Souvenirs vidéoludiques: le TRS-80

Il y a 30 ans, Radio Shack commercialisait le TRS-80 Color Computer (aussi appelé CoCo). Ce fut le premier ordinateur que mon père a acheté pour la maison. Toutefois, ce ne fut pas mon premier contact avec les jeux vidéo.

Développé par Tandy Corporation en collaboration avec Motorola, cet ordinateur abordable était offert au coût de 399$. Il était équipé d’un processeur cadencé à 1 MHz et de 4, 16 ou 32 Ko de mémoire vive. C’est sur cette plateforme que j’ai découvert bon nombre de classiques des arcades. A cette époque, bien des développeurs adaptaient ces jeux sur les ordinateurs personnels, sans pour autant s’affranchir des droits nécessaires. Pour éviter des poursuites, ils n’hésitaient pas à changer le nom de ces jeux ou à en altérer la jouabilité. Qu’à cela ne tienne, ces jeux sont similaires aux originaux. C’est ainsi que j’ai découvert des titres tels que Space Assault (Space Invaders), Pac-Tac (Pac-Man), Monkey Kong (Donkey Kong), Katerpillar Attack (Centipede), Blochead (Q*Bert), Doodle Bug (Lady Bug), Haywire (Berserk), Lunar-Rover Patrol (Moon Patrol), Mr. Dig (Mr. Do), Quix (Qix), Polaris (Missile Command), Buzzard Bait (Joust), Trapfall (Pitfall!), Whirlybird Run (Scramble) et plusieurs autres. Quelques rares jeux étaient des adaptations officielles et légitimes des versions d’arcade, notamment Frogger, Pooyan et Zaxxon.

Outre ces jeux d’arcade, le TRS-80 m’a aussi permis de faire la découverte des jeux d’aventure. Mark Data Products a publié une série de jeux sous-estimés, à savoir Calixto Island, Sea Search, Shenanigans, Trekboer, The Vortex Factor et The Black Sanctum. Ces fictions interactives intégraient des graphiques de qualité (exploitant bien la résolution de 192×128 du TRS-80), des interpréteurs de vocabulaire décents et proposaient des histoires variées (chasse au trésor, épopée galactique, voyage dans le temps). A propos, Bob Whiters, le co-auteur de ces jeux, vous offre d’y jouer gratuitement aujourd’hui sur son site web. Étant donné que j’apprenais l’anglais depuis peu, ces jeux étaient difficiles, mais très stimulants. En effet, je n’hésitais pas à ouvrir un dictionnaire pour enrichir mon vocabulaire. D’ailleurs, c’est au cours de cette même période que j’ai fait l’apprentissage des langages Basic et Logo. Même si la programmation m’intriguait, j’ai davantage occupé mon temps à faire l’essai de jeux qu’à créer mes propres jeux.

D’autres jeux m’ont aussi marqué, dont Phantom Slayer, un jeu de tir à la première personne se déroulant dans un labyrinthe généré aléatoirement où nous étions traqué par de sinistres fantômes, Canyon Climber, un jeu inspiré de Donkey Kong comportant trois niveaux à escalader, Downland, un fascinant jeu d’exploration se déroulant dans une dizaine de cavernes pleines de dangers, Middle Kingdom, un jeu de rôle dans lequel il était possible de dénicher des armes et sortilèges pour combattre des créatures, Shock Trooper, un jeu d’aventure et d’action librement inspiré de la série télé V, Module Man, un jeu de plateforme où nous devions récupérer pour notre roi une épée dans un dédale de donjons et enfin Time Bandit, un jeu de hack’n’slash dont l’action se déroulait à plusieurs époques. Le seul jeu d’importance auquel je n’ai pas joué est Dungeons of Daggorath, un jeu de rôle à la première personne dont j’ai entendu beaucoup de bien.

En tout, j’estime avoir joué à environ 80 jeux sur mon Coco, durant une période de deux ans. Par la suite, nous avons acheté un Apple ][, mais ça c’est une autre histoire, que je vous raconterai une autre fois.

Si vous désirez faire l’essai de ces classiques, je vous conseille d’utiliser l’émulateur Mocha, qui nécessite un navigateur web où Java est installé.

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François Taddei