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Jeux de plateforme

François Taddei, qui affectionne particulièrement les jeux de plateforme, a fait l'essai de quatre jeux de ce genre. Voodoo Vince est une agréable surprise sur la Xbox, Billy Hatcher and the Giant Egg nous change de Sonic sur la GameCube, Jak II prend des risques importants sur la PlayStation 2 et Wallace & Gromit in Project Zoo a du mal à tirer son épingle du jeu sur toutes les consoles.


Les jeux de plateformes exclusifs à la Xbox sont plutôt rares. Voodoo Vince vient rejoindre ToeJam & Earl III: Mission to Earth, Blinx: The Time Sweeper et Oddworld: Munch's Oddysee, qui étaient déjà disponibles. Ils ont une caractéristique en commun: ils sont pour le moins étranges. Après avoir incarné Munch, le dernier survivant de la race des Gabbits, Blinx, un félin capable de manipuler le temps et ToeJam & Earl, deux extra-terrestres venus de Funkotron, vous allez jouer le rôle d'une poupée vaudou tentant de retrouver sa créatrice, Madame Charmaine. Ce jeu de plateforme exclusif à la Xbox vous emmène au cœur d'un bayou de Louisiane peuplé de monstres des plus. Premier jeu développé par Beep Industries pour le compte de Microsoft Game Studios, Voodoo Vince doit triompher de ses ennemis en s'infligeant des dégâts à lui-même, en se jetant sous un coffre en train de tomber, en se lançant dans un broyeur industriel, ou encore en s'immolant par le feu (à proximité d'une station d'essence). Lui en sort indemne, mais c'est loin d'être le cas de ses ennemis! Contrairement à ce qui se passe dans les autres jeux de plateforme, il faut se jeter la tête la première dans des situations périlleuses plutôt que de tenter de s'y soustraire.

Ce jeu vous propose de traverser un cimetière regorgeant de diablotins et de zombies égarés, un quartier français de la Nouvelle-Orléans baignant dans une ambiance fantastique, un réseau d'égouts marécageux, etc. Vous n'aurez pas toujours recours à la violence pour progresser dans le jeu. Par exemple, au cours d'un des premiers niveaux, vous devrez obtenir un instrument de musique vous permettant de faire un petit jam en compagnie du jazzman, afin que ce dernier puisse vous ouvrir une porte menant au repaire de son boss. Cette trompette se trouvant dans le commerce d'un prêteur sur gage, vous devrez faire un peu d'argent pour l'acheter. Si vous remportez le premier prix d'un bal costumé organisé dans un pub, une récompense monétaire vous sera attribuée. Une fois l'instrument de musique acheté, vous apprendrez à en jouer dans un club de jazz et en ressortirez vêtu d'un béret noir et de lunettes fumées. Vous devrez donc vous rendre dans ces quatre lieux pour obtenir tous les items nécessaires. Ces lieux étant ouverts à des heures différentes, vous devrez vous hisser au sommet de l'hôtel de ville pour faire avancer ou reculer les aiguilles de l'horloge. Ces niveaux sont particulièrement ingénieux. Vous devrez également affronter divers ennemis, à l'aide d'une trentaine d'attaques vaudous différentes. Les boss de niveau quant à eux, demanderont davantage de logique que de réflexes pour être battus. Comme la plupart des jeux de plateforme, Voodoo Vince vous propose également plusieurs mini-jeux. D'un point de vue technique, le jeu est sans failles, les environnements sont détaillés et bien conçus, les voix des personnages sont hilarantes et la trame sonore est judicieusement cool. En revanche, le jeu est plutôt court, il se complète en une douzaine d'heures.


Yuji Naka, le créateur de Sonic, le petit hérisson bleu de Sega, nous propose enfin un jeu de plateforme original, Billy Hatcher and the Giant Egg , où il faudra utiliser les pouvoirs d'un coq légendaire pour faire briller à nouveau la lumière sur le monde! Les ténèbres se sont abattues sur une terre autrefois enchantée. Un roi maléfique, qui souhaite établir son règne sur un monde d'obscurité éternelle, a capturé les créatures du royaume. Billy Hatcher, un jeune garçon, doit revêtir un accoutrement de coq et utiliser des œufs spéciaux ainsi que les animaux qui vont en éclore pour résoudre des énigmes, évoluer dans différents types d'environnements et vaincre plusieurs ennemis. Telles sont les prémisses de ce jeu développé par Sonic Team, un des plus prolifiques studios de développement de l'éditeur Sega. Réservé exclusivement aux propriétaires de la console GameCube, Billy Hatcher and the Giant Egg intéressera les amateurs de jeux de plateforme en quête d'originalité. En effet, puisqu'il faut faire éclore les œufs afin de découvrir des créatures magiques dotées de capacités différentes, ceci amène un élément stratégique dans les combats et les énigmes. Il est toutefois fidèle au genre bien établit, puisque les joueurs doivent explorer de vastes environnements colorés comportant chacun leurs propres missions et leurs propres secrets.

Billy étant un jeune garçon frêle, il ne peut accomplir qu'un nombre très restreints d'actions s'il ne possède pas un œuf. Il peut courir, sauter, s'agripper, ou encore chantonner tel un coq. Par contre, dès qu'il se saisi d'un œuf, sa palette d'actions s'élargie. Il peut aisément rouler son œuf dans toutes les directions et ainsi écraser de petits ennemis, puis récupérer des fruits pour permettre à son œuf de croître en taille. Il peut également lancer son œuf en y mettant un effet rétro, sautiller en s'agrippant à lui, rebondir plus haut en le projetant à terre, etc. Certaines manœuvres sont faciles à utiliser, d'autres plus complexes, voire frustrantes, en particulier celles où il faut utiliser des tremplins pour se hisser sur des plateformes plus élevées, Billy pouvant aisément perdre son œuf en cours de route s'il lui tourne le dos. Lorsque son œuf a atteint une taille respectable, Billy ne peut le manœuvrer que lentement, signe qu'il est temps de le faire éclore en poussant un cocorico. Certains œufs contiennent des bonus (ex.: une vie supplémentaire), de nouvelles habiletés (ex.: un chapeau magique permettant à Billy de marcher sur l'eau en se tenant debout sur un œuf), ou encore des créatures qui pourront être commandées par Billy. Celles-ci possèdent des pouvoirs distincts et peuvent par exemple brûler une porte de bois, glacer une chute d'eau, électrocuter plusieurs ennemis, etc. Les œufs possédant des couleurs et des motifs différents, il devient facile d'apprendre par la pratique ce qu'ils contiennent. Les environnements du jeu sont aussi excessivement colorés et la musique résolument joyeuse. L'animation n'est pas toujours fluide toutefois, elle ralentit substantiellement à plusieurs moments. Le monde est divisé selon sept niveaux comportant huit missions, certaines où vous devez faire éclore un œuf d'or, d'autres où vous devez récupérer des pièces de couleur bleus en un temps limite…si cela vous semble familier, c'est que Billy Hatcher and the Giant Egg emprunte beaucoup à la structure de Super Mario Sunshine.


Jak est de retour, mais il n'est plus le même... Préparez-vous à pénétrer dans son esprit et à y découvrir pourquoi il a tant changé, dans Jak II, la suite de Jax and Daxter: The Precursor Legacy, paru sur PlayStation 2 en 2001. Jak II reprend l'histoire exactement où elle s'est arrêtée, lorsque Jak et Daxter sont aspirés dans une ville futuriste sombre et inquiétante. A peine arrivés sur place, le tyran local, le vil Baron Praxis, arrête Jak. Daxter lui échappe habilement et met au point un plan pour sortir son pote du pétrin...il lui faudra deux années pour mettre se plan à exécution. Pendant ce temps, Jak est soumis à une série d'expériences cruelles qui le rendent de plus en plus aigri et amer. Le jour où il arrive enfin à sortir de son trou, son seul but est d'assouvir sa vengeance. Après l'évasion audacieuse de Jak, vous êtes transporté au coeur de la ville, peuplée de centaines de personnages secondaires et le théâtre d'un flot continu de véhicules aériens excentriques. Le développeur Naughty Dog a passé beaucoup de temps à peaufiner les graphiques du jeu, afin d'offrir aux joueurs des environnements plus vastes et plus beaux. Un changement de cap important au niveau de la direction artistique du jeu risque d'en étonner plus un, tant Jak II est différent de son prédécesseur.

Jak II a même tiré des leçons de la série Grand Theft Auto puisque Jak peut se permettre "d'emprunter" tout véhicule qui passe, ce qui ne manquera pas d'attirer l'attention des brutes qui gardent la ville… Bien que ce soit une idée intéressante, vous aurez probablement moins de plaisir à conduire des véhicules futuristes dans la ville de Haven City que des voitures traditionnelles dans les villes de Liberty City ou Vice City. En effet, si vous circulez dans Haven City à la hauteur fixée par défaut, vous remarquerez rapidement que la circulation est plutôt dense. Si vous êtes poursuivi par une escouade policière, vous aurez probablement plus de chance à vous enfuir en pilotant au niveau du sol, à travers des ruelles étroites et labyrinthiques. De plus, puisque vous ne posséderez pas un "hoverboard" avant avoir complété le tiers du jeu, vous devrez absolument piquer un des véhicules déambulant dans Haven City pour vous déplacer. Ces derniers ont la fâcheuse habitude d'être fragiles et si par malheur le vôtre explose, vous aurez beaucoup de difficulté à en voler un autre, surtout si les flics sont à vos trousses. Si vous surmontez ces sources de frustration, vous apprécierez ensuite l'ouverture du jeu. Autre source d'étonnement, le jeu abandonne complètement le concept habituel consistant à ramasser des trésors, au profit d'une progression qui récompense les tâches accomplies qui vont dans le sens de l'histoire. Par exemple, au cours d'une des soixante-cinq missions proposées, Jak devra récupérer un drapeau planté en haut d'une tour au milieu d'un marais. Il doit remplir cette mission pour obtenir la confiance de Torn, le chef d'un mouvement clandestin qui cherche à renverser le Baron Praxis. Parfois, une mission très difficile vous sera confiée, si difficile que vous aurez de la peine à la compléter et que votre progression sera irrémédiablement bloquée pour un certain temps. Bien entendu, Jak pourra récupérer ici et là des munitions pour ses armes ou encore de précieuses trousses de premier soin. A certains moments, Jak pourra se transformer en Dark Jak, un personnage plus sinistre mais aussi plus puissant. D'un point de vue technique, Jak II est sans équivoque l'un des jeux les plus épatants de la PlayStation 2, son engin graphique est excessivement performant. Les voix des personnages sonnent juste, mais on ne peut pas en dire autant de la trame sonore du jeu, un peu fade. Petit regret, Daxter, le compère humoristique de Jak, a été refilé au second plan dans ce jeu, d'où l'appellation différente du titre du jeu. En voulant être beaucoup plus que son prédécesseur Jak II attirera forcément une nouvelle clientèle. Toutefois, il pourrait très bien décevoir ceux qui ont apprécié le premier opus de la série, plus coloré, plus linéaire, plus facile et plus traditionnel.


Désormais disponible sur PlayStation 2, Xbox et GameCube, Wallace & Gromit in Project Zoo est le premier jeu vidéo à mettre en vedette ces deux personnages loufoques et attachants. Ces derniers ont tenu l'affiche au cours de trois courts-métrages d'une durée de trente minutes, "A Grand Day Out" (1989), "The Wrong Trousers" (1993) et "A Close Shave" (1995), puis au cours d'une dizaine de capsules d'une durée d'une minute, "Cracking Contraptions" (2002), qui ont été entre autres diffusées sur le Web. Cette série s'est méritée plus de 45 prix internationaux, dont deux Oscars. Un long-métrage est présentement en production et devrait paraître en 2005. Au cours de ce premier jeu vidéo sur consoles, développé par Bam! Entertainment, les deux personnages de pâte à modeler, créés par Aardman Animations, doivent libérer le zoo d'un pingouin maléfique, Feathers McGraw. L'action se déroulera en grande partie au zoo, puisque Feathers McGraw s'en est emparé, a réduit en esclavage ses habitants et a emprisonné leurs bébés. Wallace et Gromit devront mettre un terme aux agissements de cet infâme pingouin.

Aussi bien dans ce jeu qu'au cinéma, Wallace paraît plutôt simplet, bien qu'il soit un astucieux bricoleur à ses heures et l'inventeur de machines complexes. Gromit, en revanche, contrôle toutes les situations avec une détermination et un courage sans faille. C'est donc ce chien aventureux plein de ressources que vous incarnerez dans le jeu. Wallace ne sera jamais très loin, il vous donnera de précieux conseils et fabriquera diverses machines pour vous. Wallace & Gromit in Project Zoo étant un jeu de plateforme, c'est six vastes niveaux que vous devrez explorer, au cours desquels vous devrez remplir 24 missions et participer à 12 mini-jeux. Les gardiens du zoo, les comparses de Feathers McGraw et les singes facétieux seront tous des ennemis en puissance. Pour s'en débarrasser, Gromit devra faire usage d'inventions complexes et farfelues, bricolées par Wallace: pistolet à porridge, lanceur de charbon, lance-bananes, canon à navets et bottes bondissantes. Chaque fois que Gromit aura besoin des services de Wallace, il pourra l'appeler pour que ce dernier vienne le rejoindre. Hélas, cela ne fonctionne pas toujours, il arrive que Wallace ne sache pas comment se rendre au lieu où nous nous trouvons...signe que la jouabilité du jeu n'a pas été peaufinnée au maximum. Lorsque cela se produit, il faut parfois même recommencer le niveau. D'autres problèmes laissent croire que ce jeu a été bousculé à sa sortie. La caméra ne suit pas toujours l'action correctement, des erreurs de détection de collision viennent hanter le joueur ici et là, mais plus que tout, l'animation souffre de ralentissements fréquents. Plusieurs projets multiplateformes souffrent de défauts au niveau de l'optimisation graphique et Wallace and Gromit in Project Zoo est donc malheureusement un de ceux-là. C'est d'autant plus dommage que les environnements du jeu sont vastes et variés et que les personnages sont bien conçus. En revanche, la voix de Wallace est impeccable (Gromit est muet), elle a été réalisée par Peter Sallis, l'acteur qui incarne sa voix au cinéma. Ses narrations sont amusante, son ton typiquement britannique est juste. Les bruitages et la trame musicale sont aussi d'excellente facture. Au fond, avec un peu plus d'optimisation, ce jeu aurait été franchement plus intéressant.





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