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Xenosaga et Crimson Sea

Quand Xenogear a vu le jour en 1998, personne ne se doutait que l’opus faisait parti d’une grande saga de six épisodes. En fait, rien n’était prévu à ce moment. Quelques employés de Squaresoft qui avaient bien aimé le jeu ont décidé, comme George Lucas, de revenir dans le passé. Monolith Soft a été créé et Xenosaga pouvait naître. On a donc droit, cette année, au premier épisode de la série. Xenogear, le cinquième, a su émerveiller le public autant par le scénario prenant que par le système de combat original; reste à voir si Xenosaga Episode 1 est fidèle aux traditions. L’action se déroule au Kenya en l’an 2000. Un groupe d’archéologues découvre un objet étrange connu sous le nom de Zohar. Sans le vouloir, ceux-ci activent la clé mystérieuse et révèlent le monolithe de Zohar submergé dans le lac Turkana. Quatre mille ans plus tard, les hommes ont quitté la terre pour aller vivre dans l’espace. La fédération règne comme gouvernement et l’humanité est menacée par les Gnosis, une race extra-terrestre. Les Gnosis apparurent 14 ans plus tôt, quand le savant fou Joachim Mizrahi tenta une expérience sur la planète Militia avec le Zohar. Suite à cet échec monstrueux, les survivants déménagèrent vers Second Militia, où la guerre contre les Gnosis perdure encore à ce jour.

Dans Xenosaga Episode 1, vous jouez le rôle de Shion Uzuki, la scientifique en chef de l’opération KOS-MOS. Comme les AGWS (des mechs géants) et les Realians (soldats-robots) ne font pas le poids contre les armées de Gnosis, la fédération a décidé de créer un cyborg qui aurait une puissance suffisante pour se débarrasser d’eux pour de bon. KOS-MOS est le premier prototype en phase de test. L’opération va comme sur des roulettes jusqu’à ce qu’une troupe de Gnosis arrive. C’est à ce moment que KOS-MOS se réveille d’elle-même (c’est un ordinateur pourtant) et fait un carnage. Après la bataille, celle-ci semble avoir déjà de nouveaux ordres et quitte le vaisseau. Votre tâche sera donc de découvrir la vraie nature de KOS-MOS. Les éléments intéressants de Xenogear sont toujours présents ; prenons par exemple le système de combat. Chaque personnage commence avec 4 AP (action points) qui se consument pour chaque action exécutée. Celles-ci ont des coûts différents ; une attaque coûte 2 AP alors qu’un changement de position n’en coûte qu’un seul. Vous pouvez aussi décider de ne faire qu’une action de 2 AP et de conserver les 2 autres points pour le prochain tour après quoi vous aurez 6 AP ce qui permet un enchaînement de 3 attaques. Un petit tutoriel vous enseignera comment gérer ces points stratégiquement en combat. Vous noterez aussi qu’une petite jauge s’emplit chaque fois que vous occasionnez des dégâts à l’ennemi. Une fois pleine, celle-ci vous permet de gonfler à bloc votre personnage pour qu’il joue immédiatement après l’action en cours. Lorsque le combat tourne mal, vous pouvez donc utiliser ce stratagème pour jouer 2 tours consécutifs. Dernière addition au combat, la roulette bonus. Chaque tour, un petit icône apparaît au bas de l’écran. Celui-ci représente un bonus pour le tour en cours. Parfois vous aurez plus de chances de porter un coup critique, parfois vous gagnerez plus de points d’expérience pour chaque monstre tué…vous devrez donc en tenir compte pour maximiser votre stratégie.

Plusieurs points sont accumulés à la fin des combats : les XP (experience points), TP (tech points), SP (skill points) et EP (ether points). Les XP servent à faire progresser vos personnages et à augmenter leurs statistiques. Les TP sont utilisés pour améliorer la vitesse et la puissance de vos attaques. Les SP eux, servent à extraire les habiletés de vos armures pour ensuite pouvoir les apprendre de façon permanente. Finalement, les EP seront dépensés pour l’achat de nouvelles magies et aussi pour transférer celles-ci aux autres héros. Pour apprendre de nouvelles combinaisons d’attaques en combat, vous devrez monter de niveau pour que celles-ci se débloquent. Cependant, comme les actions nécessitent toujours 2 AP, au lieu de réduire le coût des attaques, il vous sera permis de faire vos techniques spéciales plus rapidement. Comme dans Xenogear, il vous sera possible de combattre dans des AGWS. Évidemment, ceux-ci ont aussi leurs faiblesses. Les AGWS ont beaucoup plus de points de vie, mais ceux-ci ne peuvent être récupérés qu’à des moments précis plus tard dans le jeu. Aussi, ils sont lents et ne peuvent donc pas réaliser des enchaînements multiples d’actions offensives. Vous allez devoir faire un choix entre la force brute ou la rapidité. Outre les combats, il y a l’exploration. Le plus gros changement dans Xenosaga est la visibilité des ennemis sur le terrain. Cette addition permet à la fois de prévoir les combats inattendus, mais aussi à éviter les ennemis indésirables. De plus, il est maintenant possible d’interagir avec le décor pour faciliter cette tâche. Avec votre fusil, vous pouvez donc faire exploser un baril posé près d’un ennemi. Celui-ci aura donc un handicap spécifique à la fois sur le terrain et en combat.

Côté visuel, Xenosaga surprend. Les personnages de style « mangas » sont extrêmement travaillés ; sûrement les plus beaux vus à ce jour sur PS2. Les nombreuses scènes cinématiques nous permettent d’admirer le travail incroyable mis sur l’aspect esthétique du jeu. Les décors sont riches en éléments interactifs et les séquences dans l’espace sont époustouflantes. Comme la PlayStation 2 a de gros problèmes à faire usage de l’anti-crénelage, un effet de flou est utilisé dans le fond des images pour cacher les défauts. En combat, vous aurez droit à une multitude d’effets de lumières tous plus impressionnants les uns que les autres. Les explosions, les coups de feu, les lasers, tout est là pour plaire. Les scènes cinématiques, réalisées tantôt en images de synthèses, tantôt avec le moteur du jeu, sont aussi belles que longues et c’est tant mieux pour nous! Il est important de savoir que Xenosaga est un jeu autant plaisant à jouer qu’à regarder. Ceux qui ont essayé l’autre épisode sur Playstation savent que les conversations de 10 à 30 minutes sont fréquentes. Pour la bande sonore, Yasunori Mitsuda a fait appel à l’orchestre symphonique de Londres. Pas besoin de vous dire que la combinaison est un succès. On a droit à des pièces musicales dignes de Final Fantasy. Après tout, M. Mitsuda est l’homme derrière Chrono Trigger, Chrono Cross et Xenogears. Les voix des personnages sont d’excellente facture. Il est rare que les jeux reçoivent un traitement aussi minutieux que celui qui a été fait sur Xenosaga. Les émotions sont très bien jouées. Enfin, pour ceux qui se demandent si Xenosaga livre la marchandise côté durée de vie, vous pouvez ouvrir le champagne. Près de 40 heures vous seront nécessaires pour terminer la quête principale après quoi vous pourrez jouer aux mini-jeux, débloquer toutes les techniques et trouver les AGWS cachés.

Finalement, l’attente valait la peine. Xenosaga Episode 1 est du calibre de Final Fantasy X et Suikoden III et les fervents de jeux de rôle ne pourront passer à côté. Que ce soit pour les graphismes, la musique, le scénario où même pour la jolie KOS-MOS, vous devez sauter sur ce jeu en attendant patiemment l’épisode 2.


La PlayStation 2 est bien desservie en jeux de rôle depuis peu. On ne peut en dire autant pour la Xbox. Seul Elder Scrolls 3 : Morrowind (désormais un « Platinum Hits ») vaut le détour, pourvu que l’on soit adepte des jeux de rôles occidentaux. Récemment, Koei publiait Crimson Sea sur la Xbox. Ce jeu de rôle et d’action serait un concurrent de taille si ce n’était des problèmes de caméras insupportables, car malheureusement, on ne peut passer par dessus ce défaut. Vous y incarnez Sho, un détective qui doit accomplir plusieurs missions pour résoudre un mystère qui court sur différentes villes. Au cours du jeu, jusqu’à cinq personnages contrôlés par l’ordinateur se joindront à vous. Les missions sont bien simples et surtout, très linéaires. L’emphase est mise sur l’action, il n’est donc pas rare que les décisions rapides soient plus efficaces que la stratégie. Vous pouvez effectuer certains enchaînements de mouvements avec différentes combinaisons de boutons pour venir à bout des nombreux (parfois trop) ennemis. Vous accumulerez au cours des missions, des points qui vont vous servir à améliorer vos techniques et vos statistiques (force, agilité, etc.). Côté visuel, Crimson Sea fait tout un travail. Les environnements sont riches, les personnages très bien modélisés et les cinématiques à couper le souffle… du travail comparable à celui de Squaresoft. La musique suit bien l’action également. Pour ce qui est de la durée de vie, entre moins d’une dizaine heures vous seront nécessaires pour en venir à bout. Définitivement un jeu de location!





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