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Lord of the Rings: Fellowship of the Ring

Étant fan de l’œuvre de J.R.R. Tolkien, la folie actuelle ne peut que m’enthousiasmer. Quoi de mieux que des films à gros budget, des jeux vidéo et des DVD remplis de bonbons! Hélas, les efforts pour faire revivre l’œuvre de Tolkien sous diverses formes ne sont pas tous à la hauteur. Seuls les collectionneurs invétérés trouveront un peu de plaisir à essayer The Lord of The Rings: The Fellowship of the Ring, le premier jeu à nous être livré par Vivendi Universal Games, l’éditeur qui détient les droits sur la production de jeux vidéo inspirés de l’œuvre écrite de Tolkien. WXP, qui a développé le premier titre, a conçu un jeu d’aventure/action basé sur cet univers. Des jeux d’aventure/action, il en pleut, et pour qu’un titre se démarque, il faut que son concept soit accrocheur et sa mécanique de jeu extraordinaire. LOTR: FOTR repose sur une licence incroyable, mais le jeu offre peu pour épater les joueurs. Avec un moteur graphique peu reluisant, des objectifs sans attrait et des choix regrettables à divers niveaux, il faut être réellement accro du mythe du Seigneur des anneaux pour se rendre jusqu’au bout de l’aventure proposée.

Le jeu débute avec une présentation simplifiée de l’histoire des anneaux et enchaîne sur une conversation entre Gandalf et le jeune Frodo. Le tout est traité sans finesse et vous serez lancé en moins de deux dans l’aventure. Vous commencez le jeu en incarnant Frodo, qui devra se préparer à quitter la Comté. Vous devrez accomplir quelques objectifs principaux, de même que diverses quêtes secondaires facultatives. Il en sera ainsi tout au long du jeu, quoique la pertinence et l’intérêt de compléter les objectifs restent mitigés. Devoir trouver des objets et les rapporter à leur propriétaire finit par perdre de son charme. Heureusement, le jeu offre deux autres personnages, à savoir Aragorn et Gandalf, deux choix intéressante par rapport au pauvre Frodo, qui lui, n’a rien pour capter notre intérêt. Alors qu’Aragorn est habile avec des armes blanches et que Gandalf se débrouille aussi bien au corps à corps qu’avec des sorts de magie, Frodo se limite à l’esquive, aux déplacements furtifs et à l’utilisation occasionnelle de l’anneau. Encore là, chaque utilisation corrompt le pauvre Hobbit et, puisqu’il est difficile de lui faire retrouver la pureté, vaut mieux éviter d’utiliser ce puissant objet, sans quoi il peut en mourir. Toutes les trouvailles intéressantes n’ont pas été développées à fond et c’est bien dommage puisque le potentiel de la licence est évident.

Le jeu se présente donc comme un mélange d’aventure et d’action. La portion aventure inclut un peu d’exploration (généralement facultative), quelques éléments de jeu de rôle qui se limitent à des conversations rudimentaires pour obtenir les missions secondaires. À l’occasion, un casse-tête assez facile empêche votre progression, sans que ça ne soit jamais un fardeau. Par contre, ces ajouts ne proviennent même pas du livre, ce qui risque de déplaire à plusieurs. D’ailleurs, l’équipe de développement s’est permis des écarts par rapport au livre et c’est un peu dommage puisqu’ils présentent le jeu comme étant fidèle à l’œuvre écrite. Du côté de l’action, vous aurez droit à des rencontres relativement nombreuses avec diverses créatures. Vous allez donc combattre des orcs, des araignées géantes, des gobelins, des trolls, des humains et des créatures plus vilaines. Objectivement, le jeu est assez varié, mais l’intérêt n’y est tout simplement pas. Le jeu n’adhère pas à un genre en particulier et à vouloir trop en faire, n’arrive à rien de spectaculaire. L’action et les combats sont simplistes et la mécanique trop rudimentaire, les interactions avec les divers personnages manquent de profondeur et puisque les personnages n’évoluent pas ou peu, le seul intérêt consiste à pousser toujours plus loin. Heureusement, le jeu offre un bon nombre de chapitres qui couvrent presque tout l’essentiel du premier livre – La communauté de l’anneau. Malheureusement, le design des niveaux manque de créativité et le tout est beaucoup trop linéaire pour un jeu d’aventure. Bien qu’il soit possible d’explorer à l’occasion, le chemin reste linéaire et évident, alors qu’il aurait été très plaisant d’aller à la découverte des lieux sans tenir compte d’objectifs particuliers.

Si le jeu avait été visuellement épatant, les nombreux défauts auraient pu être plus acceptables, mais hélas, le développeur a simplement repris le moteur du jeu Drakan de Surreal, sans apporter de grandes améliorations. Que ce soit sur PC, PlayStation 2 ou Xbox, tous les tableaux semblent délavés, manquent de détails et offrent des textures mornes. Ou bien les artistes ont manqué de temps, ou bien le projet avait des ambitions graphiques modestes. La modélisation des personnages est adéquate, bien que la direction artistique soit très minimaliste. L’animation des modèles est un peu saccadée et le jeu ralentit lorsqu’il y a de nombreux personnages à l’écran. Quelques effets d’éclairages et de particules nous surprennent ici et là, mais au travers d’un tout souvent médiocre, c’est tout simplement décevant. Au niveau de l’audio, c’est relativement intéressant et la musique se distingue particulièrement. Une bande-son de plus de 40 minutes de musique originale ancre le tout et bien que ça soit approprié pour le jeu et l’univers du Seigneur des anneaux, ça manque d’impact. Parfois, un peu plus d’intensité aurait aidé à réveiller les joueurs endormis. Les voix sont caricaturales et semblent inspirées du premier film, mais le talent manque pour nous persuader de l’authenticité. Les dialogues manquent toutefois de limpidité, voire même de cohérence. Finalement, l’histoire est catapultée sans tact, au lieu de nous être présentée doucement et en profondeur, comme l’a si bien fait Tolkien à l’écrit.