Sélection de jeux GBA

Raynald Doré a évalué cinq jeux pour la console portable de Nintendo. Blizzard propose trois petits bijoux issus de son ancien catalogue, Rock N' Roll Racing, The Lost Vikings et Blackthorne, tandis que Bam! Entertainment propose le jeu d'action Samurai Jack et Atlus le jeu de rôle Shining Soul.

Le premier de ces 3 titres est un excellent jeu de course-combat qui, malgré ses dix ans d’âge, semble toujours aussi efficace qu’à sa sortie originale sur le Super Nintendo. L’action se déroule dans un futur où nous sommes recrutés pour participer à l’Indianapolis Super Cup, le plus cinglé des championnats de course intergalactique. Chacune des épreuves est composée de 3 tours de piste contre 3 concurrents extra-terrestres. Pour gagner et passer à l’épreuve suivante; il faut survivre, détruire l’adversaire et terminer dans les 3 premières positions. Vous pensez, sans doute…troisième sur quatre, y a rien là! Mais, laissez-moi vous dire que, si vous avez choisi les niveaux de difficultés vétéran ou warrior, cela peut être tout un défi… Heureusement, entre les courses, il est possible d’utiliser nos gains pour mettre à jour notre équipement. Il y a des armes plus dévastatrices, des roues, des blindages et des moteurs plus efficaces; s’il nous reste un peu d’argent, on a aussi l’option de changer de voiture. Les pistes nous sont présentées en vue isométrique; elles comportent plusieurs sauts, mais elles sont assez courtes et peu complexes. La caméra suit notre automobile pendant tout le parcours. Même si notre voiture est toujours au centre de l’écran, il m’est arrivé assez souvent, pendant des embouteillages frénétiques, de la confondre avec un autre bolide. Il est bon de noter que si un engin est détruit ou quitte la route pendant la course, il est automatiquement remis en piste moyennant une pénalité. Chaque destruction d’un adversaire donne des points bonis qui peuvent éventuellement nous permettre d’assurer notre qualification dans la prochaine division. L’action est appuyé par une solide trame musicale rock’n roll ainsi que des descriptions laconiques de l’annonceur… Rock’n Roll Racing offre une bonne valeur de rejouabilité, car si vous voulez triompher avec un maximum de points, il faudra compétitionner sur une cinquantaine de pistes réparties sur les 5 planètes participantes. Le jeu offre également un mode multi joueurs permettant à 2 joueurs disposant de 2 consoles, 2 cartouches et d’un câble de connexion, de s’affronter pour le titre de champion. Un mode versus est aussi accessible; il permet, à un joueur solo ou à 2 joueurs, d’avoir un accès rapide à toutes les pistes et à toutes les voitures chargées à bloc. La prise en main de la conduite des voitures se fait assez facilement, mais j’ai trouvé que la manipulation efficace des armes est beaucoup plus longue à maîtriser. Si vous cherchez un jeu de course rétro qui a du punch, Rock’n Roll Racing est définitivement un très bon candidat.

Ce deuxième titre, de Blizzard, est le plus récent du lot; il date de 1994 et ses versions ont fait des dégâts sur le PC, le Mac, le Sega32x et le Super Nintendo, avant de se retrouver sur le GameBoy Advance. L’histoire de Blackthorne nous est racontée, dans le livret d‘instruction, pendant 16 pages… Je n’ai pas tout bien saisi, mais heureusement la compréhension de cette histoire abracadabrante, n’est pas vraiment utile pour avoir du plaisir… Apparemment, Kyle Blackthorne est un terrien d’origine extra-terrestre qui se retrouve impliqué dans la libération du peuple de la planète Tuul. Extérieurement, ce produit peut ressembler à un jeu d’action et de tir à déplacements latéraux, dans le genre de la célèbre série Contra; mais lorsqu’on le joue on s’aperçoit que les apparences sont trompeuses… L’action dans Blackthorne est moins rapide et intense que dans les shooters habituels. Les adversaires sont peu mobiles, notre personnage n’a qu’à avancer et à prendre tout son temps pour les descendre. En mode combat, Kyle utilise une carabine tronçonnée comme arme principale, la fréquence de tir est donc assez faible. Notre personnage ne peut pas tirer et courrir en même temps; heureusement, entre chaque coup de feu, nous avons un contrôle qui nous permet de nous mettre à l’abri des projectiles ennemis. Pour passer en mode d’exploration, il suffit que Kyle range son arme; il lui est alors possible de courrir, sauter et grimper. Nous avons 4 vastes environnements à étages multiples à explorer. Il y a une mine, une ville forestière, une montagne désertique et une tour fortifiée. Pas besoin d’avoir des réflexes d’enfer pour avoir du succès dans ce jeu; il faut observer et surtout apprendre de nos erreurs… La prudence est une bonne stratégie… Notre personnage peut parfois mourir d’une seule maladresse, mais la plupart du temps il est assez résistant aux attaques… De plus, les items d’armes et de santé sont assez nombreux et ils arrivent toujours au bon moment dans le déroulement linéaire du jeu. Malgré ses qualités indéniables; Blackthorne ne casse plus vraiment la baraque, comme il y a une décennie; ses mécaniques de jeux deviennent rapidement répétitives et les surprises sont rares. Même si le plaisir est au rendez-vous pour tous, je crois que ce jeu charmera davantage les nostalgiques.

Ce dernier titre, de Blizzard, a également été lancé il y a une décennie déjà! Il s’agit d’un mémorable jeu de puzzles & plates formes qui a connu des versions sur PC, Super Nintendo et PlayStation. Trois Vikings sont kidnappés de leur village par des extra-terrestres. Il s’agit d’Erik le rapide, de Baleog le féroce et d’Olaf le costaud. Chacun de ces Vikings possède 2 talents: Erik peut sauter sur de grandes distances et est capable de défoncer certains obstacles avec sa grosse tête dure. Baleog, terrasse les agresseurs avec son épée, il utilise aussi son arc pour se débarrasser des ennemis éloignés et activer des mécanismes. Olaf, quant à lui, porte un gros bouclier pour protéger le groupe; lorsqu’il place le bouclier par dessus sa tête, il s’en sert comme d’un parachute, ou comme d’un tremplin qui permet à Erik le rapide, d’atteindre des lieux plus élevés. Vous l’avez sans doute deviné, le but du jeu est d’utiliser tous ces talents pour faire évader nos 3 Vikings et les ramener dans leur village chéri. Il faudra donc traverser 35 niveaux consécutifs qui vont du vaisseau spatial, aux pyramides d’Égypte en passant par un petit détour dans la préhistoire… La manipulation est simple, on déplace seulement un personnage à la fois; lorsque l’on a besoin d’un talent particulier, il suffit de prendre le contrôle du bon Viking pour le diriger sur l’objectif. Pour progresser, la collaboration est primordiale. Nos 3 héros peuvent, fréquemment se retrouver isolés chacun dans leur coin; mais il ne faut pas oublier que toute l’équipe doit atteindre la sortie… Si l’on perd un seul des Vikings, le niveau devient impossible à compléter. Lorsque l’on échoue dans une de nos tentatives, les Vikings sont réincarnés au début du niveau; si l’on échoue plusieurs fois ils commencent même à ce plaindre de manière amusante. J’ai trouvé qu’avec un bon dosage de difficultés croissantes, les niveaux n’étaient jamais frustrants à reprendre. Il est dommage, qu’une fois le jeu terminé, qu’il ne soit pas possible de pouvoir refaire directement nos niveaux préférés… Il aurait également été amusant d’ajouter un mode chrono, qui nous permettrait de sauver nos meilleurs temps de résolutions pour chaque niveau. Quoi qu‘il en soit, ce jeu demeure un vrai classique qui nous offre une jouabilité intelligente et diaboliquement efficace.

Shining Soul est un attrayant jeu de rôles classique, qui ne tombe pas dans le piège d’une histoire trop complexe, où le rôle du joueur n’est que de faire défiler des bulles de dialogues. Pour dire vrai, il faut reconnaître que l’intrique de Shining Soul est vraiment minimaliste et que ce jeu est davantage un jeu d’action donjon à la Diablo, plutôt qu’une fresque ludo littéraire à la Golden Sun. Encore une fois, l’histoire se déroule dans un monde mythologique qu’il va falloir sauver d’une menace atroce… Cette menace c’est le mystérieux Dragon Noir, qui, ressuscité après quelques siècles d’exil, recommence à embêter la population du continent de Rune. Le but du jeu est donc de créer son propre personnage et de l’envoyer combattre les armées du Dragon Noir. Pour créer notre personnage, on a le choix entre 4 catégories: Guerriers, Archers, Magiciens et Dragoniens. Chaque type de personnage a des forces et des faiblesses et il est possible de les faire évoluer avec l’aide des points récoltés en éliminant des ennemis. Les armes et les bonis auxquels on a accès sont différents selon notre personnage; il faut s’habituer très vite à reconnaître les accessoires inutilisables, par notre personnage, pour ne pas les trimballer inutilement dans notre inventaire. Chacune de nos missions commence dans un petit village, ou il est possible de faire des emplettes et de vendre certains des items récoltés lors de notre dernière aventure. Nous pouvons aussi profiter de l’occasion pour parler à quelques villageois et récolter des informations qui nous aideront à affronter les épreuves qui nous attendent. Les missions sont assez simples; elles ont toutes lieu dans des labyrinthes modulaires, intérieurs et extérieurs. Notre héros arrive et il est aussitôt assailli par une horde de monstres; habituellement, lorsque l’on a tué le dernier une sortie apparaît pour accéder au module suivant. Plusieurs éléments du jeu semblent aléatoires, les entrées et les sorties ne sont pas toujours aux mêmes endroits et il y a une énorme variété d’accessoires à découvrir. Une autre qualité de ce produit, développé par Atlus et Sega, est qu’il utilise un vrai système de combat plutôt que le traditionnel système tour à tour. Il y a aussi un mode multi joueurs qui permet à 4 joueurs disposant de 4 consoles, 4 cartouches et de 3 câbles de connexion, de partir libérer le continent de Rune en groupe. Certains niveaux contiennent tellement d’ennemis que ces renforts seront vraiment bienvenus. Il se pourrait que Shining Soul n’ait pas toutes les qualités pour emballer les véritables puristes des jeux de rôle; mais je trouve qu’avec sa structure dépouillée, ce titre nous offre une expérience de jeu des plus agréable. Bientôt, nous pourrons mieux juger l’avenir de cette franchise; car Shining Soul II est en développement.

Qui est Samurai Jack? Eh bien, il s’agit du nouveau héros d’une série de dessins animés du Cartoon Network. Le personnage vit ici sa première aventure interactive sur le GBA et il est fort possible qu’il connaisse de nouvelles incarnations sur les autres consoles. Mis à part son nom, Samurai Jack est un samouraï tout à fait traditionnel; un vrai guerrier justicier entraîné à tous les types de combats. Il protège les justes des méchants et le principal méchant, dans cette histoire, est sans aucun doute l’horrible sorcier Aku. Par sa traîtrise, Aku a réussi à bannir Jack dans le futur. Le diabolique sorcier se croit enfin libre de mettre en marche ses plans afin de devenir le maître incontesté de l’univers. Mais quelque soit l’époque où il se retrouve, Jack est là qui veille! Nous suivons notre héros, dans cette amusante aventure pleine de combats, à la recherche des 4 fragments de l’amulette du temps. Cette amulette, une fois reconstituée, devrait permettre à Jack de remonter dans le temps et d’affronter Aku. Samurai Jack est très plaisant à contrôler, il dispose d’un très grand nombre de mouvements et il devient de plus en plus habile à force de progresser dans sa mission. Ce jeu utilise un système de développement de personnage hérité des jeux de rôles; les ennemis que nous éliminons perdent parfois des talismans et des pièces d’armurerie qui nous permettent d’augmenter les attributs de notre personnage. On peut même dire que ce jeu récompense la maladresse. Par exemple, si après avoir grimper une montagne vous manquez un saut et retombez, il faudra affronter de nouveau tous les ennemis que vous aurez croisés la première fois. Ces ennemis vont perdre de nouveaux items et l’on peut tous les ramasser dans notre inventaire ou les intégrer immédiatement à nos attributs. En procédant de la sorte volontairement, il est possible de renforcer notre personnage à un point tel qu’il devienne pratiquement invincible. Esthétiquement, J’ai trouvé ce jeu très attrayant; les environnements sont bien conçus et ils sont tous interreliés d’une façon logique; même lorsque nous sommes téléportés dans un nouveau lieu, il est toujours possible de revenir sur nos pas et de réexplorer un lieu ancient. Le joueur a donc toujours quelque chose à faire, même lorsqu’un chemin lui est bloqué… Les animations des personnages, la musique et les effets sonores sont également soignés. Certains trouveront que le jeu n’est pas assez difficile à compléter; car, à cause de la profusion des restaurations de santé, les boss de niveaux peuvent tous être vaincus à la première tentative. Personnellement, je crois que le défi principal du jeu est d’obtenir la maîtrise parfaite de Samurai Jack et de traverser chacun des environnements avec la froide élégance d’un samouraï.

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