Silent Hill 3 et Hunter the Reckoning Wayard

Raynald Doré a évalué deux jeux, à vous donner la chair de poule, sur la console PlayStation 2, à savoir Silent Hill 3, qui vous replonge à nouveau dans l'univers de cette ville brumeuse infestée de créatures grotesques, et Hunter the Reckoning Wayward, où vous devez nettoyer la ville d’Ashcroft des monstres et démons qui l’ont envahie.

Avec celle de Resident Evil, la série Silent Hill est incontestablement une des franchises préférées des joueurs qui apprécient l’horreur et les émotions fortes. Les trois titres parus jusqu'ici reposent sur des scénarios et des personnages différents. En effet, il ne semble y avoir aucun lien entre chaque épisode, si ce n’est qu’ils se déroulent tous dans la sombre ville de Silent Hill. Dans ce troisième opus, vous dirigez Heather une jeune adolescente qui aime passer ses dimanches au centre d’achat. Un de ces midis, elle s’arrête casser la croûte dans un resto rapide ou elle s’endort inexplicablement dans son assiette. Le hamburger était sans doute contaminé à la vache folle, car Heather fait un rêve étrange… Elle se voit aux portes d’un inquiétant parc d’attraction… Son exploration est interrompue brutalement lorsqu’elle tombe entre les pattes d’un groupe de monstres! Mais que ce passe t-il? Et qui est cet homme mystérieux, qui la suit partout dans le centre d’achat? Encore une fois, comme dans les deux premiers titres, pour résoudre l’énigme de Silent Hill, nous aurons à alterner entre le monde normal et le monde cauchemardesque; la transition entre les deux univers est toujours aussi fascinante. Il est délicieusement dérangeant de reconnaître les versions altérées d’endroits que nous avons déjà visités…

Les environnements, que nous traversons dans ce jeu, sont assez typiques… Métros, égouts, bâtiments abandonnés, etc. Il s’agit surtout de décors intérieurs lugubres qui nous plongent dans un état de claustrophobie et de constante incertitude. Tout dans ce jeu réveille l'inquiétude du joueur. Par exemple, il y a énormément de portes qui ne s’ouvrent pas, mais lorsqu'une cède, l’on ne sait jamais quels monstres grotesques sont de l’autre côté pour nous accueillir. A ce propos, l’action occupe désormais une place prépondérante, les armes sont plus puissantes et les créatures plus nombreuses et hargneuses. Toutefois, la tension demeure à son maximum puisque les armes demeurent rares, de même que leurs munitions et les trousses de premier soin. Notre inventaire est quasiment toujours à sec et il faut rapidement apprendre à fuir les adversaires, plutôt que de les éliminer jusqu’au dernier. Même les battements, du cœur de Heather, lorsqu’elle est blessée, font vibrer la manette continuellement et avec une force suffisante pour nous la faire tomber des mains.

La trame sonore est particulièrement soignée avec plein d’effets 3D et une musique qui nous distille une ambiance angoissante à souhait. Une ambiance ou le moindre craquement possède le potentiel de nous faire sursauter. Il est important de signaler que lorsque vous achetez le jeu, en bonis, vous avez la trame musicale complète sur un CD; plus de 70 minutes de matériel à écouter au lit ou dans la voiture…Ce qui est moins réussi, par contre, c’est le comportement de la caméra! La maîtrise est affreuse! Je comprends qu’il est important d’utiliser une caméra cinématique, pour montrer des détails et obtenir des effets dramatiques; mais lorsque l’on explore un environnement, ou quand l’on se bat avec des ennemis, il faut redonner les commandes au joueur! Dans Silent Hill 3, la caméra est trop lente quand il faut se retourner rapidement et quand on veut examiner quelque chose, la caméra se coince et, tout ce qu’on peut voir, c’est notre personnage bouger la tête… Pour conclure, il m’est impossible d’affirmer que Silent Hill 3 est le meilleur jeu de la série, même si c’est le plus beau; mais je ne peux pas nier que l’horreur soit au rendez-vous et qu’encore une fois, malgré tout, Konami nous livre la marchandise.

Hunter the Reckoning Wayward est la suite d’un titre relativement peu connu qui est paru l’année dernière sur la X-box et la Gamecube. Cette série était, à l’origine, basée sur la licence d’un jeu de rôle papier de la compagnie White Wolf… Tout comme son prédécesseur, cette nouvelle adaptation pour la PlayStation 2 est davantage un jeu d’action à la "fonce dans le tas" qu’un vrai jeu de rôle… Ce qui n’est pas forcément un défaut! Le style de jeu n’est pas compliqué, les niveaux sont linéaires, il suffit d’avancer dans l’environnement et de combattre les ennemis qui apparaissent dans tous les coins. Il y a des objectifs primaires à remplir pour pouvoir progresser et des objectifs secondaires pour pouvoir obtenir des bonus. Lorsque l’on meurt, il y a un nombre limité de résurrections disponibles et l’on continue où nous étions rendus… Côté histoire et personnages, c’est très simple également. Vous avez le choix de contrôler un des cinq Hunters, que vous utiliserez pour nettoyer la ville d’Ashcroft des monstres et démons qui l’ont envahie. Chacun des niveaux du jeu est composé d’approximativement quatre missions et après chaque mission, nous retournons au quartier général des Hunters ou il est permis de changer d’armes et de personnages.

En théorie, les cinq Hunters ont des caractéristiques différentes et il est possible d’augmenter les forces de ces caractéristiques en avançant dans l’histoire; mais comme la ténacité et la quantité des ennemis que nous affrontons augmentent également, il est parfois difficile de s’en apercevoir…Chaque Hunter possède trois catégories d’attaque, Il y a les attaques avec des armes de corps à corps (épée, hache, pioche), avec armes des à longue portée (pistolet, carabine, arbalète) et avec des armes magiques. Les armes magiques, nommées "Edges" dans le jeu, sont rechargées en accumulant de la "Conviction"; une énergie bleutée perdue par les ennemis, lorsqu’ils sont défaits. Nous commençons donc nos missions avec une arme de chaque catégorie. Il est aussi possible de sélectionner une arme spéciale parmi la douzaine que nous aurons éventuellement ramassées dans nos missions précédentes. Une fois votre personnage et vos armes choisies, le massacre peut commencer!

Vous pouvez attaquer le travail en mode solo, mais vous pouvez encore accrocher un ami et affronter les hordes démoniaques en mode coopératif… Malgré le mode coopératif, qui est très cool, j’ai trouvé que le jeu devient rapidement répétitif et les environnements ne sont pas toujours des plus originaux. Au début, j’ai eu beaucoup de difficulté à m’habituer aux contrôles, même s’il y a plusieurs configurations disponibles, aucune ne m’a vraiment satisfait… Le jeu m’a aussi semblé souffrir de quelques ralentissements, lorsque les combats devenaient particulièrement intenses. En oubliant ces quelques critiques, ce jeu offre quand même une bonne valeur de rejouabilité; le mode de difficulté peut être ajusté jusqu‘à trois intensités. Il y a des secrets à débarrer, des trophées à accumuler et on peut continuellement refaire les niveaux traversés, avec des personnages et des armes différentes. Un bon petit défoulement sans prétention!

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