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Lord of the Rings: The Two Towers

Les jeux vidéo et les films ne font pas souvent bon ménage et lorsque l’un empiète sur le domaine de l’autre, ça tourne mal à coup sûr. Des douzaines de développeurs ont échoué lors de conversions de films en jeux vidéo et les succès se comptent sur les doigts de la main. Or, cette année, quelques développeurs semblent avoir brisé la malédiction et nous livrent des jeux inspirés de films mais aux caractéristiques propres à de bons jeux vidéo. Electronic Arts, l’éditeur numéro un, nous offre The Lord of the Rings: The Two Towers, un jeu d’action franchement divertissant. EA n’a rien laissé au hasard et a décidé de faire les choses en grand. Armée d’une licence qui leur confère les droits pour la production de jeux vidéo sur la trilogie de films « Le Seigneur des Anneaux » de New Line Cinema, EA nous offre un jeu à l’emballage hollywoodien. Puisqu’il a été développé par Stormfront Studios en collaboration avec New Line Cinema, il offre non seulement une expérience de jeu classique (réminiscente de Golden Axe), mais aussi éléments sonores et visuels tirés des deux premiers films. Le produit fini frappe fort. Le jeu débute avec une séquence vidéo tirée du premier film qui nous présente grossièrement la création des anneaux, et ensuite la dernière grande bataille entre les hommes et Sauron. On est aussitôt plongé dans cette mêlée grandiose, chaussant du même coup les bottes d’Isildur. Ce premier tableau vous initie aux manœuvres de base. Ne soyez donc surpris car ce jeu d’EA englobe des chapitres des deux premiers films de la trilogie cinématographique de Peter Jackson.

Tout comme l’offrande de Universal, The Two Towers vous permet d’incarner trois personnages : Aragorn, Gimli et Legolas s’offrent donc à vous dès le troisième tableau et tous les trois seront disponibles tout au long du jeu. Vous aurez le loisir de terminer le jeu avec un seul personnage, ou de faire tous les tableaux dans l’ordre avec deux ou même trois personnages en alternance. Une fois qu’un personnage a complété un tableau, une cote lui est attribuée en fonction du nombre d’ennemis pourfendus et avec quelle finesse vous avez complété ce carnage. En effet, après avoir trucidé chaque ennemi, vous recevez une mention : « fair, good, excellent ou perfect », selon que vous soyez efficace ou non avec les manœuvres. Ainsi, chaque ennemi vaincu vous mérite un certain nombre de points d’expérience en lien direct avec la mention. Ces points vont servir à acquérir des nouvelles manœuvres, des armes plus puissantes et un peu plus de robustesse au niveau des attributs physiques. C’est très simple, et la progression est constante tout au long du jeu. Au fil des niveaux, les manœuvres deviendront plus puissantes, mais du même coup plus complexe à exécuter. Cela aide à varier les séquences de boutons à peser, quoique les résultats changent peu (beaucoup d'orcs éviscérés!). Vous aurez toujours le loisir d’effectuer une parade, esquiver ou dégager l’ennemi, exécuter des attaques rapides ou puissantes et porter le coup de grâce. Avec les manœuvres que vous pouvez acquérir, des combos sont donc accessibles et vont aider à varier la boucherie.

Il ne faut pas se le cacher, The Two Towers est un jeu de combat des plus classiques. Vous partez généralement du point A et devez vous rendre au point B (où se trouve un Boss) et pourfendez des douzaines d’ennemis sur votre chemin. Les ennemis varient peu : il y a des orcs, des orcs et… des orcs ! S’ajoutent à cela des Uruk-Hai, des trolls des cavernes, des gobelins et quelques Boss spéciaux. Les ennemis usent peu de stratégie, et se ressemblent tous si ce n’est qu’il y en a des faibles et des forts qui vous prennent d’assaut et il y a ceux qui utilisent des attaques à distance. Ils vont souvent vous attaquer en grand nombre et, selon que vous soyez seul, ou accompagné par un ou plusieurs de vos camarades, vous aurez à partager ou non les ennemis à trucider. Du côté des Boss, vous pouvez vous attendre à devoir trouver des failles dans leurs routines et, bien qu’au début cela soit assez facile, le niveau de difficulté est bien dosé. La deuxième moitié du jeu, soit les 6 derniers tableaux, offre un défi plus que respectable. Le jeu compte trois niveaux de difficulté, le niveau intermédiaire étant approprié pour une première visite. Au fil des tableaux, vous aurez accès à des bonis comme des entrevues avec les comédiens et d’autres plus étoffées comme un « making of… ». S’ajoutent à cela des images des deux premiers films et de la conception du jeu, un personnage secret (Isildur) et un niveau secret (La tour d’Orthanc de Saroumane, qui comporte une vingtaine d’étages!). C’est donc un tout très complet qui va probablement plaire énormément aux adeptes du Seigneur des anneaux.

Quand un développeur doit produire un jeu pour concorder avec le lancement d’un film, il doit parfois faire des sacrifices pour le livrer à temps. Stormfront Studios a toutefois livré le jeu sur PlayStation 2 plus d’un mois avant la sortie du deuxième film et ils n’ont pas tourné les coins ronds au niveau graphique. Le jeu, qui paraîtra ensuite à la toute fin de décembre sur Xbox et sur GameCube, présente presque toujours des environnements fermés (sans horizon lointain) et cette façon de construire les tableaux permet d’utiliser la puissance de la console pour nous offrir des polygones en quantité. La modélisation des personnages et ennemis étonne pour la PlayStation 2 et rivalise ce qui se fait de mieux. Les textures et l’abondance de détails permettent de ravir l’œil, bien que les thèmes soient souvent simples et dépassent parfois le cadre offert par les films (la nature linéaire des tableaux étant particulièrement responsable des écarts). Le moteur permet des scènes de combat avec plus d’une douzaine d’ennemis à l’écran et montre peu de ralentissements. D’ailleurs, le dernier tableau est incroyable au niveau technique, je n’aurais pas cru la PlayStation 2 capable de telles prouesses. Pour accompagner tous ces beaux visuels, quoi de mieux qu’une trame sonore toute faite ! EA s’en est donné à cœur joie et nous offre les compositions orchestrées de Howard Shore utilisées dans les deux premiers films. Pour les voix, même chose! Les comédiens ont fait du studio pour enregistrer de nouveaux dialogues et c’est donc comme si on écoutait les films. Avec des séquences tirées directement des films et des bruitages qui proviennent en partie des studios de New Line, ça donne un jeu vidéo avec une qualité de production audio hors du commun. Malgré la présentation typique des grosses machines cinématographiques américaines, The Lord of the Rings: The Two Towers s’avère être un jeu étonnant. C’est un peu dommage que l’histoire devienne second violon, mais c’est avant tout un jeu de combat et, à ce niveau, c'est très satisfaisant.