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Castlevania: Lament of Innocence

Dans une ère lointaine, au moment où les monarchies s'effritaient, les seigneurs locaux voyaient leur puissance s'accroître sous le régime féodal. Les premiers chevaliers protégeaient tout simplement le domaine de leurs seigneurs. Toutefois, avec les réformes de la fin du 11e siècle, les chevaliers sont devenus les protecteurs de la paix. Ils valorisaient ainsi les vertus du courage et de l'honneur, combattaient les hérétiques et les païens au nom de Dieu. Au cours de cette période, une compagnie de chevaliers était renommée pour être invincible, en partie à cause de deux de ses membres, Leon Belmont, un homme courageux sans peur et sans reproche, dont les habiletés au combat étaient sans égal, et Mathias Cronqvist, un tacticien génial, dont les apprentissages ont fait de lui un homme d'exception dans une société largement illettrée. Ils se faisaient confiance mutuellement et étaient liés par une vieille amitié. A son retour d'une campagne victorieuse, Mathias apprend le décès soudain de sa femme, Elisabetha. Son deuil fut profond et il devint moribond. Un an plus tard, une armée mystérieuse de monstres fait irruption dans le domaine de Leon. Les Croisades faisant rage dans l'Est, l'Église a décrété que seuls les combats contre les païens étaient autorisés. Leon aimerait bien obtenir une permission spéciale pour chasser ces créatures, mais l'Église se refuse à lui donner. Un soir, Mathias refait surface pour dire à Leon que ces apparitions soudaines sont liées à la présence d'un vampire, résidant dans un château de la forêt de la Nuit Éternelle, mais surtout pour l'informer que Sara, la fiancée de Leon, a été kidnappée par ce dernier. Il réalise alors qu'il doit renoncer à son titre de chevalier pour partir à la rescousse de sa bien-aimée. Il pénètre dans cette forêt ténébreuse, où seule un rayon de Lune lui redonne un peu d'espoir. Une grande légende s'apprête à naître.

Telles sont les prémisses de Castlevania: Lament of Innocence. Au même titre que les séries Mario, Zelda, Metroid, Mega Man ou encore Final Fantasy, la série Castlevania a su captiver un vaste auditoire depuis plus de quinze ans. Le dernier titre original de cette série à être paru sur une console de salon fut Castlevania: Symphony of the Night, un incontournable de la librairie de la PlayStation. Ce jeu connu un succès retentissant il y a six ans. Depuis, trois excellents titres se sont succédés sur la console portable de Nintendo, à savoir Castlevania: Circle of the Moon en 2001, Castlevania: Harmony of Dissonance en 2002 et Castlevania: Aria of Sorrow en 2003. C'est sur la PlayStation 2 que la série Castlevania effectue un retour cet automne. Castlevania: Lament of Innocence nous propose d'incarner Leon Belmont et se déroule en l'an 1096. L'ancêtre de la famille Belmont, qui a souvent été représentée au cours de la série Castlevania, est donc le héros de ce nouvel opus. Ce dernier se lancera à la rescousse de sa fiancée, retenue prisonnière dans un château infesté de créatures maléfiques. Il fera l'acquisition d'un fouet, usera de différentes armes secondaires pour combattre des ennemis (crucifix, eau bénite, dague, hache et cristal) et fera la rencontre du Némésis en devenir de sa descendance, celui qui deviendra le Comte Dracula. Dans sa quête, il obtiendra l'aide de Rinaldo Gandolfi, un alchimiste habitant une modeste demeure située dans la forêt sous l'emprise du vampire. Ce dernier remettra à Leon son premier fouet dès son arrivée. Ensuite, il pourra lui vendre potions, items, armures, accessoires ou reliques, tout au long de l'aventure. Comme ce fut le cas avec les précédents titres de la série, le personnage principal pourra accumuler des pièces d'or, des cœurs et pourra voir son nombre de "Hit Points" (HP) ou de "Magic Points" (MP) augmenter au fur et à mesure qu'il progressera dans le jeu.

La particularité du jeu réside dans son moteur 3D. Les précédents titres de la série, du moins ceux qui ont obtenu un succès critique et commercial, reposaient tous sur un moteur 2D. La transition de la 2D et la 3D inquiétait plusieurs joueurs. Force est de constater que les développeurs ont bien su conserver l'esprit de la série dans ce jeu. Castlevania: Lament of Innocence ressemble toutefois à Devil May Cry ou encore à Rygar: The Legendary Adventure. La gestion de la caméra est impressionnante, mais perfectible. On ne peut la contrôler, mais elle se positionne correctement presque tout le temps, c'est une caméra cinématique, elle suit bien l'action. Une vue à la première personne aurait été pratique pour explorer les recoins de certaines pièces, qui cachent parfois un sac de pièces d'or ou un item utile. Il peut aussi être parfois difficile de trouver la sortie d'une pièce. Les développeurs ont pensé faire apparaître une flèche lorsque nous nous approchons d'une porte. C'est pratique. Heureusement, la carte en 3D est très bien conçue, on reconnaît notamment les pièces où il est possible de sauvegarder, ainsi que les endroits où peuvent être trouvés des armes secondaires. On peut aussi marquer des endroits pourvu que l'on possède un des pierres de couleur permettant de le faire. C'est utile car parfois on aime se souvenir de l'emplacement des pièces qui comportent un problème non résolu. Le jeu comporte six vastes niveaux, dont les cinq premiers peuvent être explorés dans n'importe quel l'ordre, le jeu n'est donc pas linéaire. Chaque niveau repose sur une architecture différente, possède sa propre trame sonore orchestrale et comporte son lot de créatures uniques. Ils sont conçus de la même manière, les pièces où se trouvent des créatures sont généralement reliées par des corridors déserts plus souvent qu'autrement. C'est le point faible du design du jeu. Bien entendu, le château comporte son lot d'énigmes à résoudre. Par exemple, certaines portes multi-serrures nécessitent que l'on active trois leviers situés à des endroits différents.

Bien entendu, l'arme principale de Leon est son fouet. Il peut en obtenir cinq différents tout au long du jeu. Il peut l'utiliser pour porter des coups, mais aussi pour s'agripper à un balcon trop haut, qu'il ne pourrait atteindre avec un double saut. Il peut aussi être utilisé pour se balancer à partir de poutres horizontales et ainsi sauter plus loin. Certains sauts demanderont de la dextérité. Il est cependant impossible de tomber du haut d'un pilier, même si l'on continue d'avancer, le personnage reste sur place, il faut impérativement sauter pour qu'il descende ou saute sur un autre pilier. C'est vraiment une bonne trouvaille, ça évite de tomber involontairement. Les mécaniques du jeu font appel à des orbes et des reliques. Cinq orbes peuvent être récoltés après des combats contre des boss (bleu, vert, rouge, jaune, violet), alors que deux autres doivent être trouvés autrement (noir et blanc). Les orbes peuvent être combinés à l'une des cinq armes secondaires du jeu, offrant ainsi 35 attaques spéciales. Des coeurs sont dépensés lorsque l'on exécute une atttaque secondaire. Lancer un cristal coûte 2 coeurs, mais si l'on équipe l'orbe bleu pour exécuter une attaque spéciale avec le cristal, cela coûte 8 coeurs. On peut trouver des cœurs dans les chandeliers que l'on retrouve dans toutes les pièces, en particulier les corridors. Dix reliques peuvent aussi être récoltés à travers le jeu, certaines auprès de Rinaldo. Les reliques permettent d'activer des pouvoirs spéciaux qui consument des MP. Vous pouvez ainsi être invincible ou invisible, accroître votre force d'attaque ou votre pouvoir de défense, récupérer des cœurs ou des HP, etc. Fait intéressant, vous ne récupérez que des HP lorsque vous sauvegardez une partie, vous devez absolument bloquer les attaques spéciales de vos ennemis pour récupérer vos MP.

A propos des contrôles, c'est assez simple, le contrôle analogique gauche sert à manoeuvrer le personnage, alors que le droit fait apparaître un menu où il est possible d'utiliser des items et d'équiper divers objets (dans un rectangle en bas à droite). Les boutons L1 et L2 font apparaître les menus des reliques et des orbes (dans des cercles en bas à gauche). Avec le contrôle analogique droit, on peut activer ou désactiver des orbes ou reliques. On ne peut aller dans le menu principal pour utiliser un item, changer une relique ou un orbe, et équiper un des nos fouets, une armure ou des accessoires que l'on peut porter sur soit. Il faut le faire dans le feu de l'action. Nous n'avons donc pas de répit. Lorsque l'on a besoin de boire une potion, on ne peut bénéficier d'une pause en allant dans le menu principal. Plus surprenant encore, lorsqu'on la boit, notre personnage s'arrête un certain temps, plus ou moins long, tout dépendamment de la puissance de la potion. On s'expose alors aux attaques ennemies. Les boutons cercle et triangle activent une attaque droite ou circulaire du fouet, le bouton croix permet de sauter et le bouton carré permet d'utiliser une arme secondaire. Les boutons R1 ou R2 permettent de bloquer des coups. En combinant l'un ou l'autre avec le bouton croix, on peut faire diverses esquives, dans quatre sens différents en utilisant le contrôle analogique gauche (avant, arrière, gauche, droite). Le bouton Edit permet de visionner la carte et le bouton Start les caractéristiques de notre personnage, les objets qu'il possède (items, reliques, orbes), et bien entendu, un guide des monstres rencontrés.

Avec le fouet, il est possible d'apprendre une quinzaine de techniques de combat et ainsi enchaîner une série de coups plus efficaces. Ces techniques peuvent être découvertes automatiquement à différents moments dans le jeu, lorsque l'on fait face à certaines créatures. Elles sont simples à exécuter et très utiles. Par exemple, il sera possible d'enchaîner une esquive avec un coup puissant, quatre coups de fouets rapides dans les airs, etc. Le système de combat permet même des attaques combinées multidirectionnelles. Vous pouvez donc enchaîner une combinaison de plusieurs coups sur les créatures vous entourant. A ce propos, les créatures du jeu sont fort bien modélisées et plairont grandement aux fans de la série, certaines étant des actualisations des précédents titres. Puisque le jeu de déroule en 3D, ces créatures possèdent désormais une palette d'action plus élaborée, elles peuvent roder autour de vous et attaquer de toutes les directions. Chacun des niveaux vous permettra d'affronter au moins un boss, certains vous donneront du fil à retorde comme Joachim, un vampire emprisonné dans le "Dark Palace of the Waterfalls". Dans la majorité des combats de boss, vous devrez trouver la faille de chacun. Parfois il vous faudra activer ou désactiver des éléments se trouvant dans la salle où se déroulera l'affrontement, parfois il vous faudra trouver l'arme secondaire la plus efficace contre votre ennemi. Tout comme ses prédécesseur, le jeu offre une durée de vie d'une quinzaine d'heures, des modes de jeux et des personnages jouables à déverrouiller (ex.: Joachim). Castlevania: Lament of Innocence est donc un pas dans la bonne direction pour la série, le jeu réunit les éléments-clés qui ont fait le succès de la série jusqu'ici: exploration de niveaux non-linéaires, système de combat et d'évolution efficace, contrôles impeccables, bande sonore orchestrale magistrale, etc. Il ne serait pas surprenant de voir Konami produire rapidement un ou deux autres titres sur la PlayStation 2 au cours des deux prochaines années, avec le même engin graphique.




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Castlevania: Lament of Innocence