manière stable avec six joueurs (peut-être plus, cela reste à voir) en ligne, si vous disposez d’une bonne connexion. C'est définitivement l'aspect le plus intéressant du jeu. Le mode multijoueur sur Internet ou en réseau local rend l'expérience tellement plus attrayante qu’il devient difficile de jouer seul à ce simulateur de combat. Il est important de connaître les touches de clavier pour avoir du support, car en mode multijoueur, de bons ailiers sont bien appréciés. Pour se pratiquer entre amis, rien de mieux que de voler ensemble avec des scénarios que l’on construit soi-même! En effet, grâce à l’éditeur de missions, ce jeu a une durée de vie immense. La facilité avec laquelle il est possible de créer des engagements tactiques, des arénas de combats aériens, des scénarios de guerre des plus divers touchera plaira énormément aux adeptes du genre. L’engin de création de mission est simple; les développeurs de LO-MAC ont tirés des leçons des interfaces compliquées des simulateurs de Jane’s et de Microprose.

LO-MAC est un excellent jeu de combat aérien. Il est simple et facile à maîtriser, du moins lorsque l'on réussit à analyser les nombreuses informations dissimulées dans le manuel de vol, dans les ajouts de dernières minutes, ou encore sur différents sites web dédiés au jeu. Il donne l'impression de produit inachevé, qui nécessite l'installation de rustines pour fonctionner correctement. Malgré tout, plusieurs y trouveront leur compte, aussi bien les chevaliers du ciel armés de missiles, que les aviateurs aux nerfs d’aciers atterrissant sur des portes-avions ou encore les destructeur de chars annonçant la fin du monde.




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