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Virtua Fighter 4, Hot Shots Golf 3, Fatal Frame

Les jeux de combat sont depuis longtemps un genre incontournable en arcade. Beaucoup de jeux et de versions différentes font le saut sur les consoles, généralement pour notre grand plaisir. La série Virtua Fighter évolue ainsi depuis presque 10 ans et nous avons maintenant en main la quatrième édition de ce jeu de combat depuis longtemps considéré comme un pilier du genre. Contrairement à plusieurs jeux qui innovent peu entre chaque version, Virtua pousse toujours plus loin avec chaque nouvelle incarnation. Cette fois, le résultat touche presque l’absolu; Virtua Fighter 4 offre le meilleur engin de combat jamais développé, rien de moins. Pour avoir beaucoup joué à Virtua Fighter, Street Fighter et Mortal Combat en arcade, je sais à quel point il est parfois difficile de reproduire parfaitement l’expérience d’arcade sur console. Certains jeux ont été très bien portés, et d’autres pas. Heureusement pour nous, AM2 a réussi à convertir plus que convenablement Virtua Fighter 4 sur Playstation 2. C’est tant mieux puisque Virtua Fighter 4 nous offre ce que je considère maintenant comme LA référence en matière de jeux de combats. Au niveau des personnages, AM2 nous offre 11 personnages sur les 12 de Virtua Fighter 3, et nous en offre deux nouveaux. C’est le lutteur sumo qui est disparu, au profit de Vanessa Lewis et de Lei Fei. La première, une combattante très physique, utilise beaucoup de techniques défensives, en combinaison avec du Muay Thai. Elle est donc très facile à maîtriser pour un jour débutant. Lei Fei, un moine, pratique le style Shaolin, et utilise des techniques Dokuritsu-shiki, Hai-shiki, Nehan-shiki et Koko-shiki. C'est-à-dire qu’il a plusieurs positions de base à partir desquelles il peut lancer une variété de manœuvres. C’est justement une des innovations de Virtua Fighter 4 et plusieurs personnages ont des « stances » (positions) particulières qui permettent de varier leur arsenal. C’est un ajout qui permet d’offrir beaucoup de variété et puisque certaines manœuvres sont seulement disponibles en changeant de position, il vous sera nécessaire d’explorer cette facette du jeu.

Alors, ce système de combat fonctionne comment ? Pour cette version, AM2 a laissé tomber le bouton « evade » présent dans VF3. Le jeu revient donc avec une interface très simple : « punch, kick, block ». Mais contrairement à certains jeux qui se sont plantés avec une interface trop simple, ici, c’est ingénieusement utilisé pour produire une très grande variété de manœuvres, de déplacements et de stratégies. Vous devrez d’abord apprendre qu’il faut mélanger les attaques hautes, au milieu et en bas. Par contre, finit la complexité d’avoir 3 boutons pour les coups de poing et trois pour les coups de pieds comme Tekken Tag. Chaque manœuvre a un point d’attaque prédéterminé. Ainsi, c’est plutôt en choisissant la manœuvre que vous allez varier le niveau des attaques. Cela apporte un peu de relâche aux pauvres doigts qui doivent gérer le tout, mais ils seront bien occupés à faire autre chose. Alors, puisque le bouton d’évasion est disparu, vous devrez travailler un peu plus pour éviter les coups. Les « counter » sont aussi utile en combinaison avec un évitement puisque certains adversaires très rapides vont profiter de votre déplacement pour tenter un « grab » ou un vilain coup. Vous devrez donc apprendre à bien utiliser les déplacements pour tenter une attaque, ou vous assurer l’arrêt d’une série d’attaques. Pas facile, mais, une fois maîtrisé, très utile. Dans cette version, les « counter » et les « reversals » sont beaucoup plus importants et bien intégrés au jeu. Aussi, certains personnages peuvent effectuer des manœuvres « deflecting » qui vous permettent de faire ricocher l’attaque de l’adversaire, ce qui le place ensuite dans une position instable (« stagger ») qui peut vous permettre une contre-attaque rapide et réussie. Mais ce qui est le plus intéressant, c’est que lorsque vous tombez, vous avez l’opportunité d’effectuer un « recovery » juste avant de frapper le sol. Lorsque réussi, votre personnage se relève instantanément, comme dans les films d’arts martiaux. C’est très pratique, tout en permettant aux combats d’être un peu plus rapides tout en ayant moins de coupures. Alors que les sauts étaient beaucoup plus impressionnants dans VF3, ici, on revient à un système de combat beaucoup plus axé sur le combat au sol. Les personnages peuvent tous effectuer des sauts, mais ils sont beaucoup plus réalistes et leur utilité moindre. Il faut donc doser les attaques aériennes et bien les coordonner puisqu’elles vous placent dans une position vulnérable. Ce qui a été amélioré pour équilibrer ce penchant pour le combat au sol, c’est les déplacements. Vous avez donc accès au ARM (« all range move ») qui vous permet de vous déplacer partout. En appuyant dans n’importe quelle direction (sauf avant) et en gardant le bouton pesé, votre personnage entre dans le mode ARM et il peut être déplacé aisément.

Vous êtes donc fin prêt à vous lancer dans les trois modes principaux du jeu, le « Arcade mode », le mode VS (préférablement avec des adversaires en chaire et en os) et le « Kumite ». Le mode arcade reproduit le mode disponible en arcade et vous devez donc combattre 14 adversaires consécutifs pour terminer le jeu (tous les personnages du jeu). Pour être honnête avec vous, ce mode très classique est beaucoup moins intéressant que le Kumite, la série VF n’ayant jamais été très intéressante pour le scénario et les films. D’ailleurs, en terminant le jeu, vous aurez droit à un gros rien du tout. Une courte séquence montre une ville de nuit et le générique défile… Passez donc au Kumite, le cœur de VF4. C’est là que vous passerez le gros de votre temps lorsque vous jouez seul. Une des raisons pourquoi VF4 (et la série en générale) est si populaire au Japon, c’est parce que les joueurs développent leurs personnages en arcade. Le Kumite (mot japonais pour tournoi) vous plonge donc contre un grand nombre d’adversaires pour plus de 800 combats possibles avant d’atteindre le plus haut niveau, soit le Great Emperor ou The Emperor, déterminé en bout de ligne par votre fiche en %. Vous devrez donc grimper les échelons (10 niveaux de kyu, 10 niveaux de Dan, suivi de 13 titres possibles dans 4 classes) tout en accumulant des costumes et objets qui viennent modifier votre personnage. Cet aspect, très apprécié en arcade au Japon, vous permet de personnaliser votre combattant. Plus de 400 objets sont donc partagés entre les 13 personnages du jeu. Certains sont même très comiques comme le masque de cochon, le casque de moto, des lunettes de soleil ou des coupes de cheveux alternatives. De plus, à partir de Dan1, vous pourrez utiliser vos personnages dans le mode VS, ce qui va certainement épater vos amis. ;)

Graphiquement, Virtua Fighter 4 se situe donc très bien par rapport aux autres jeux de combat sur le marché. C’est un bon pas en avant par rapport à Virtua Fighter 3, Tekken Tag Tournament et Capcom VS SNK. Mais bon, il faut voir la réalité en face, DOA3 sur Xbox demeure le summum en graphiques pour un jeu de combat. Cela dit, la grande force de Virtua Fighter 4, c’est que l’animation est parfaite. Ça roule à 60fps sans jamais faillir. Les coups s’enchaînent toujours bien et puisque les temps de réaction sont très rapides, ça bouge excessivement vite, sans que ça soit impossible de jouer et d’apprécier ce qui se passe. Les personnages sont modélisés pour donner un style réaliste aux formes du corps et, de ce côté, je n’ai jamais vu un jeu de combat y arriver aussi bien. Les combattants ont l’air vrai, se déplacent bien, et surtout, pratiquent leurs disciplines avec style. Au niveau sonore, c’est assez typique du genre. La musique utilise beaucoup la guitare électrique et plusieurs pistes sont du genre techno. Vous aimez ou vous détestez, mais c’est tout de même de la musique avec un bon tempo qui accompagne adéquatement les combats. Les voix sont toujours un point qui accroche dans les jeux de combats puisque ces jeux sont presque toujours développés au Japon. Leurs choix pour les acteurs ne répondent pas bien aux critères hors Asie et, encore une fois, c’est limite. Pour compenser, les bruits en combat sont excellents, du bruit des coups qui touchent, en passant par les coups arrêtés et ceux qui passent dans le vide.

Virtua Fighter 4 prend donc haut la main le rôle de champion des jeux de combats. Alors que les versions précédentes avaient toujours quelques défauts mineurs qui les empêchaient d’être le meilleur jeu, ici, l’équilibre parfait est atteint. Le moteur graphique roule sans broncher et l’animation est excellente. Le système de combat est ingénieux, permet aux experts de pousser plus loin que jamais auparavant tout en étant facile d’approche pour les nouveaux venus. La variété de stratégies liées à chacun des personnages permet au jeu d’atteindre une durée de vie inégalée. Le mode Kumite apporte ce qui a toujours été particulier à l’arcade dans votre salon. Vous pourrez développer vos compétences tout en gravitant les échelons du tournoi, accumulant objets, costumes et la possibilité d’utiliser vos personnages dans les autres modes. C’est brillant et beaucoup trop accrocheur. Enfin, avec des outils de perfectionnement utiles et complets, des options variées et la possibilité de créer un personnage avec une intelligence artificielle prête à apprendre de vous, le maître, c’est difficile d’en souhaiter plus. Pour la prochaine version, il serait donc important que le jeu reste identique et que AM2 développe quelques modes pour favoriser le multi joueur, un aspect peu approfondi. Pour le reste, Sega peut se vanter de Virtua Fighter 4 qui règne en roi et maître sur tous les autres jeux de combat; je vous le recommande donc sans hésiter !


Le golf connaît une croissance de popularité incroyable depuis quelques années. Le nombre d’amateurs qui pratiquent le sport augmente à chaque année, tout comme les cotes d’écoute à la télévision. Mais les jeux vidéo pour ce sport sont depuis longtemps bien appréciés non seulement par les initiés du sport, mais aussi par les joueurs en général. Le golf se traduit bien en jeu vidéo et c’est un sport qui, quoique très difficile à maîtriser dans la vraie vie, est beaucoup plus facile d’approche en jeu vidéo. Hot Shots Golf 3 continue donc dans la lignée des jeux de golf accessibles pour tous et cette incarnation se révèle tout aussi agréable que ses prédécesseurs. Le développeur Clap Hanz nous revient avec la troisième incarnation de cette série qui fait le saut sur Playstation2 pour la première fois. Dès le départ, il faut noter que la version nord-américaine n’a pas les mêmes personnages et voix que la version japonaise du jeu. Alors si vous vous attendez au style hyper japonais, vous serez un peu déçu. Cela dit, le travail d’américanisation n’est pas mauvais et les golfeurs loufoques aux grosses têtes demeurent très drôles à voir jouer. Car Hot Shots Golf 3 se veut tout sauf un simulateur de golf, même si le sport est plus que convenablement représenté. Contrairement à des simulateurs comme Links PGA Tour ou Tiger Woods PGA Tour 2002, HSG3 se joue plutôt comme un jeu d’arcade. Le tempo est très rapide, un 18 trous pouvant être terminé en 30 minutes lorsqu’on joue seul. Les temps de chargement sont donc très court et les temps d’attente presque inexistants. Et qui dit arcade dit aussi facilitée d’apprentissage; alors, Clap Hanz tend moins à innover que les autres jeux qui arrivent sur le marché. Le jeu réutilise des manières de faire qui nous sont familières depuis 15 ans. Il faut donc être bien clair sur les objectifs du jeu : c’est un jeu de golf simple, complet et surtout très amusant.

Alors, ce qu’offre HSG3 c’est 15 personnages et 6 terrains de golf. Au départ, vous aurez accès à 3 personnages et 2 terrains. Vous devrez vaincre des adversaires dans le VS Mode pour avoir accès aux autres golfeurs. Les terrains seront déverrouillés en gagnant des tournois dans le Tournament Mode. Les autres modes disponibles sont le Stroke Play, qui permet de jouer sur les terrains déverrouillés, le Training pour améliorer votre élan, le Short Course pour vous lancer dans un 9 trous de par 3 et enfin le multi joueur pour vous lancer à plusieurs (2 à 4). Pour compléter le tout, un National Tournament vous permet de jouer et participer à des concours et d’afficher vos résultats sur le site Internet du jeu. Ce n’est pas du jeu en ligne, mais vous pouvez voir comment vous vous placez par rapport aux autres joueurs. L’idéal, c’est donc de commencer avec le VS Mode ou le mode Tournament pour déverrouiller des terrains et des personnages. Les contrôles sont très simples d’utilisation et, pour les non-initiés, un tour au mode d’entraînement permet de maîtriser en 2 minutes l’élan et le putt. Le jeu utilise le système classique 1-1-1 sur une jauge horizontale. Vous pesez une première fois pour déclencher l’élan, vous appuyez une seconde fois pour déterminer la force et une troisième fois pour terminer l’élan. Selon les endroits où vous appuyez pour votre deuxième et troisième touche, la balle ira plus ou moins loin et plus ou moins droit. Les joueurs habiles deviennent plus rapidement bons, mais le système n’est pas très difficile à bien maîtriser. Sur les verts, le tout se déroule un peu différemment. Vous aurez plusieurs outils pour vous aider à calculer la trajectoire. Les verts sont découpés en quadrilatères et, selon la couleur des lignes et du mouvement des lumières blanches sur les lignes, vous pourrez décider de la direction et de la force de votre putt. Pour ce faire, vous n’aurez qu’à entrer deux commandes, une pour entamer le putt, et l’autre pour compléter l’élan et déterminer la force du putt. C’est un système ingénieux qui permet au joueur d’avoir le plein contrôle sur son putt tout en ayant un système simple d’utilisation. En un sens, c’est plus évolué que plusieurs autres jeux qui n’offrent pas un système aussi simple et riche en information. Pour le reste, vous pouvez toujours basculer vers une vue d’en haut pour calculer votre trajectoire ou voyager le long du terrain avec la caméra en ajustant la hauteur de celle-ci. Il faut prendre en considération le vent, les dénivellations du terrain et les forces du golfeur utilisé. Les bâtons et les balles affectent aussi les performances et, tout au long du jeu, vous pourrez vous procurer de l’équipement plus sophistiqué. Mais tout cela demeure très simple et, sans se préoccuper des options, le jeu est tout aussi agréable. Le CPU comptabilise toujours vos résultats et vous attribue des points selon vos performances. Avec ces points, vous pouvez vous rendre au Golf Shop et vous procurer toutes sortes de choses : bâtons, balles, linge pour les golfeurs, fonds d’écrans pour les menus, éléments qui modifient les terrains, etc. C’est une facette amusante du jeu qui motive à performer et à accumuler des points.

Visuellement, le jeu se démarque peu en ce sens que tout est bien fait, sans être incroyable. La modélisation des arbres et des terrains et bien réalisée et le tout est coloré, précis et bien proportionné. Les textures manquent un peu de définition mais c’est tout de même respectable comme résultat. Les plans d’eau sont particulièrement jolis et n’ont rien à envier aux compétiteurs. Là où le jeu profite d’innovations, c’est au niveau des éclairages. Le jeu présente un éclairage différent selon les heures de la journée et la température extérieure; vous pourrez donc apprécier une grande variété d’effets lumineux. Le jeu compte évidemment sur les saisons pour apporter une plus grande variété visuelle aux 6 terrains, qui sont très classiques de conception. Les personnages cartoon font donc un bon contraste avec le style réaliste des terrains. Ils sont assez bien animés, suffisamment pour ressembler à de vrais golfeurs lorsqu’ils jouent. À l’audio, le jeu compte sur les voix de comédiens américains et les personnages ont tous leurs répliques comiques. Le travail pour les voix est bon, sans jamais impressionner. Les caddies apportent une touche humoristique tout au long du jeu mais il aurait été intéressant qu’il y ait un peu plus de variété dans leur vocabulaire car il s’épuise très vite. Les divers bruitages du jeu sonnent bien, quoiqu’ils soient un peu trop artificiels par moments. C’est bien d’entendre un criquet, mais si on n’entend que ça, l’effet perd de son charme. J’ai bien aimé le vent qui, lui, est très réaliste. Accompagné d’une trame musicale légère, presque de fond, le jeu n’est jamais désagréable à l’écoute. Cela dit, il aurait été intéressant de permettre de choisir le genre musical qui accompagne les sessions de jeu et d’inclure plus de pièces.

Hot Shots Golf 3 n’est peut-être pas un jeu qui innove énormément, mais il est très bien réalisé et c’est difficile de lui trouver des défauts, surtout ceux qui dérangent. C’est un beau jeu, qui offre des terrains bien dessinés et des éclairages particulièrement réussis. Avec 15 personnages, 6 terrains et une panoplie de modifications possibles, le jeu offre une variété intéressante. Plusieurs modes permettent de s’amuser, autant seul qu’avec des amis. C’est d’ailleurs un très bon jeu à essayer à 4 puisque le rythme est rapide et les temps de chargements très courts. Ce n’est peut-être pas le meilleur simulateur de golf, mais c’est un jeu de qualité qui offre une grande précision sur les verts et des contrôles simples et efficaces. Si vous cherchez un jeu de golf un peu humoristique et amusant, difficile de se tromper avec Hot Shots Golf 3 de Sony.


Dans un genre qui évolue très peu depuis longtemps, Fatal Frame arrive à nous redonner le goût de jouer à un jeu de "survival horror"et d’avoir du plaisir du même coup. Le jeu apporte une innovation bien particulière, tout en adhérant à plusieurs consignes innées au genre. C’est donc un excellent jeu que nous offre Tecmo mais qui, par sa nature, risque de déplaire à beaucoup de joueurs qui n’auront pas l’ouverture d’esprit pour apprécier ce qui est livré. Alors que la presque totalité de jeux dans le créneau survival horror nous livrent des bains de sang grotesques et vulgaires, cette fois le développeur tente quelque chose de plus subtil. L’horreur, bien qu’omniprésente dans le scénario, ne sera jamais à l’avant-plan comme catalyseur. Vous ne prendrez donc pas le rôle d’un anti-héros qui doit décapiter zombies et monstres à la scie mécanique, au 2x4 et avec des armes à feu. De s’éloigner de ce stéréotype fait déjà beaucoup bien, du moins pour ceux qui préfèrent les jeux qui construisent leurs fondations sur l’ambiance, le scénario et les personnages crédibles. Vous prenez donc le rôle de Miku Hinasaki, la sœur du journaliste aspirant Mufuyu Hinasaki. Ce dernier est disparu en cherchant son mentor, le célèbre écrivain Junsei Takamine, qui effectuait de la recherche avec ses assistants pour son prochain roman, espérant ainsi retrouver les bonnes grâces des lecteurs. Tout ce beau monde disparaît dans le manoir Himuru, dernière trace d’un puissant homme qui autrefois avait le plein contrôle sur la région. Le manoir est depuis longtemps en désuétude et les histoires qui l’entourent n’ont rien de drôle. La famille Himuru aurait été mêlée à divers rituels sanglants dont un en particulier qui aura incidence tout au long de l’histoire. Au début du jeu, vous prendrez le rôle du frère de Miku pour quelques minutes. Cela vous permettra de vous familiariser avec les contrôles et de participer à l’évènement qui apportera Miku sur les lieux. Le style visuel pour cette séquence n’est pas la même que pour le reste du jeu et le travail en noir et blanc apporte une touche particulièrement efficace à ce court segment. Vous découvrirez que Miku et Mufuyu ont tous les deux un sixième sens hérité de leur mère et qui leur permet de voir ce que la plupart d’entre nous ne peuvent pas voir, principalement les esprits. Et puisque l’histoire se déroule dans un manoir hanté, ce pouvoir vous sera des plus utiles.

Fatal Frame c’est donc un jeu d’enquête, ou plutôt une courte aventure où vous serez confronté aux horreurs d’une famille macabre, à des esprits torturés ainsi qu’à des évènements terribles. Selon le développeur, le jeu serait même tiré d’un fait réel. À vous de le croire ou non… Peu importe, le jeu offre beaucoup au niveau du scénario. Les personnages sont intéressants et l’histoire se déroule à un bon rythme. Plusieurs éléments (articles de journaux, cassettes audio, carnets, etc.) vous permettront d’en apprendre plus sur ce qui s’est passé autrefois, et tout récemment. C’est un récit bien ficelé qui est raconté et l’intérêt de pousser plus loin reste fort jusqu’au bout. Alors, contrairement aux zombies que nous avons l’habitude de voir dans ces jeux, cette fois vous aurez à combattre des esprits. Pour ce faire, vous n’aurez en main qu’une caméra antique. Celle-ci, ayant des propriétés magiques, vous permet de blesser les fantômes en prenant des photos. Évidemment, elle utilise des films particuliers qui ont divers effets sur les esprits. C’est complètement loufoque lorsque présenté ainsi, mais, en jeu, le tout fonctionne merveilleusement bien. La caméra pourra être dotée de pouvoirs supplémentaires en cours de route puisqu’en prenant des photos, vous gagnez des points d’expérience qui peuvent être échangés contre des bonis. Alors que le jeu se déroule généralement avec une caméra à la troisième personne, lorsque vous utilisez la caméra, vous basculez en vue à la première personne, comme si vous regardiez dans le pointeur de la caméra. La vue fonctionne très bien et les contrôles répondent bien. Les boutons de la manette Dual Shock n’ont plus les mêmes fonctions, mais c’est très intuitif à utiliser. Vous pouvez même continuer à bouger le personnage avec le bâton analogique droit, au lieu du gauche habituellement utilisé. Plus vous garderez les fantômes longtemps dans la mire, plus ils souffriront lorsque vous prendrez la photo. Alors qu’au début c’est assez facile, plus tard, vous aurez à confronter des fantômes qui disparaissent constamment, certains qui bougent très vite et parfois plusieurs fantômes à la fois. Vous devrez donc être rapide sur la gâchette ! Avec cette approche complètement différente, le jeu prend une tout autre direction. Bien que pour le reste, le jeu soit assez classique de conception, c’est suffisamment différent pour être accrocheur. Vous aurez à résoudre des puzzles rudimentaires et tirés des Resident Evil. Combiné avec la recherche de clés, l’exploration du manoir et des confrontations avec les esprits, vous avez là un jeu solide. Mais encore une fois, quelques différences subtiles nous permettent d’apprécier le tout. Souvent, les portes seront verrouillées par des sceaux magiques. Vous devrez prendre en photo chaque sceau avec votre super caméra pour voir le lieu où se trouve l’esprit qui l’a placé. Vous partez donc à sa recherche et, lorsqu’il sera détruit, le sceau le sera aussi. De même, plusieurs puzzles nécessiteront la caméra qui est souvent utile au déroulement de l’histoire.

Puisque le jeu est mis en scène dans une région du Japon, tout le manoir est inspiré de la culture du pays du soleil levant. Diverses statuettes, armures, paravents, kimonos et objets remplissent les coins et pièces des lieux. C’est original et ça casse encore une fois le moule de la maison hantée nord-américaine. Les pièces sont presque tout en 3D et l’utilisation de la caméra permet de créer des ambiances bien particulières. C’est donc une caméra dite dynamique qui permet de voir chaque pièce et, selon les circonstances, elle prendra différents angles. C’est un peu mêlant au début puisque lorsque la caméra change d’angle, vous pouvez continuer à avancer sans changer la direction avec la manette. Si vous lâchez pour un instant, les contrôles se réinitialisent pour le nouvel angle. C’est une autre manière de fonctionner qui n’est ni meilleure, ni pire que ce qui est généralement utilisé dans ce genre de jeu. Ce qui apporte beaucoup à l’ambiance du jeu, c’est l’utilisation judicieuse d’éclairages. Le manoir est très sombre, peut-être même le plus sombre jamais créé dans ce genre de jeu. Vous serez donc éclairé par une lampe de poche qu’utilise Miku, et parfois par des torches sur les murs, ou une lampe isolée. Cela permet de créer un sentiment particulièrement angoissant, surtout avec la qualité du travail sonore. Bien que les textures soient de moyenne qualité, avec le travail d’éclairage et la qualité de modélisation, l’effet global est réussi. Le manoir est savamment conçu et très grand. Cela n’empêchera pas que sur 8 ou 10 heures de jeu, vous aurez à revenir sur vos pas à de nombreuses reprises. À l’audio, c’est donc un travail exceptionnel que nous livre le développeur qui a utilisé la technologie ARNIS, permettant ainsi de créer des effets Dolby Surround 5.1 avec des caisses ordinaires. C’est très réussi et les effets audio apportent énormément au plaisir de jouer. Les bruits, craquements, râlements et voix vont venir de tout autour de vous. Jusqu’ici, c’est Fatal Frame qui m’a donné le plus de frissons, au point de vouloir prendre des pauses. Ce n’est pas que le jeu nous fait faire des sauts, mais de temps en temps un fantôme passe, ou apparaît pour un instant. Puisqu’ils sont conçus avec des effets de transparence, c’est très facile de croire qu’ils sont vrais. Le jeu utilise peu de musique, mais elle est de bonne qualité et l’utilisation est sensée. Les voix des personnages ont été enregistrées en Amérique et c’est donc une coche en haut de ce que nous livrent généralement les développeurs asiatiques.

Fatal Frame est donc beaucoup plus un jeu d’ambiance qu’un massacre ou une succession de sauts. Les frissons sont nombreux, grâce au travail audio exceptionnel et aux esprits qui sont ingénieusement conçus et utilisés tout au long du jeu. C’est un jeu qui utilise bien son moteur 3D, qui tente de se différencier avec une caméra très dynamique et des éclairages recherchés. Ce n’est pas le plus beau jeu sur le marché, mais c’est celui qui réussit le mieux à créer des ambiances qui donnent la frousse. Alors que le développeur apporte une innovation intéressante avec la caméra magique, le jeu garde tout de même ses racines dans le survival horror et vous aurez à explorer un manoir hanté qui ressemble à plusieurs autres, quoique différent étant donné qu’il se trouve au Japon. L’histoire est bien racontée et avec les flashes qu’aura Miku, vous en apprendrez plus sur les horreurs qui ont eu lieu, tout en recherchant son frère et les autres disparus. Certains vont se plaindre de la courte durée du jeu, moins de 10 heures, mais c’est une durée qui permet de nous secouer juste assez sans nous lasser. C’est un bel effort pour casser le moule, et ceux qui auront le courage de s’ouvrir à autre chose vont beaucoup apprécier cette offrande originale de Tecmo.





Liens

Virtua Fighter 4 (Site Officiel)
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Hot Shots Golf 3 (Site Officiel)
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Fatal Frame (Site Officiel)
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