SWAT: Global Strike Team et Rainbow Six 3

Jean-François Roberge compare pour nous deux jeux d'action tactiques similaires offerts sur la Xbox, SWAT: Global Strike Team et Rainbow Six 3, tous deux pouvant faire usage d'un casque d'écoute équipé d'un microphone, notamment pour donner des ordres à nos coéquipiers.

De 1987 à 1993, Sierra nous a offert quatre jeux d'aventure traditionnels issus de la série Police Quest (In Pursuit of Death Angel, The Vengeance, The Kindred et Open Season). Ensuite cette série a changé d'orientation pour devenir la série SWAT. Trois titres ont été publiés de 1995 à 1999 (Police Quest: SWAT, Police Quest: SWAT 2 et SWAT 3: Close Quarters Battle). Dès le départ, les développeurs nous ont proposé un jeu plutôt tactique, simulant le travail des troupes SWAT. Les adeptes de la série Police Quest ont été déroutés par ce changement de cap. Les jeux d'aventure étant à cette époque sur leur déclin, Sierra n'avait d'autre choix que d'emprunter une autre direction. Par contre, la série SWAT a su évoluer de belle manière au fil du temps. SWAT 1 faisait usage de séquences vidéo et d'environnements 3D statiques, SWAT 2 était présenté selon une perspective isométrique et SWAT 3 se déroulait dans des environnements 3D en temps réel, à la première ou à la troisième personne. Depuis quelques années, deux studios différents travaillent sur les prochains épisodes de la série SWAT. Argonaut Games nous offre le premier, SWAT : Global Strike Team, le premier titre de la série à être proposé sur consoles (Xbox et PlayStation 2). A l'interne, Sierra travaille actuellement sur SWAT: Urban Justice, qui sera offert sur PC l'an prochain. L’action se déroule en 2016 et notre escouade tactique a pour objectif d’arrêter deux gangs terroristes rivaux, le "Omega Cartel" et le "Whispering Dragon Clan", qui se disputent la production et la distribution d’une nouvelle drogue nommée LD-50. Pour y parvenir, il faut effectuer diverses missions, où il faudra désamorcer des bombes, libérer des otages, pirater des systèmes informatiques et prendre des membres des gangs en otage afin de les interroger sur leurs futurs méfaits. Notre personnage se nomme Mathias Kincaid, un tacticien chevronné et ancien membre d’un commando élite de la U.S. Army. Notre équipe est complétée par Kana Lee, une tireuse d'élite, que nous devons parfois incarner, ainsi que par Anthony "T.J." Jackson, notre technicien expert.

L’histoire est intéressante et on s’y accroche assez facilement grâce à une bonne jouabilité. On peut se cacher dans le noir en brisant les ampoules, éviter les alertes générales en détruisant les alarmes sonores et briser les caméras de surveillance pour ne pas se faire repérer. Toutefois, il y a une question qu’on peut se poser à ce sujet. Est-ce que ces petits détails ont vraiment une incidence sur le déroulement de la partie? Je n’en suis pas si certain, car en faisant quelques fois la même mission, j'ai constaté que ça ne change presque rien que l’on soit furtif ou non. Les gardes arrivent à la course exactement au même moment après avoir libéré un otage ou piraté un système informatique, même si on a pris soin de ne pas déclencher les différents dispositifs d'alerte. L’intelligence artificielle de nos ennemis est aussi douteuse, tantôt elle est très bonne, tantôt elle est pitoyable. Même si à l'occasion ils se cachent pour nous attaquer, la plupart du temps nos ennemis demeurent au centre d’une pièce à découvert sans éviter nos tirs. La difficulté du jeu en souffre beaucoup à cause de cela, c’est pourquoi je ne recommande pas ce jeu aux joueurs experts. Par contre, les néophytes devraient apprécier le jeu. 21 missions sont proposées en mode solo, et 10 en mode coopératif. D'un point de vue technique, le jeu est correct, mais sans plus. Les effets de lumière sont intéressants, mais dans l'ensemble, les graphiques sont fades. C’est toutefois très facile de donner des ordres à nos coéquipiers. On peut même le faire via reconnaissance vocale avec le X-Box Communicator ou le PlayStation 2 Headset (tous deux offerts en option). SWAT : Global Strike Team affiche un logo "online" sur sa boîte, mais ne propose aucunement un mode de jeu en-ligne, seulement du contenu téléchargeable ultérieurement (pour la version Xbox). Un mode multijoueur est bel et bien présent pourtant, mais il ne permet qu'à un maximum de quatre joueurs de s'affronter sur écran divisé.

Depuis cinq ans, la série Rainbow Six connaît du succès. Les deux premiers titres de la série ont été conçus par Red Storm Entertainment. Peut après avoir publié Rainbow Six: Rogue Spear, Ubi Soft a fait l'acquisition de Red Storm Entertainment. Ceux qui étaient alors à la tête de cette série se sont vu confiés d'autres projets au sein de Red Storm Entertainment (The Sum of All Fears, Ghost Recon), ou ont quittés la compagnie pour travailler ailleurs (certains ont travaillé sur Amped 1 & 2 pour le compte de Microsoft Games Studios). Ce sont les studios montréalais d'Ubi Soft qui ont hérité de la série Rainbow Six. Ils ont d'abord développé Rainbow Six: Raven Shield sur PC, qu'ils ont passablement retravaillé afin d'offrir Rainbow Six 3 sur la console Xbox. Des membres de cette équipe ayant réalisé l'excellent Splinter Cell, les chances étaient bonnes pour que le premier titre de la série Rainbow Six sur Xbox ne soit pas un pétard mouillé. L’histoire se déroule en 2007, les États-Unis sont victimes d'un embargo sur le pétrole et d’attaques terroristes de plus en plus nombreuses contre les intérêts et les citoyens américains. Le Vénézuela qui continue de fournir du pétrole aux États-Unis en est aussi la cible. Tandis que le mécontentement gronde aux USA, des manifestations éclatent dans les rues de Caracas. Alors qu’un voile de terreur se répand, les meurtres et la destruction sont monnaie courante. En ces heures de troubles, il devient difficile d’assurer la sécurité du monde. Un ultime rempart se dresse encore entre le monde et cette menace: l’équipe Rainbow, une unité internationale d’élite, destinée à combattre le terrorisme sous toutes ses formes. John Clark, patron de l’escouade Rainbow, compte sur le personnage que nous incarnons, Domingo "Ding" Chavez, ainsi que sur trois autres membres de l'équipe Rainbow pour mettre fin au règne de ces terroristes qui effraient les populations américaines et vénézuéliennes.

La première chose qui m’a frappé en débutant le jeu, c’est le son de nos armes qui est vraiment bien réussi mais qui est également très fort pour ne pas dire trop fort. Tellement que c’est difficile de bien entendre notre patron, John Clark, dicter l’objectif des missions et malheur, il n’y a aucun paramètre à ajuster pour remédier à la situation. Les graphiques sont vraiment impeccables, la vision nocturne ainsi que la vision thermale sont très réussies. Un petit point négatif toutefois, contrairement à leur création précédente (Splinter Cell), les créateurs du jeu n’ont pas cru bon de permettre aux joueurs de briser des ampoules afin de mieux se camoufler. Il faut par contre admettre, le jeu est déjà très sombre donc cela aurait peut-être été excessif. En effet, la majorité du temps on doit utiliser la vision nocturne afin de bien discerner ses ennemis. D’un autre côté, le fait d’avoir un jeu plus sombre augmente le degré de difficulté du jeu qui, soit dit en passant, est déjà passablement difficile grâce à une intelligence artificielle bien conçue. Même le niveau facile représente un excellent challenge pour ceux et celles qui ne sont pas habitués à ce type de jeux. Autant Rainbow Six: Raven Shield était optimisé pour PC, autant Rainbow Six 3 est optimisé pour la Xbox. Reposant sur une nouvelle interface, le jeu propose de nouvelles actions contextuelles. C'est davantage un jeu d'action qu'un jeu de simulation, ce qui explique l'abandon de la phase de planification tactique. De plus, tout comme SWAT: Global Strike Team, Rainbow Six 3 prend en charge la reconnaissance vocale via le X-Box Communicator, ce qui nous permet de donner des ordres plus rapidement à nos coéquipiers. Le jeu ne compte que 14 missions mais du contenu téléchargeable est toutefois disponible. Rainbow Six 3 offre également la possibilité de jouer en ligne, avec un maximum de 16 joueurs, ce qui permet d’augmenter de façon considérable la durée de vie du jeu. Divers modes multijoueur sont disponibles: coopératif, survie et survie en équipe. Fort de son impressionnant choix de trente armes différentes, qui sont appuyées par des effets sonores très réussis, Rainbow Six 3 attirera sans aucun doute l’attention des nombreux adeptes des jeux d'action tactiques.

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