Silent Hill

Silent Hill se veut la réponse de Konami à Capcom, responsable de la populaire série Resident Evil. Ces jeux d'aventure lugubres s'inspirent grandement de la série Alone in the Dark, qui a connu ses heures de gloire en 1992. La console PlayStation n'est peut-être pas la plus performante et la plus récente, mais encore une fois, elle peut nous surprendre agréablement avec des jeux intriguants et divertissants. Le précédent succès de la compagnie Konami sur la console PlayStation étant Metal Gear Solid, on pouvait espérer beaucoup de Silent Hill.

Le synopsis de Silent Hill est inquiétant: Harry Mason a une fille adoptée, Cherryl, que lui et sa femme ont recueillie il y a 7 ans. Après la mort de sa femme, Harry élève seul Cherryl. Un soir, tous les deux sont victime d'un accident de voiture. Harry se réveille dans la ville de Silent Hill et découvre que Cherryl a disparue. Après avoir fouillé à droite et à gauche, Harry se rend compte que la ville est déserte, mis à part une policière... et des centaines de monstres. L'ambiance qui se dégage de Silent Hill est franchement malsaine. Le jeu est donc recommandé pour les adultes, comme en témoigne la cote "Mature" sur la couverture de la pochette. Les énigmes à résoudre sont en général très logiques. Par exemple, lorsque Harry visite l'école de Silent Hill, il découvre dans le laboratoire de biologie une statue qui tient dans sa main un médaillon doré. Le médaillon ne peut pas être pris dans l'immédiat. Plus tard, Harry trouvera une bouteille d'acide. Celui-ci, utilisé sur la statue la fera fondre et Harry pourra récupérer le médaillon, qui se révélera être un des objets essentiels du jeu.

Afin de tripoter les nerfs du joueur, les concepteurs ont implanté quelques trouvailles intéressantes: le personnage principal doit reprendre son souffle après avoir couru, la radio portative qu'il transporte émet un signal dû à la statique lorsqu'un monstre est à proximité, etc. L'élément le plus important est sans aucun doute l'utilisation nécessaire d'une source lumineuse de faible intensité, une lampe de poche si vous préférez. A chaque fois que le joueur déplace Harry, la lampe suit parfaitement le mouvement, qu'il soit dans une allée sombre ou sur un boulevard plongé dans un épais brouillard. Puisque les monstres rodent dans tous les recoins de la ville, il sera difficile d'éviter de les combattre, quoiqu'il soit généralement possible (ou préférable) de les fuir. L'artillerie à la disposition du joueur colle bien à la réalité de Harry, il peut trouver une panoplie d'armes: couteau de cuisine, marteau, hache, perceuse, tronçonneuse, pistolet, fusil de chasse, fusil à pompe, etc. Harry n'étant pas un super-héros, il est ni un franc-tireur ni un solide cogneur, la prudence sera de mise.

L'engin graphique du jeu est bien évidemment limité par les capacités de la console PlayStation. Puisque le jeu se déroule dans un environnement 3D en temps réel et est présenté selon une perspective objective, c'est-à-dire à la troisième personne, quelques fois les angles de caméra sont mal choisis. Cependant, la ville de Silent Hill est fidèlement représenté, le brouillard et les ténèbres masquent bien les défauts du jeu tout en renforçant l'ambiance pesante. Cette technique était autrefois utilisée dans les films tels que Psychose, car ce que nous ne distinguons ne peut nous effrayer. C'est aussi à ce moment que deviennent importants les bruitages et la trame musicale. Konami l'a bien compris car l'ambiance sonore est réussie. A vrai dire, le seul effet sonore qui cloche, c'est les bruits de pas de Harry lorsqu'il marche sur du gazon, ils sont trop "métalliques". Silent Hill constitue donc une première incursion remarquée de Konami dans cet univers dominé par Resident Evil. Qu'est-ce qui distingue ces jeux? Silent Hill privilégie une approche psychologique de l'horreur, alors que Resident Evil était plutôt un hommage au films gore des années 70.

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