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Kingdom Hearts et Agressive Inline

Pour certains, prononcer Square et Disney dans la même phrase revient presque au blasphème. Pourtant, ces deux groupes d’artistes ont travaillé ensemble pour produire un des jeux les plus originaux à voir le jour sur Playstation2. Kingdom Hearts est avant tout une aventure extraordinaire fortement inspirée des mondes et personnages de Disney. Mais pour ceux qui regardent au-delà des apparences, c’est aussi Square à son meilleur : histoire simple mais captivante, personnages attachants, combats fréquents et boss hallucinants. Avec un système de combat en temps réel, de la magie, des conjurations, et une foule de concepts et univers à explorer, nous avons là un jeu qui séduit dès le départ pour ensuite nous ensorceler jusqu’à la fin. Cette belle histoire débute alors que Sora, un jeune garçon de 14 ans, fait la belle vie sur les Destiny Islands. Ces îles sortent tout droit de Final Fantasy X, et on y retrouve entre autres Tidus et Wakka, alors qu’ils sont encore des ados. Sora et deux de ses amis, Riku et Kairi, rêvent de quitter l’île et d’explorer le monde. Vous commencez donc les préparatifs pour partir à l’aventure, mais, avant de pouvoir quitter, un orage terrible frappe l’île ! Tout bascule et, sans que Sora puisse faire quoi ce soit, il se retrouve dans un autre monde. Sora se met alors à la recherche de ses amis et c’est alors qu’il rencontre Donald Duck, magicien de la cour de Mickey Mouse, et le Capitaine Goofy, tous deux protecteurs du château de Disney. Eux aussi sont à la recherche de quelqu’un, le Roi Mickey ayant disparu pendant la nuit. Ces trois héros (bien malgré eux), apprendront à connaître les Heartless, des êtres sans cœurs qui arrivent d’une autre dimension. Ils sont responsables des orages dévastateurs et de la destruction de mondes entiers. À la tête de cette légion complotent des vilains que seuls nos trois élus pourront arrêter.

Ainsi, la véritable aventure sera de trouver les amis de Sora et le roi Mickey, d’empêcher la destruction de l’univers et de retourner tous les gens égarés à leurs propres mondes. Ce qui rattache tout cela ensemble, c’est le fait que tous les royaumes ont une serrure spéciale. Puisque toutes les serrures sont déverrouillées, les Heartless en profitent pour envahir ces mondes. Sora et ses deux compagnons devront donc voyager dans les différents royaumes pour fermer les serrures. Pour ce faire, ils utiliseront le Keyblade, une clé magique qui a été conférée à Sora pour des raisons qui nous sont inconnues. C’est lui qui a été choisi, c’est l’élu en quelque sorte. En chemin, vous découvrirez donc une variété de mondes de Disney : Alice au pays des merveilles, Agrabah (de Aladin), la jungle de Tarzan, Atlantica (de la petite sirène), et plusieurs autres. C’est un des attraits principaux de Kingdom Hearts puisque jamais auparavant autant de mondes et personnages de Disney n’ont été réunis dans le même jeu, film ou tout autre médium. Pour voyager entre chaque monde, vous utiliserez le Gummi Ship, un vaisseau spatial fait de blocs qui peuvent êtres utilisés en de multiples combinaisons pour créer des vaisseaux avec différentes propriétés. Tout au long du jeu, vous pourrez accumuler des nouvelles pièces et des plans pour créer de nouveaux vaisseaux avec l’aide de Chip n’ Dale. C’est un mini jeu en quelque sorte, et chaque fois que vous voyagez entre deux mondes, vous devez éviter divers obstacles, détruire des vaisseaux ennemis et accumuler des pièces. Le style visuel est douteux, l’intérêt de créer des vaisseaux est mitigé et le tout aurait bien pu être remplacé par des séquences CG. Cela dit, c’est là et pour ceux qui ne s’y intéresseront pas, il sera éventuellement possible de modifier votre vaisseau pour qu’il vous téléporte instantanément entre mondes. Ce module est donc très étrange et c’est surprenant que le tout ait été inclus dans le final. Mais quand on se promène avec Goofy et Donald Duck, pourquoi pas ?

Pendant plus de la moitié du jeu, Traverse Town (le village où Sora rencontre Donald et Goofy) sera votre petit havre. Vous pourrez y retourner aussi souvent que vous le voulez pour faire des emplettes au Accessory Shop de Cid, qui fait acte de présence, tout comme de nombreux autres personnages de Square : Cloud, Selphie, Squall, Yuffie, les Moogles, etc. Il est aussi possible de visiter la boutique des trois neveux de Donald, qui eux vendent des potions et autres items de guérison. C’est dans Traverse Town que vous découvrirez que lorsque les trois héros sont ensemble, il est possible d’activer les Trinity Marks. Ces « marques de la trinité », qui ressemblent à la tête de Mickey Mouse, permettent de découvrir de nombreux trésors cachés. Il y en a dans tous les mondes alors il sera possible, voire nécessaire, de retourner sur ses pas de temps à autre pour trouver les trésors. Cinq marques de couleurs différentes sont éparpillées dans les mondes (bleu, rouge, jaune, verte et blanc) et vous ne pourrez pas toutes les activer dès le début. De Traverse Town, il vous sera d’abord possible de visiter Olympus Colesium et The Jungle. Toutes les destinations ont une cote de difficulté alors vous savez toujours à quoi vous en tenir. Les premiers tableaux seront les plus difficiles à compléter puisque les trois héros ne sont pas très puissants au départ. Ainsi, il est probable que vous soyez obligé de vous battre pour monter leurs niveaux suffisamment pour vaincre les boss de ces deux tableaux. Étant donné qu’en combat vous pouvez seulement utiliser un nombre limité de potions, c’est un défi de taille. Vous devrez donc trouver les stratégies les plus efficaces et compter sur une bonne dose de chance. Square semble avoir compris que le défi n’était pas facile, ainsi, l’échec n’est pas complètement pénalisé. Tout au long du jeu, lorsque vous échouez un test important, vous reprenez la partie avec toutes vos potions. C’est une bénédiction puisque ces potions coûtent assez cher en munny (la monnaie courante) et qu’il faut retourner à Traverse Town pour les acheter.

Kingdom Hearts est plus qu’un amalgame de mondes de Disney et de combats de boss impressionnants et dignes de Square. Comme avance Square, c’est un jeu d’action-RPG. La partie action comprend de nombreuses séquences de plates-formes avec des niveaux de difficulté variés. Vous devrez nager, sauter entre plateaux, grimper et effectuer une variété de manœuvres. Ce n’est pas aussi développé, ni aussi concentré qu’un vrai « platformer » comme Mario, Crash Bandicoot ou Jak & Daxter, mais la dextérité entre définitivement en ligne de compte. L’action est aussi importante au niveau des combats puisque tout se déroule en temps réel. Square laisse donc de côté les combats par tour et les rencontres aléatoires, un bienfait pour un jeu plus simple et léger comme Kingdom Hearts. Les combats sont tout de même très amusants, quoi que souvent du hack n’ slash qui se résume à appuyer constamment sur X. Il est vrai que les sorts (trois niveaux seront possibles au fil du jeu), les conjurations (6 différentes incluant Dumbo, Bambi et Simba), des attaques supplémentaires et des esquives comme la roulade vont s’ajouter et apporter de la variété au fil des heures, mais ça reste bien simple. L’aspect RPG est assez bien développé et les trois personnages principaux accumulent de l’expérience au fil des rencontres. Cela va permettre d’améliorer les attributs, que ce soit la force, la défense, ou encore l’attaque et les points de vie. Des armes et objets viendront ajouter des modificateurs supplémentaires, quoique le tout reste simple et facile à gérer. De nombreuses rencontres ponctuent les différents tableaux. Une partie du temps, des cinématiques narrent l’histoire alors que, le reste du temps, vous serez libre d’aborder les personnages pour en apprendre un peu plus et déclencher des quêtes. L’aspect RPG est donc léger, mais juste assez développé pour rendre l’aventure intéressante et impliquer un peu plus le joueur qu’un jeu de plate-forme traditionnel. Avec quelques sous-quêtes et la possibilité de modifier le comportement en combat de vos deux compagnons (vous spécifiez à quelle fréquence ils vont utiliser certaines actions), Kingdom Hearts se positionne bien pour intéresser à la fois les fans du RPG, du jeu d’aventure et les maniaques de l’action des jeux de plates-formes.

Alors que Square a l’habitude d’offrir des combats par tour, cette fois tout se déroule en 3D et en temps réel. Bien que votre groupe compte presque toujours 3 combattants (vous pouvez souvent interchanger Goofy et Donald pour d’autres personnages selon les mondes), vous contrôlez uniquement Sora. Comme mentionné précédemment, les ajustements que vous apportez à la manière de combattre de Donald et Goofy affectera grandement comment se dérouleront les combats. Ça vaut donc la peine de jeter un petit coup d’œil à cet aspect pour qu’ils soient complémentaires à votre propre manière de combattre. Il faut voir l’aventure comme un travail d’équipe et vous ne pourrez pas vaincre certains adversaires si vous ne prenez pas la peine de combattre avec stratégie. Vous affronterez un grand nombre de Heartless, les ennemis ordinaires qui sont présentés sous diverses formes : certains volent, d’autres sont magiciens et enfin certains sont tout simplement des créatures noires qui attaquent sans cesse. La variété est assez bonne, ils attaquent presque toujours en groupes et plusieurs vagues peuvent se succéder. Il peut aussi y avoir des chefs qui sont plus coriaces. Au niveau des contrôles, ça va assez bien. Avec le bâton analogique gauche, vous faites bouger Sora, et il va marcher ou courir selon l’inclinaison du bâton. Les deux bâtons servent dans les menus qui sont atteints en appuyant sur Start, à l’exception de lorsque vous combattez, alors que ce bouton sert à faire une pause. Le cercle servira à sauter, nager plus vite et de monter en nageant ou en volant. Le carré permet d’effectuer des manœuvres spéciales (comme la roulade) et de descendre en nageant et en volant. Le X permet d’attaquer alors que le triangle quant à lui permet de dire à vos deux compagnons d’attaquer une cible que vous avez verrouillée avec R1 (lock-on), ce qui est très pratique lorsque vous désirez éliminer rapidement un adversaire. Reste seulement L1 en combinaison avec les boutons analogiques, ce qui permet de lancer rapidement des sorts. Bien que Sora bouge bien et que les contrôles répondent comme souhaité, il est parfois difficile d’effectuer certains sauts plus techniques puisque la caméra n’est pas aussi mobile.

La caméra est généralement bien positionnée en haut et derrière Sora. Elle le suit avec précision, du moins lorsque les environnements sont assez grands et ouverts. Lorsqu’il se trouve dans un lieu clos ou plus étroit, la caméra a tendance à s’accrocher, à ralentir et à se positionner avec moins de précision. Il faut alors la faire pivoter autour de Sora avec L2 et R2. Par contre, il n’est pas possible de changer l’axe de la caméra alors vous devrez vous contenter de l’angle qui est offert par défaut. Heureusement, la caméra garde bien l’action et les ennemis en vue. Étant donné que le bâton analogique droit ne sert pas en combat, un plein contrôle de la caméra aurait été bienvenu, pour ces occasions où la caméra n’est pas adéquate. Lorsqu’il faut trouver quelque chose, ou que vous voulez regarder autour de vous, il est toujours possible d’appuyer sur Select pour basculer dans le mode caméra libre. C’est parfois utile, mais la majorité du temps vous pouvez utiliser L2/R2 pour vos besoins. Somme toute, c’est acceptable et les manquements de la caméra n’enlèvent pas au plaisir de combattre et d’explorer. Square est surtout reconnu pour la qualité des graphiques et des cinématiques de ses jeux. Depuis plusieurs années, chaque nouvelle incarnation de la série Final Fantasy pousse encore plus loin l’enveloppe graphique. Bien que l’équipe de Kingdom Hearts comprenait plus de 100 créateurs de Square et de Disney, le but visé n’était pas le même que pour les Final Fantasy. L’objectif premier était de transformer les univers 2D de Disney (tirés surtout de films) et d’en faire des mondes 3D. Il fallait en faire de même pour la centaine de personnages de Disney qui se retrouvent tous dans le même jeu. C’est un exploit en soi et il faut comprendre que de créer autant de modèles et d’univers originaux doit être incroyablement long. Le résultat est plus que joli, tout est coloré et l’animation est magnifique. Mais le jeu ne peut rivaliser avec Final Fantasy X, que ce soit pour le moteur du jeu ou les cinématiques. Il y a des petits défauts ici et là et les textures sont généralement en basse résolution. Mais le design, le flair artistique de Disney et de Square et l’ampleur du projet (le nombre de mondes) compensent amplement pour ces quelques lacunes. Les personnages de Disney ne font pas que ressembler aux vrais, ils SONT vrais. Nous n’avions jamais pu explorer ainsi les univers de Disney, en partie parce que les jeux de Disney s’adressent généralement aux tout-petits.

Les environnements et le moteur graphique ont tout de même bénéficié d’une partie du travail qui avait été effectué dans Final Fantasy X. Vous reconnaîtrez ici et là un effet, une magie ou une manière d’animer un personnage comme il avait été fait dans Final Fantasy X. Puisque des personnages des différents Final Fantasy sont présents, les fans de Square ne seront pas trop dépaysés, du moins pas complètement ! Les cinématiques avec le moteur du jeu sont nombreuses, et plusieurs CG vont ajouter une touche flamboyante ici et là, que ce soit pour faire avancer l’histoire ou marquer une rencontre importante. Square continue à être le développeur qui crée les plus belles cinématiques de l’industrie, et Kingdom Hearts en a quelques-unes qui valent le détour. Pour le reste, je vous laisse découvrir tout ce que ce jeu offre visuellement puisque c’est vraiment un point d’intérêt. Étant donné que c’est un tout nouveau projet, les artistes ont pu explorer des boss complètement différents de ce que nous avons l’habitude de voir... Avec tous ces visuels magnifiques, quoi de mieux qu’une bande son extraordinaire ! Pour la première fois, Square a refait toutes les animations faciales pour que les dialogues traduits en anglais s’harmonisent avec les lèvres des personnages. Par le passé, Square a toujours laissé l’animation qui coïncidait avec les dialogues en japonais. Et que dire des dialogues… de nombreuses conversations sont narrées et Square y est allé d’une équipe de comédiens bien connus aux Etats-Unis. Le rôle clé de Sora est joué avec zèle par Haley Joel Osment (The Sixth Sense, A.I. Artificial Intelligence), David Gallagher (Seventh Heaven) joue Riku et enfin Hayden Panettiere (Ally McBeal, Remember the Titans) s’occupe de Kairi. Il y a aussi une brochette d’acteurs connus et, si vous ajoutez à cette longue liste tous les comédiens qui prêtent habituellement leurs voix aux personnages de Disney, vous avez là le groupe le plus incroyable jamais utilisé pour les voix d’un jeu vidéo.

La musique, quoi dire d’une trame sonore qui reprend en grande partie les thèmes de films de Disney ? Les pièces musicales collent donc parfaitement aux environnements et, si ce n’était du fait qu’il faut passer quelques heures dans chaque tableau, ce serait suffisant. Mais vous aurez à écouter chaque pièce de nombreuses fois et le thème de la petite sirène finit par être agressant. Heureusement, plusieurs pièces orchestrées de Square sont utilisées pendant des séquences plus dramatiques et, lors de combats, la musique change complètement. Les gens ont aussi beaucoup parlé de la chanson thème interprétée par la chanteuse pop nipponne Utada Hikari, et il faut admettre que c’est une maudite belle chanson. La chanteuse a appris les paroles en anglais, ce qui nous permet de comprend ce qui est chanté. Avec une foule de bruitages qui sortent tout droit des films de Disney et plusieurs inhérents aux jeux de la série Final Fantasy, la trame sonore de cette aventure qui dure plus de 30 heures ne pourra que vous plaire. Alors, est-ce que Square et Disney font bon ménage ? Absolument ! Square nous offre une aventure incroyable qui nous permet de plonger comme jamais auparavant dans l’univers de Disney. Avec la mécanique de Square et une foule de petits détails repris des Final Fantasy, les fans de Square vont se retrouver en terrain familier. Malgré quelques défauts au niveau de la caméra, Square a bien réussi à faire le saut aux combats en temps réel, une brisure des combats par tour qui sont privilégiés par ce développeur. Plus d’une douzaine d’univers tout en 3D reproduisent avec brio l’œuvre cinématographique de Disney et sont habités par pas moins de 100 personnages de Disney. L’animation est géniale, et vous serez émerveillés par les personnages qui non seulement ressemblent et bougent comme les vrais, mais qui ont les voix et manies aussi. Les combats de boss sont parmi les plus sublimes que j’ai vus et la présentation est digne de Square. Bien que le jeu soit un tantinet trop difficile à l’occasion, tout est pensé de telle sorte que tout un chacun peut y trouver quelque chose. Simplement dit, Kingdom Hearts est une aventure magnifique.


Fans de Tony Hawk, un compétiteur digne de ce nom est né. Aggressive Inline arrive dans un marché qui devient rapidement saturé de jeux de sports extrêmes de tout genre. Cela dit, avec une pléthore d’éléments originaux, un moteur graphique solide et des contrôles parfaits, ce jeu va convertir des « skateux » et, dans les mois à venir, ce seront les maniaques de patin à roues alignées qui vont régner, du moins sur consoles ! Z-Axis a fait du chemin depuis Thrasher Skate and Destroy pour PSX et c’est aussi évident qu’ils ont fait un grand pas en avant après Dave Mirra Freestyle BMX 2. Bien que la dernière incarnation de Dave Mirra avait de belles qualités, c’était un jeu imparfait qui souffrait de multiples défauts tant au niveau graphique que pour les contrôles. Cette époque est révolue et Acclaim peut se vanter d’avoir en main un jeu de sport extrême aussi bon, sinon mieux, que THPS3 de Neversoft/Activision. Qui l’aurait cru ! Dans Aggressive Inline, les pros de Tony Hawk vont se sentir presque immédiatement en plein contrôle, car les ressemblances sont nombreuses. Ce jeu offre les grinds, manuals, sauts et grabs habituels des jeux de skate-board, mais avec la physique du patin qui reste bien moulé sur le pied. Plusieurs nouveautés se rajoutent au concept et, bien que nous ayons vu tout cela ici et là, aucun jeu n’a jamais réussi à en offrir autant. Vous pourrez donc utiliser le Cess slide (le nouveau revert dans THPS3), le Skitch, qui vous permet de vous accrocher aux voitures (Jet Grind Radio), les vrilles verticales et horizontales autour de poteaux (Airblade) et enfin le Vault, un saut qui permet de faire une pirouette par-dessus un obstacle. Au niveau des sauts, tout comme dans SSX, vous pourrez ajouter des tweaks à vos grabs pour accumuler plus de points.

Avec autant de manœuvres, il serait facile pour le joueur (surtout les non-initiés au genre) de se perdre dans les innombrables possibilités de combos. Heureusement, les contrôles sont ingénieusement configurés et la prise en main est presque naturelle. Avec le tutoriel simple mais très efficace, vous apprendrez à effectuer chaque manœuvre. La configuration du contrôleur va comme suit : L1/R1 (vrilles lors de sauts, virages rapides au sol), R2 (Cess slide), Triangle (grinds), Cercle (vault, skitch, vrilles autour de poteaux, action), X (saut et wallride), Carré (manoeuvres en saut, grabs, tweaks). Reste seulement les manuals qui sont effectués en appuyant rapidement avant-arrière ou arrière-avant avec le bâton analogique ou le pavé digital. Car le jeu fonctionne très bien avec les deux types de contrôles. Le bâton analogique droit permet d’utiliser la caméra bien qu’en jeu, celle-ci suit toujours très bien le personnage. Bien que tout cela soit varié, incroyablement bien implanté et que les manœuvres permettent des combos impensables, ce qui sépare Aggressive Inline du peloton c’est la conception des tableaux. C’est difficile à imaginer, mais ce jeu offre des parcs de skate (ou de patin) qui sont aisément 2 fois plus grands que le plus grand tableau de THPS3 ou Dave Mirra 2. Les 7 tableaux offerts s’ouvrent au fil du jeu pour révéler de multiples zones cachées qui sont souvent plus grandes que la zone de départ. Lorsqu’un tableau est complètement ouvert, le terrain offert est immense, varié et, surtout, original. Les tableaux sont tous inspirés de lieux réalistes (museum, airfield, boardwalk, etc.) mais ont reçu de multiples modifications ingénieuses et souvent humoristiques comme les gros ballons en forme d’animaux à l’aéroport. Évidemment, il y a des rampes partout, mais c’est un jeu de patin à roues alignées après tout.

Alors, après avoir terminé le mode d’entraînement et fait un tour en Freeskate pour vous familiariser avec les contrôles, il est temps de plonger dans le mode carrière. Au départ, le jeu vous permet de choisir parmi 10 pros des X Games et des Gravity Games : Taig Khris, Jaren Grob, Chris Edwards, Franky Morales, Shane Yost, Matt Lindenmuth, Eito Yasutoko, Sven Boekhorst, Matt Salerno et Sam Fogarty. De plus, vous pourrez choisir un des trois personnages fictifs (toutes des filles) incluant la pulpeuse Chrissy qui est vêtue de son uniforme d’écolière (minijupe et brassière) pour mettre en valeur le moteur physique qui reproduit avec fidélité le hop-hop des plus beaux atouts de Chrissy ;) Les athlètes ont tous 7 attributs qui déterminent leurs compétences : Spin, Grind, Manual, Jump, Speed, Fakie et Wallride. Et contrairement à beaucoup de jeux où vous gagnez de l’expérience qui permet d’attribuer des points comme bon vous semble, Z-Axis a décidé de faire un peu comme un RPG. Vous deviendrez donc meilleur en faisant ce que vous désirez améliorer. C’est simple, motivant et cela vous oblige à apprendre comment faire chaque manœuvre si vous désirez avoir un patineur équilibré. Avec votre personnage, vous vous lancez dans le premier niveau, le Movie Lot (un grand studio de cinéma comme ceux de Hollywood) où vous devez accumuler des points. Chaque tableau compte de 30 à 60 objectifs différents, dont certains qui vous récompensent en points qui servent à déverrouiller le prochain tableau. D’autres objectifs vont vous récompenser d’une manoeuvre spéciale (1 par tableau), de 1 point d’attribut (1 par niveau) ou de clés (qui déverrouillent des zones cachées dans d’autres tableaux). Il y a aussi des icônes avec des « boost » d’énergie (3 types) car le jeu est construit avec un autre principe intéressant. Au lieu d’avoir un temps limité pour vous promener, vous pouvez rester aussi longtemps que votre jauge (le Juice Meter) a encore de l’énergie. Celle-ci baisse très lentement lorsque vous vous promenez et peut monter ou baisser selon que vous réussissez ou non des manœuvres. Lorsque la jauge est pleine, vos patins prennent feu et vous êtes alors doué d’un surplus de talent pour effectuer ce que bon vous semble. C’est donc un système beaucoup moins stressant et plus approprié pour un jeu qui offre autant d’objectifs dans des tableaux immenses.

Graphiquement, Agressive Inline surpasse THPS3 à plusieurs niveaux. Oui, sans blague. Le jeu roule presque toujours à 60 images par seconde et ne souffre pas des ralentissements de THPS3 sur PS2. Les mondes sont vastes (presque trop) et offrent un nombre incalculable de lignes pour faire des combos. La modélisation est excellente, en particulier pour les personnages. L’animation de ceux-ci est fluide et Z-Axis a utilisé un outil spécial pour que le linge soit plus vivant (comme discuté avec Chrissy et sa jupe qui virevolte au vent). Le jeu est aussi très vivant avec des petites créatures, des véhicules, passants, etc. Les textures sont meilleures et plus variées que dans THPS3 malgré que ça soit tout de même dans les limites de la PS2. Le travail est surtout remarquable au niveau de la conception, dans l’utilisation des couleurs et dans le nombre absolument incroyable de polygones que doit générer la maintenant vieillissante Playstation2. Il y a, comme on peut s’y attendre, du crénelage et il peut arriver que le personnage traverse un mur ou un plancher mais c’est tout de même très rare et le jeu reprend vite le dessus. La caméra fait généralement un excellent travail, ce qui est en soit un accomplissement à noter. Bien qu’il soit possible d’utiliser le bâton analogique droit pour diriger la caméra, en jouant c’est difficile et inutile étant donné le bon travail qu’elle fait déjà. C’est donc parfois utile pour essayer de trouver un objet ou une zone cachée. Enfin, le jeu offre de 10 à 15 séquences animées avec le moteur du jeu dans chaque tableau. Ces séquences surviennent après avoir réussi un objectif particulier et affectent généralement le tableau. Par exemple, sur le Boardwalk, la grande roue va se détacher de son socle pour aller se loger dans un canal qui vous empêchait de vous rendre de l’autre côté jusque-là. Pour le reste, que ce soit le menu (qui est très ergonomique tout en offrant différentes séquences vidéo en arrière-plan) ou encore le vidéo d’ouverture pour le jeu, tout est soigné et la réalisation est parfaite.

Reste donc l’audio et à ce niveau c’est peut-être la seule facette du jeu qui aurait pu être un peu mieux. Non pas que le son soit mauvais, bien au contraire. Il y a souvent des commentaires comiques par rapport à l’environnement et les bruitages sont bien enregistrés. La musique est typique de ce genre de jeu et offre un mélange de rock/hip-hop/rap/grunge qui est généralement bien choisi. Vous pourrez donc écouter des chansons de Hoobastank, Black Sheep, Pharcyde, Reel Big Fish, Sublime, etc. La variété aurait pu être meilleure puisque ce type de musique ne convient pas à tout le monde, mais au moins, vous pouvez choisir quelles pistes jouent en boucle ou désactiver complètement celle-ci. Il va sans dire qu’avec 1 500 manoeuvres possibles, 7 tableaux immenses avec des objectifs variés et un grand nombre de zones cachées, ce jeu vous gardera occupé pour des mois. C’est le premier jeu depuis plusieurs années à rivaliser, voire même à surpasser ce qui nous est offert dans les différentes incarnations de Tony Hawk. Le jeu offre un amalgame de manœuvres que nous avons connues dans divers jeux et les contrôles sont judicieusement configurés pour nous permettre de les utiliser facilement. Le moteur graphique roule à 60 images par seconde et ne bronche presque jamais, la caméra fait un excellent travail et l’animation est fluide. La conception des tableaux est encore meilleure que THPS3 et c’est plus beau. Avec un mode carrière plus proche du RPG puisqu’il faut pratiquer pour s’améliorer dans chacune des habiletés et une jauge d’énergie qui remplace le chronomètre, Agressive Inline se démarque aisément de la compétition. C’est un jeu fort bien réalisé à qui il est difficile d’attribuer des reproches. Bien que le multi joueur soit offert en écran divisé, le jeu en ligne n’est pas présent, mais ce n’est pas un manque important puisque les grandes consoles ne sont pas encore branchées. La prochaine version de Aggressive Inline pourra nous initier au jeu en ligne, car, soyez en certains, Z-Axis et Acclaim vont nous offrir de nombreuses suites maintenant qu’ils ont un jeu qui peut tenir tête à Tony Hawk.




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