Ray Muzyka, Baldur's Gate II

Fondé en 1995 par Ray Muzyka et Greg Zeschuk, le studio de développement Bioware, situé à Edmonton, a connu un franc succès avec Baldur’s Gate et MDK2, deux excellents jeux publiés pas Interplay ces dernières années. L’équipe de Ray Muzyka vient tout juste de terminer Baldur’s Gate II, un jeu de rôle très attendu pour la rentrée. Nous l'avons rencontré au Electronic Entertainment Expo qui s'est déroulé à Los Angeles du 11 au 13 mai 2000.

MZ: Vous avez travaillé sur la conception de Baldur’s gate I et II. Quels souvenirs gardez-vous du premier épisode de la série? Quels défis avez-vous dû relever dans le deuxième épisode de la série?

RM: Baldur's Gate a été une belle première pour notre équipe. J'ai produit ce jeu. Nous avons mis beaucoup d'efforts sur ce jeu afin qu'il rencontre nos attentes. Baldur’s Gate II nous a demandé encore plus d'efforts. Nous avons revu chaque élément du jeu: l'interface, le design, le script, les graphiques de même que l'univers où se déroule l'action, afin qu'il soit plus crédible et passionnant.

MZ: Baldur’s Gate et son expansion Tales of the Sword Coast, ont offert aux amateurs de jeux de rôles une bonne centaine d’heures d’exploration et de combats endiablés. Dans Baldur's Gate, une région des Royaumes Oubliés fut déstabilisée quand elle vint à manquer de fer, la ressource qui est à la base de l'économie d'une société médiévale, nécessaire à la fabrication d’armes et d’armures. Après avoir déjoué quelques complots, vous avez réussi à éviter la guerre dans cette région. Le premier épisode de la série se terminait sur une révélation surprenante : votre frère, celui qui tentait de contrecarrer constamment votre progression, souhaitait restaurer le culte de votre ancêtre, le dieu Bhaal, afin de prendre sa place et ses pouvoirs… Que nous réserve maintenant Baldur’s Gate II?

RM: Il n'est pas nécessaire d'avoir joué au premier épisode pour jouer au second. Vous pouvez créer un personnage et partir à l'aventure où en importer un provenant de Baldur's Gate ou de son expansion, Tales of the Sword Coast. Vous incarnez un descendant de Bhaal, le dieu ancien voué au culte de la mort. Au début de ce jeu vous êtes kidnappé et emprisonné dans un sombre donjon. Vous devez d'abord vous en échapper, puis découvrir qui sont vos ennemis. Cette épopée poignante est divisée en plusieurs chapitres. Chacun contenant des objectifs très précis à réaliser. Les joueurs sauront vers où il se dirigeront.

MZ: Baldur's Gate II se déroule dans une région riche des Royaumes Oubliés Elle présente des environnements variés tels que la capitale de la région d’Amn à savoir Athkatla, la Forêt Elfique de Tethir, les Montagnes des Cimes Nuageuses, les Cités Drow d'Ombreterre, etc. Tous les lieux que vous visiterez et les créatures que vous croiserez sont issus de l’univers des guides du jeu de rôle Donjons & Dragons et des nombreuses expansions de la série les Royaumes Oubliés. Nous avons d’ailleurs demandé à Ray Muzyka si le fait de travailler avec des licences aussi prestigieuses posait certaines contraintes.

RM: Nous apprécions réellement travailler avec les licences Forgotten Realms et Dungeons & Dragons de Wizard of the Coast et TSR. Il en va de même pour nos éditeurs, Black Isle et Interplay. Tous ces partenaires nous ont fournis beaucoup d'idées pour le jeu. Plusieurs guides ont été mis à notre disposition. Nous en avons fait bon usage. Comme ce fut le cas avec le premier épisode, nous avons suivi à la lettre les règles détaillées dans ces guides, même que Baldur’s Gate II intègre désormais les éléments que nous avions dû exclure du premier épisode. Il y a donc des sous-classes de compétence d'armes. Nous avons aussi ajouté des règles qui proviennent de la 3ème édition de D&D. Nous avons beaucoup apprécié avoir eu accès à ces multiples documents.

MZ: Baldur’s Gate reposait sur une interface intuitive et sur des graphiques somptueux pour l’époque. Compte tenu de l’incessante progression technologique, comment Bioware a su raffiner ces éléments du jeu?

RM: L'interface du jeu a été améliorée dans Baldur’s Gate II. Vous pouvez déplacer certains panneaux et menus ou même les cacher afin qu'ils ne nuisent plus à l'exploration des lieux. Le jeu supporte des résolutions de 800x600 et 640x480. Ici vous voyez le jeu en 640x480 car nous avons dû utiliser une télévision. La résolution de 800x600 permet de voir davantage d'éléments à l'écran. Il n'y a théoriquement pas de limites. La résolution dépend de la carte vidéo. L'interface a aussi été optimisée afin d'être plus efficace. Vous aurez moins à bouger votre souris. Elle sera encore plus simple à comprendre et à manier. Nous avons ajouté un journal où vous pourrez consulter la liste des quêtes. Vous pourrez aussi y ajouter des notes. Il y a quelques années il fallait prendre des notes à la main. Le journal prend donc en charge plusieurs tâches utiles. Le système cartographique vous permet désormais d'ajouter des commentaires. Aussi, lorsque vous entrerez dans une nouvelle ville, il vous indiquera où se situent les emplacements importants. Vous saurez immédiatement où aller.

MZ: Les puristes affirmeront sans doute que Baldur’s Gate II, tout comme Diablo II, ne propose pas tant d’améliorations au niveau des graphiques. Même s’ils n’ont pas tort, Baldur’s Gate II réussira certainement à captiver les amateurs de jeux de rôle. Au moins, il a le mérite de proposer des résolutions supérieure à 640x480. Bien sûr, quelques effets 3D enrichiront par exemple l’aspect des sorts de magie puisque l’Infinity Engine a été mis à la page. D’ailleurs, les magiciens sauront apprécier les nouveaux sorts mis à leur disposition comme nous l’explique Ray Muzyka.

RM: Vous pourrez conjurer plus de sorts, de niveaux plus élevés, certains très cool. Le sort de contingence, qui peut être conjuré par un puissant magicien sert à emmagasiner d'autres sorts pouvant être utilisés lors d'une bataille à venir. Ainsi, lorsqu'elle survient, tout votre contingent de sorts est lancé contre l'ennemi qui vous attaque. Il y a aussi des sorts de protection pour magiciens. Enfin, les sorts de voeux limités sont accessibles à des niveaux très élevés. Nous avons mis en place un système de sélection de voeux flexible qui respecte tout de même les limites du jeu. Ainsi, vous devrez choisir un voeu parmi une liste semi-aléatoire de possibilités. Les conséquences seront tantôt bénéfiques, tantôt maléfiques, ou bien neutres. Par exemple, tout à l'heure nous avons vu un Génie exaucer le voeu d'un joueur, qui avait demandé l'aide d'une horde de monstres, se réaliser comiquement: une horde de lapins vint à sa rescousse! Bien sûr, les conséquences sont parfois plus heureuses. Il y aura des surprises.

MZ: Baldur's Gate II vous permettra d'incarner un personnage ayant adopté une classe générique propre aux règles avancées de Donjon & Dragon, à savoir un guerrier, un paladin, un rôdeur, un voleur, un barde, un magicien, un clerc, ou un druide. Le principal intérêt de Baldur’s Gate II en matière de classes de personnages est sans conteste l'apparition des 'kits de personnage' qui permettent de les spécialiser davantage. Ainsi, un paladin pourra devenir un inquisiteur, un cavalier ou un tueur de morts vivants. A l’opposé, un magciein pourra devenir un abjurateur, un conjurateur, un devin, un enchanteur, un illusionniste, un invocateur, un nécromancien ou enfin un transmutateur! Vous aurez l’embarras du choix! Vos personnages rencontreront cependant certaines limites…

RM: Vos personnages pourront atteindre les dix-septième à vingt-et-unième niveaux, selon leur classe. Jusqu'à 2,5 million de points d'expérience ils pourront cumuler. Ils pourront donc explorer plus de lieux, que ce soit des plans d'existence comme celui de l'Enfer, ou des régions situées plus au sud dans les Royaumes Oubliés.

Aventuriers préparez vous, les Royaumes Oubliés ont encore besoin de votre aide! Baldur’s Gate II sera disponible en version anglaise d’ici quelques jours. La version française devrait suivre d’ici quelques mois.

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